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Air Burkina : Des travailleurs toujours mécontents

Publié le lundi 10 mars 2008 à 11h06min

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Damata K. Ganou et Francis Ouédraogo, respectivement délégué du personnel au sol et délégué du personnel volant de la compagnie aérienne Air Burkina, étaient à la rédaction des Editions "Le Pays", le 7 mars dernier. Ils sont venus exprimer leur mécontentement quant à la suite donnée aux résultats des négociations entre le ministère des Transports, le personnel et la direction d’Air Burkina. Négociations qui ont fait suite à la grève du personnel de cette compagnie survenue les 1er et 2 février 2008.

"Le Pays" : Pouvez-vous nous situer sur l’objet de votre visite ?

Il y a un peu plus d’un mois de cela, le personnel d’Air Burkina a eu une crise avec sa direction. Ce qui nous a amené à aller en grève pendant une journée. A l’issue de cette grève, on nous a réuni au ministère des Transports avec les partenaires techniques et la direction générale. Un consensus a été trouvé et la grève a été levée en faveur des négociations qui ont duré une semaine. Ce que nous avons accepté en bons travailleurs consciencieux pour permettre, un tant soit peu, que des passagers qui n’ont rien à voir avec cette grève, voyagent sans problème. Pendant une semaine donc, les différentes parties ont discuté, discusions sanctionnées par un procès-verbal (PV). Il se trouve cependant que l’application de ce PV pose problème dans sa partie direction d’Air Burkina. Peut-être que la direction n’a pas très bien compris et souhaiterait que l’on reparte en négociation. C’est pourquoi la situation s’est vue encore bloquée, et nous revenons à vous pour prendre à témoin l’opinion nationale et dire que la direction n’a pas tenu parole. Ce qui va en découler ne dépendra pas de nous. C’est elle qui l’aura voulu.

Vous avez parlé de certains points du PV dont l’application pose problème. Quels sont ces points ?

Il s’agit de la formation des pilotes, du recours à une assurance privée pour nos mécaniciens d’avion, la paie de l’APRS, les frais de mission et la régularisation de nos camarades. Les mécaniciens et les pilotes ont pratiquement bâti cette compagnie de leurs mains. Ils ne peuvent donc pas accepter d’être discriminés aujourd’hui en faveur de pilotes étrangers qui ont quatre fois leur salaire. C’est une question de dignité et d’honneur que nous nous devons de défendre.

Concernant les frais de mission, qu’en est-il exactement ?

Nous avons déposé un certain nombre de documents à ce sujet. Déjà en 2002, nous avions signé un accord avec le président du Conseil d’administration. Nous avons sorti une grille et, quand le DG Mohamed Ghelala est arrivé, il a sorti une autre grille. Lorsque nous sommes allés en grève, on nous a brandi un document de 2005 disant que c’est cette grille qu’il faut appliquer. Lors de la grève donc, nous leur avons fait comprendre que même l’Etat a ses propres textes en matière de missions et qu’au pire des cas, on peut se référer à ces textes. Ils nous ont envoyé un expert d’Abidjan pour nous expliquer. Celui-ci nous a fait comprendre que nous ne sommes pas concernés par la grille de 2005 parce que nous sommes une société particulière. La preuve est que nous n’avons pas les mêmes indemnités que les agents d’Air Mali. Nous faisons pourtant les mêmes activités. Leurs frais de mission pour un voyage Bamako/Ouaga sont plus élevés que nos frais de mission pour un voyage Burkina/France. C’est intolérable. Pendant qu’on parle d’augmenter, Mohamed Ghelala, lui, diminue nos frais de mission. C’est à la limite de la provocation. Un exemple : il y a deux ans, le DG nous a donné son accord pour nous donner 25 000 F CFA comme prime d’approbation pour une mise en service, et aujourd’hui on veut nous payer 15 000 F. Visiblement, c’est de la provocation. Voilà pourquoi nous tenons à marquer un arrêt pour exprimer notre mécontentement. On veut nous obliger à poser des actes de vandalisme alors que nous ne sommes pas des vandales. Nous sommes des travailleurs responsables.

Qu’avez-vous donc à dire à M. Mohamed Ghelala ?

Nous avons pratiquement fini les négociations et nous le respectons comme toujours. Jusqu’à preuve du contraire, c’est lui le directeur général, mais, comme nous le disions tantôt, il nous provoque et nous ne sommes pas partie prenante. Nous discutons, pour le moment, avec le PCA (président du conseil d’administration, ndbr) et demandons aux travailleurs de rester calmes tout en espérant que la situation évoluera favorablement. Dans le cas contraire, nous prendrons nos responsabilités. Nous ferons des compromis mais pas des compromissions.

Propos recueillis par Christine SAWADOGO

Le Pays

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