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Foire commerciale de la CEDEAO : Une vitrine de promotion des échanges intrarégionaux

Publié le lundi 10 mars 2008 à 12h06min

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La Ve Foire commerciale de la CEDEAO s’est ouverte, vendredi 7 mars 2008, sur le site du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou, sous la présidence du Premier ministre, Tertius Zongo. Il s’agit de consolider l’intégration régionale au moyen du commerce intracommunautaire.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) expose du 7 au 15 mars ses richesses commerciales à l’occasion de sa Ve foire commerciale. Placée sous le thème : "Consolidation du commerce intracommunautaire à travers les technologies de l’information et de la communication", la présente édition entend rappeler le rôle majeur et fondamental que doivent jouer ces instruments dans l’essor des entreprises. Outre l’exposition des produits traditionnels et la présentation du potentiel agro-pastoral, la Ve foire commerciale sera marquée par des conférences et des ateliers portant notamment sur la problématique du financement des investissements et l’environnement juridique du commerce électronique dans l’espace CEDEAO. Onze pays sur les 15 que compte la communauté participent à ce rendez-vous commercial.

En somme, 112 entreprises sous-régionales et 42 entreprises burkinabè évoluant dans la manufacture et les services vont faire découvrir, neuf jours durant, leurs produits à plus de 200 000 acheteurs et visiteurs. Dans son allocution d’ouverture de la Ve foire commerciale de la CEDEAO, le ministre burkinabè du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, a indiqué que cette manifestation régionale dont la notoriété va grandissante d’édition en édition, vise à promouvoir l’intégration économique et les échanges intracommunautaires.
"Elle (la foire) offre également un cadre approprié aux entreprises de l’espace CEDEAO de partager leurs expériences et d’établir des partenariats mutuellement avantageux", a poursuivi Mamadou Sanou. En effet, la foire reste sans doute un outil précieux à même de contribuer à la réalisation de l’intégration.

Et ce, en dépit du fait que les divers accords censés faciliter l’intégration économique régionale ont du mal à se traduire en actes de tous les jours, a observé M. Sanou.
En cela, au-delà des acquis engrangés en cinq éditions, les fondements du thème de la Ve foire commerciale de la CEDEAO impliquent que la commission doit maintenir sa détermination à veiller à la suppression totale de toutes les formes de barrières et obstacles à la libre circulation des personnes et des biens. "Le grand défi que nous devons relever afin de faciliter réellement la croissance du commerce intrarégional est la question de la diffusion de l’information", a souligné Mohamed Ibn Chambas, président de la Commission de la CEDEAO. Pour lui, le régime commercial mondial a dépassé l’ère des transactions commerciales physiques et le face-à- face, pour passer à l’ère du commerce électronique. "Par conséquent, l’information, la communication (…) en plus de bonnes infrastructures et procédures financières, de solides techniques commerciales et de stockage, de la technologie et l’amélioration de la production devront être réexaminées sérieusement et traitées efficacement par nos Etats membres et à travers toute la région", a suggéré Ibn Chambas. Et le Premier ministre d’ajouter que l’intégration n’a de sens que si elle apporte un mieux-être aux populations. "Et apporter un mieux-être, c’est accroître les échanges entre nous, c’est accroître l’investissement (…)", a-t-il conclu.

S. Nadoun COULIBALY
Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA
Alban KINI


Les impressions de quelques personnalités

Tertius Zongo, Premier ministre : Tenir cette foire veut dire que la CEDEAO est soucieuse de l’offre et d’une offre durable dans nos économies. Donc, tenir cette foire est une chose mais tirer les conséquences pour que le commerce se développe en est une autre. Les pays membres de la CEDEAO ne commercent que 13 à 15% entre eux. Ce qui n’est pas concevable. Mais pour qu’on puisse faire plus, il faut que la libre circulation des personnes, des biens et des services soit effective. Il faut qu’on lève toutes ces barrières.
Ces douaniers, ces policiers, ces forestiers qui se mettent sur les routes entravent la libre circulation. Il faut qu’on règle ces questions de droits de douane élevés entre les pays membres. Il faut que les marchandises puissent circuler sur des routes de bonne qualité. En ces moments de vie chère, notre avenir ne se trouve pas dans une importation permanente des produits que nous ne produisons pas. Nous devons voir comment entre nos Etats, il est possible de produire et d’échanger.

Aboubacar Garba Youssoufou, directeur général de Ecobank/Burkina, partenaire officiel de la Foire : Notre histoire est intimement liée à celle de la CEDEAO. A l’origine, c’était à l’initiative des chambres de commerce de cet espace économique qu’est née l’idée d’Ecobank. Pour nous, c’est un lien naturel que d’être ici au nom du groupe pour accompagner cette foire en tant que partenaire officiel. Les pères fondateurs ont vu juste en parlant d’intégration économique, en parlant de chambres régionales, l’idée de laquelle Ecobank a vu le jour. Nos attentes, c’est la sensibilisation de tous les participants. Cette foire à mon avis, est déjà un succès. Nous allons informer les participants sur le rôle que Ecobank peut jouer dans l’espace CEDEAO par rapport aux aspirations de la communauté. Que ce soit en matière d’échange, de besoin, de services bancaires, les services de produits monétiques ou de transfert, Ecobank est présente pour les soutenir. Notre mission est d’accompagner les institutions gouvernementales et privées. 2006 marque un tournant décisif dans la banque de détail quant à la stratégie du groupe. C’est dire que nous nous intéressons aussi aux particuliers, aux étudiants, à toutes personnes pour participer à la promotion de la bancarisation dans l’espace économique et accompagner le développement en termes d’intégration économique".

Mohamed Ibn Chambas, président de la Commission de la CEDAO : Notre région est une zone où on importe beaucoup de choses. Pourtant, nous avons la possibilité d’augmenter les productions locales et d’accroître les échanges entre nous dans l’espace CEDEAO. Pour diminuer le coût de la vie, il faudra développer davantage les productions internes. Sinon avec la mondialisation et la hausse des prix des produits pétroliers, la vie ne peut que coûter cher. Lors des expositions passées, les exposants avaient par exemple, des difficultés de circulation. Nous avons tenté de régler ce problème. Les participations sont venues librement. Cependant, nous avons toujours des entraves dans notre zone, pour la libre circulation des personnes et des biens. Il faut donc redoubler d’effort à tous les niveaux (pays membres, société civile, etc) pour lever les barrières qui créent les goulots d’étranglement pour la croissance de nos économies en Afrique de l’Ouest".

Propos recueillis pas
S.N.C
R.A.Z
A.K

Sidwaya

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