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La si difficile équation de la vie chère

Publié le lundi 25 février 2008 à 11h37min

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La vie chère commence à poser au Burkina Faso une équation de concurrence et de consommation à plusieurs inconnues, difficilement équilibrable entre décideurs et opérateurs économiques.

Les incidents graves survenus, mercredi 20 février 2008 dans la deuxième ville du pays, Bobo-Dioulasso, a donné à tout Burkinabè une idée des dérapages que pourraient susciter les dessous de la flambée permanente et persistante des prix. Au-delà des actes de vandalisme qui ont emporté par les casses et les incendies, divers édifices de la capitale économique, ce sont les symboles financiers de l’Etat qui sont pris à parti : mairie, division fiscale, direction régionale des douanes...

Le gouvernement a beau indiquer, par tous les canaux de communication, que les taxes douanières et fiscales n’ont connu aucune augmentation, des commerçants persistent et signent : "C’est la hausse des différents impôts qui a conduit à la flambée des prix". Pris dans l’étau de ces passes d’armes entre les deux premiers acteurs de l’économie nationale, les consommateurs continuent de subir les effets néfastes de la vie chère tout en espérant que ceux-ci accordent dans les plus brefs délais, leurs violons. Toutefois, cette situation doit être abordée et résolue en dehors de la moindre passion.

Car les révoltés d’un jour à Bobo-Dioulasso semblent avoir oublié que leur pays, tant dépourvu de ressources matérielles durables, survit en grande partie, grâce à l’ingéniosité de ses habitants et à la capacité à mobiliser rationnellement les recettes internes et externes. "Le Burkina Faso ne peut survivre sans impôts", a si bien signifié un ancien directeur général des Impôts. Aucun pays au monde n’est prêt à sacrifier ses richesses fiscales au point d’abandonner son économie à un libéralisme sauvage où les règles de la concurrence et de la consommation sont royalement ignorées. Bien que les pouvoirs publics soient abstreints à l’amélioration du climat des affaires, ils ont aussi la lourde mission de combattre activement la corruption et la fraude, les deux maux majeurs et actuels des économies dans le monde. Cette lutte ne saurait constituer un quelconque argument pour justifier la vie chère.

Sans perdre de vue la nécessité de booster les investissements, l’Etat doit jouer son rôle régalien de satisfaire ses dépenses et financer le développement. Tout bon opérateur économique a l’obligation d’observer le civisme fiscal si évident à la bonne marche de son pays : payer à la patrie les taxes dévolues. Il ne sert à rien d’être trop riche dans un Etat pauvre où le Burkinabè d’en bas ne sait à quel saint se vouer...

Jolivet Emmaüs
joliv_et@yahoo.fr

Sidwaya

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