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Iron Bender : “Je suis un envoyé de Dieu pour une mission de conscientisation”

Publié le jeudi 13 mars 2008 à 10h39min

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Ce musicien qui se définit par et dans le style reggae s’est autoproclamé Rasta Commando pour mener son combat de conscientisation des gouvernants et son rôle de porte-parole des voix des sans voix.
Lui c’est Iron BENDER qui vient de mettre sur le marché du disque, son deuxième opus baptisé « Mantchi » qu’il a bien voulu nous présenter dans cette interview comme relai du « message underground ».

Qui est IRON Bender ?

IB : Je m’appelle KOUSSE Mamadou, artiste, musicien, arrangeur et technicien de studio. J’enseigne aussi l’anglais. Je me présente en tant que Rasta commando. Dans l’armée ce sont des personnes sélectionnées avec une formation spécifique pour accomplir les actes très difficiles. Je suis un homme physiquement envoyé par Dieu afin d’accomplir une mission de conscientisation à l’endroit de mes semblables.

Que signifie IRON Bender ?

IB : Ça veut dire l’homme qui tord le fer. Dans ce monde de méchanceté, je dis qu’il ne faut pas toujours attendre que quelqu’un vienne sauver ta situation. Il faut agir afin de décanter toute difficulté qui se présentera au quotidien.

Comment IRON est venu dans la musique et pourquoi avoir choisi le style reggae ?

IB : Depuis, tout petit, j’ai écouté les styles rock and roll et cela m’ont fait un effet. C’est l’homme qu’on appelle Max Roméo qui m’a inspiré. Il disait que « quand on fait un pas en avant, c’est comme si on faisait deux pas en arrière ». Ça veut dire que même si tu as la volonté de construire, des individus viendront détruire. J’ai des chansons que des gens refusent de jouer et ça veut dire qu’il y a des messages qui dérangent et c’est la vérité. Ça déjà ça prouve qu’il faut continuer le combat.

Est-ce que la musique d’IRON Bender est porteuse d’espoir ?

IB : Le premier titre de mon 1er album est « Faso unité », j’ai expressément chanté en quatre langues. J’ai fait un clip qui est félicité par le public. Donc je peux dire que les actions que je pose donnent de l’espoir au peuple puisque c’est dans l’unité et la solidarité que l’on pourra construire notre patrie.

Est-ce que le 1er album s’est bien porté sur le marché ?

IB : « Non violence » pour ne pas dire que ça s’est bien comporté, je venais d’arriver d’Abidjan j’ai présenté l’œuvre à « Seydoni Production » qui l’a tout de suite accepté. Ça déjà c’était du réconfort et une reconnaissance de la qualité de l’œuvre. En matière de succès, même si ce sont 2 personnes qui ont compris le message que je véhicule c’est déjà gagner. Elles seront les ambassadrices pour les autres. Je préfère rester dans ma logique reggae qui ne périt pas comme les genres « coupé-décalé ». Je vais toujours relayer le message « hunder ground ».

2003-2008, Bender IRON, vient de signer son 2e opus dont le titre est « Mantchi ». Que signifie « Mantchi » ?

IB : Dans l’intervalle en 2006, j’ai eu à participer dans un compile qu’on a appelé « les vérités Act I » qu’est l’œuvre de la coalition intègre du Burkina « Mantchi » c’est en langue Samo qui veut dire l’homme noir. Pourquoi cela ? Parce que je suis remonté contre l’homme noir qui se laisse dompter par le blanc. Que ça soit sur le plan religieux, économique, etc.
On dit qu’il y a des guerres en Afrique, est-ce que nous fabriquons des armes. Ce sont les Blancs qui achètent nos dirigeants et les vendent les armes que nous utilisons pour nous entretuer.
Au Tchad tout récemment, on a utilisé des bombes à fragmentation contre les rebelles. Est-ce que c’est ça la solution ? C’est pourquoi j’ai choisi de présenter l’album en noir.

Il y a des titres comme « Voliticien », « Zalangangauchie loi ». Que voulez-vous dire à travers ceux-xi ?

IB : Ces vocabulaires sont des inventions de IREON Bender par l’inspiration divine. C’est quelque chose qui fait peur et pitié en même temps. Quand on se met au-dessus de la loi et pose des actes condamnables contre les faibles et l’on ne le condamne pas. C’est çà « Loi Zalangangauchie » celui qui fait du mal, sait qu’il est en train de faire du mal. La vérité est un secret caché. C’est quand tu veux que tu dis.

Comment, l’album a été financ ?

IB : IRON ne compte pas sur quelqu’un puisque la vie est trop dure. J’ai confiance à ce que je fais donc je suis obligé de m’auto-produire. C’est patiemment que j’ai collecté les fonds pour ça. Je suis très pauvre et souvent, il m’arrive de me priver de repas pour la cause.

Il paraît que le ministère en charge de la Culture soutient les artistes. Est-ce que vous avez approché les premiers responsables ?

IB : C’est vrai, j’ai même bénéficié de ce financement pour faire un clip en 2006. C’est une initiative qu’il faut saluer. J’ai parcouru des pays où des ministères de la Culture n’ont jamais appuyé des artistes. Cependant, j’aimerais que le ministère s’engage dans le suivi des clips pour la grande diffusion sur les antennes.

Comment comptez-vous faire la promotion de cet album ?

IB : Pour l’instant, je vais vers les médias pour faire connaître l’album. D’ici, deux mois si Dieu le permet, je pourrai inviter les artistes, les journalistes pour un concert-dédicace. Il faut faire acheminer les CD en province. Je ne rejette pas l’aide de qui que ce soit. Je compte sur mes propres forces et demande l’appui des bonnes volontés. Les gens me diabolisent souvent que je suis difficile en matière de collaboration. Tout ce que IRON veut c’est la vérité c’est tout.

Parlez-nous de la piraterie dont un plan d’action triennal vient d’être lancé.

IB : Je dis tout simplement qu’il y a la solution et les gens feignent de ne pas voir ça, c’est énervant.
Quand je vois qu’on emmerde les revendeurs ça m’énerve. Tous les CD passent où pour renter au Burkina Faso. Lutter contre le phénomène est le problème le plus simple du monde. Que le Bureau Burkinabè des Droits d’Auteurs (BBDA) parte à la source, au niveau des différentes frontières et empêcher le filtrage. Si les revendeurs constatent l’absence des CD et casettes piratées, ils seront obligés de vendre celles conformes et homologuées par le BBDA.o

Par Issoufou MAÏGA

L’Opinion

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