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Bob SANA, artiste musicien : « J’aime mon pays »

Publié le jeudi 28 février 2008 à 10h46min

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A l’état civil, il s’appelle Salif SANA. Son nom d’artiste, c’est SANA Bob. Il ne passe pas inaperçu dans les rues de la capitale où son apparition suscite la mobilisation des enfants. Ce qui n’est pas fait pour le déplaire. La musique c’est son affaire, c’est d’ailleurs sa raison de vivre. Il nous a rendu visite et nous avons profité pour échanger sur sa carrière.

« Comme tout bon petit yarsé, j’ai commencé à aimer la musique depuis mon enfance. Et la femme qui m’a élevé, Ado Gorgo Léontine aimait aussi la musique… Après je suis parti en Côte d’Ivoire où j’ai fait 27 ans. En Côte d’Ivoire, c’est un Ghanéen qui m’a initié à la guitare. J’ai aussi évolué dans des troupes de danses avec Rose Marie Guiro que tout le monde connaît en Côte d’Ivoire…Bref, le chemin a été long et c’est lors des éliminatoires d’une SNC que M. Michel OUEDRAOGO, ancien DG de Sidwaya m’a « récupéré » à Adjamé… ».

C’est ainsi que SANA Bob explique ses débuts dans la musique au Burkina et en Côte d’Ivoire où il reste très adulé par le public. En 1994 il fait sortir un album qui, piraté, n’a pas connu le succès escompté. En 2001, il fait un autre album « réconciliation » qui porte quelques fruits. Mais, c’est en 2006 que SANA Bob va véritablement « exploser » avec son 3e album intitulé, « dernière chance ».

Un album où il chante plusieurs thèmes relatifs à la nécessité pour l’humanité de se ressaisir au regard des guerres et autres maux.
« La violence, la guerre est partout. On entend très rarement le bruit du bonheur. La guerre, ce n’est pas contre les animaux, c’est entre les hommes ce n’est pas bon. Donc je pense qu’il faut faire attention parce que c’est notre dernière chance. Nous avons encore le temps de nous ressaisir… ».

Pour faire passer son message de paix et d’amour, SANA Bob a opté pour le windbindé qui est une danse traditionnelle du Centre Nord prisée un peu partout au Burkina.
Pour lui, ils ne sont pas nombreux les artistes modernes qui défendent le windbindé. C’est pourquoi il s’est fait le défenseur sur toutes les scènes musicales.

Avec son dernier album « dernière chance », l’artiste n’a pas connu que la joie. En effet, un titre de cet album a été mal compris voire mal interprété, ce qui valut à l’artiste une censure qui ne dit pas son nom sur certains médias notamment publics.
« Le titre c’est « mon pays », il faut que ça change… tu vois, nous on ne fait pas la politique. Nous chantons pour le changement de mentalité. Quand tu as beaucoup voyagé, et reviens au pays, tu vois qu’il y a beaucoup de choses qui doivent changer. En tant que Burkinabè, je souhaite que mon pays évolue et pour cela les mentalités doivent changer… », soutient SANA Bob. Malheureusement, selon l’artiste, certains n’ont rien compris et ont pensé qu’il fait la politique en disant qu’il faut que ça change.

Mais l’artiste ne s’est pas laissé gagner par le découragement. Bien au contraire, le titre l’a propulsé et il sillonne le Burkina pour distiller sa mélodie. A force d’abnégation, il a réussi avec d’autres artistes, à signer un contrat de prestation tous les week-ends avec la chaîne des Kundé. L’artiste n’a d’ailleurs pas manqué de saluer le nouveau partenariat qui le lie avec les responsables de la chaîne des Kundé.
« Je suis présentement en studio pour préparer mon prochain album », dit-il non sans avoir reconnu que les médias jouent un rôle important dans la promotion des artistes.

Par Ben Alex BEOGO

L’Opinion

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