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Baisse des prix des produits : Les mesures gouvernementales dans l’impasse

Publié le mardi 1er avril 2008 à 13h24min

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Un mois après l’annonce des mesures gouvernementales, diversement appréciées d’ailleurs, tendant à contenir la valse des étiquettes, il est loisible et déplorable de constater qu’aucune baisse n’est enregistrée sur les prix des produits couramment utilisés.

A Yako et dans le Passoré, les prix sont restés statiques et pire, personne, pas même les consommateurs, ne s’attendait réellement à un réaménagement des prix. Les commerçants, avec l’argument de la loi du marché, maintiennent les prix élevés, n’excluant pas une éventuelle hausse des prix de certains produits (le lait en poudre est déjà en hausse).

Pour Célestin Koumbem, boucher, ce sont les vendeurs de volailles qui ont augmenté les prix. "Le poulet que j’achetais à 1 200 F est passé à 1 500 F. Même les condiments tels la tomate, le poivron, l’oignon sont chers. Je ne peux pas vendre mon poulet prêt-à-manger à moins de 1 900 F".

Pour certains consommateurs, si le gouvernement, avec tout son arsenal de moyens, n’a pu venir à bout de la flambée des prix de produits, ce n’est nullement le citoyen avec sa misère qui pourrait faire pression sur le vendeur ou le revendeur. Un aveu qui montre que l’autorité et la capacité d’assurer les missions régaliennes de l’Etat sont mises à rude épreuve.

Dans l’attente d’un meilleur lendemain, c’est l’amertume qui est le dénominateur commun chez tous ceux que nous avons approchés même si la prudence et le silence sont de mise par peur de représailles, avouent certains. Une situation somme toute précaire qui cache mal le silence des syndicats dans la commune à l’occasion de la journée du 15 mars 2008, date à laquelle les syndicats du Burkina Faso avaient appelé à une marche pacifique contre la vie chère.

Pour comprendre les raisons du silence des syndicats, nous avons approché le secrétaire général du SYNATEB (Syndicat national des travailleurs de l’Education de base) du Passoré. Il se prononce aussi sur la vie chère en général : "Nous sommes contents que le gouvernement reconnaisse enfin que la vie chère est une réalité. Malheureusement, ce même gouvernement a démissionné. Du fait des multiples appels des syndicats depuis 2001, il aurait fallu des mesures anticipatives pour éviter les casses pendant les chaudes journées de février et le désarroi vécu par les populations. Sinon, la vie est chère, c’est déplorable que le gouvernement soit resté muet parce que les mesures annoncées sont simplement inefficaces. Les commerçants refusent de se plier ; faites le tour et vous constaterez vous-même que le gouvernement est incapable de faire respecter des mesures qu’il a lui-même prises. Ce sont des mesures vaines. D’ailleurs, ce sont les gros bonnets qui, une fois de plus, se frottent les mains. N’attendons pas que le fantôme soit dans la maison avant de la refermer. Nous avons faim, c’est pourquoi, nous réclamons une augmentation de salaire d’au moins 15%. Il n’y a pas d’autres alternatives pour sortir de l’auberge.

Pour revenir à la journée du 15 mars, des impondérables organisationnels, en termes de mobilisation et de sécurisation de la marche, nous ont poussés à surseoir à l’activité mais ce n’est qu’une partie remise. La coordination provinciale existe bel et bien, il ne nous reste qu’à la remettre sur les rails. Nous pouvons toujours marcher le 15 avril ou encore le 15 mai".

Abdoulaye DIANDA (Collaborateur)

Le Pays

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