Autorités politiques, coutumières et religieuses, populations de Titao, chef-lieu de la province du Lorum, (localité située à environ 230 km de Ouagadougou, la capitale) ont bravé le soleil et la canicule pour être témoins des cérémonies d’inauguration de la mairie et de la maison de la femme.

La mairie a un coût global de deux cents millions (200 000 000) de F CFA avec équipement, ce nouveau bâtiment s’étend sur une superficie de 900 m2. Elle a été entièrement financée par le groupe Fadoul Afrique. L’histoire de cette mairie remonte, selon le président du groupe Fadoul M. Georges Fadoul, à 2000 lors de l’installation du maire de Titao M. Jacques Nyampa. Invité à ladite cérémonie, M. Georges Fadoul dit avoir été ému lorsque le maire lui montra un grand baobab comme étant le siège de la mairie. Touché par cette situation, le président du groupe Fadoul Afrique décide d’offrir à son ami Nyampa et à toute la population de la province du Lorum un joyau qui servira d’hôtel de ville.
Un engagement devenu réalité, et qui, selon le maire de Titao, accompagne le processus de décentralisation. M. Georges Fadoul a par ailleurs invité les populations, toutes tendances politiques confondues à faire de ce cadre administratif le leur.

Pour le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation M. Moumouni Fabré, la réalisation de cette importante infrastructure au profit de la collectivité locale de Titao est une contribution inestimable au renforcement des capacités de travail et de gestion administrative du conseil municipal et des services municipaux. Tout en marquant sa disponibilité à étudier les modalités techniques immédiates de soutien spécial pour la mise en service de cette nouvelle unité, il a exhorté les populations à faire d’elle "le réceptacle pour leurs doléances et le renseignement utile ou même psychologique à une mobilisation des énergies au service du développement local. Un développement qui passe par la promotion des droits humains situé aujourd’hui au cœur de l’action gouvernementale’’.

C’est pourquoi, note Mme Chantal Compaoré, dans les perspectives pour une nouvelle décennie des eEngagements nationaux, le président du Faso, M. Blaise Compaoré a insisté sur la nécessité pour chaque citoyen de pouvoir se doter des principaux documents administratifs qui symbolisent son appartenance à la communauté nationale. L’inauguration de cette nouvelle mairie, ajoute-t-elle, est une occasion d’inviter les femmes de Titao à se doter de pièces d’état civil et à déclarer systématiquement les naissances dans les municipalités.

La maison de la femme, enfin réceptionnée

Les autorités politiques, coutumières et religieuses ainsi que les populations de Titao ont ensuite convergé vers la maison de la femme où a eu lieu la remise des clés. Moment tant attendu, a souligné la coordonnatrice des femmes de Titao Mme Lizèta Mandé poursuit que cette maison leur servira de cadre d’échanges d’informations et de formations à même de contribuer à l’épanouissement des femmes. Pour Mme Mandé, les femmes de Titao sont toujours soumises à certaines pratiques sociales faisant d’elles des laissées-pour-compte du progrès social. A ces pratiques, ajoute-t-elle, se greffent les méfaits de la pauvreté et de l’analphabétisme ; d’où la nécessité, estime-t-elle, de briser certaines barrières telles les difficultés d’accès aux micros-crédits et à la bonne terre cultivable.

Mme Mandé a par ailleurs demandé la construction d’un forage au sein de la maison de la femme, d’une garderie et d’un mur de clôture. Des doléances que M. Georges Fadoul a décidé de satisfaire. Si aujourd’hui les femmes de Titao se réjouissent d’avoir une maison à elles, elles n’oublient cependant pas les longues démarches qu’elles ont entreprises pour sa réalisation. "Tout vient à point à qui sait attendre’’ a dit Mme Gisèle Guigma, ministre de la Promotion de la femme. Pour Gisèle Guigma, malgré les lenteurs insupportables dans l’exécution technique de cet ouvrage, prévu pour être réceptionné à la fin de l’année 2003 au plus tard la construction de cet édifice est enfin aujourd’hui une réalité.

Elle est, dit-elle, le témoignage éloquent de la politique maintes fois renouvelée par les autorités d’intégrer pleinement et entièrement la femme dans le processus de développement humain durable du Burkina.

Elle a invité les femmes de Titao à s’unir davantage autour des grandes questions de développement à travers des associations solidaires et crédibles pour la défense de leurs intérêts. "Ainsi le VIH/Sida, le mariage forcé, la santé de la reproduction, l’analphabétisme sont autant de préoccupations que ce sanctuaire devrait vous permettre d’aborder avec nos partenaires que sont les hommes afin que la femme puisse occuper la place qui lui revient dans nos structures sociales’’ a soutenu Gisèle Guigma.

Estimé à environ soixante dix-sept millions (77 000 000) F CFA le coût global de la réalisation de cette infrastructure, la maison de la femme de Titao est équipée de chaises ; bureaux, tables de réunion ; bacs ; machines à écrire ; tableaux ; métiers à tisser, machine à coudre... Un arsenal qui permettra aux Lorumoises d’assurer l’équilibre socioéconomique de la cellule familiale et partant de la province.

L’occasion faisant le larron, les Lorumois ont profité de cette double cérémonie d’inauguration pour faire visiter deux maternités aux autorités. Il s’agit de la maternité de Titao où Mme Chantal Compaoré a remis une enveloppe de cinq cent mille (500 000) F CFA ; et celle de You localité située à une dizaine de kilomètres de Titao qui a été inaugurée par la première dame.

La mairie de Titao a reçu plus d’un million de F CFA. Ces dons proviennent d’institutions et d’opérateurs économiques. La communauté française de Belgique a a accordé un crédit de cent millions de francs CFA pour la construction d’un lycée au profit des enfants de la province du Lorum.

A. Verlaine KABORE
Sidwaya