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Jean Baptiste Compaoré, ministre de l’Economie et des Finances : "Nous allons procéder à des contrôles et sévir..."

Publié le lundi 25 février 2008 à 11h47min

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Jean Baptiste Compaoré

Dans cette interview réalisée le vendredi 21 février 2008, le ministre de l’Economie et des Finances, s’est longuement expliqué sur la flambée des prix. Jean Baptiste Compaoré a appelé les opérateurs économiques à cultiver le civisme fiscal et la responsabilié pour barrer la route à la fraude. Aussi, dit-il, la hausse des prix n’est pas propre au Burkina seul.

Sidwaya (S). : Qu’est-ce qui peut expliquer selon vous la flambée des prix des produits sur le marché burkinabé ?

Jean Baptiste Compaoré (J.B.C.) : La hausse des prix est constatée aux plans régional et mondial. Plusieurs raisons expliquent cette hausse.
L’envolée des cours du pétrole qui sert à la transformation, à la fabrication et au transport de nombreux produits a eu des répercussions sur le prix des denrées.
C’est ainsi qu’au Burkina, le prix à la pompe est révisé chaque mois.
Quand le prix du baril grimpe, on doit s’attendre à une hausse ici. C’est ce que nous vivons depuis deux ans à cause de la flambée vertigineuse des cours du baril sur le marché mondial (Ndlr : 55 dollars entre janvier 2007 à 100 dollars en février 2008). Donc, les répercussions se font de proche en proche, d’économie en économie. Etant à la lisière du mouvement mondial, nous recevons en même temps la hausse de plusieurs prix.

Si les frais de transport grimpent, le prix du riz importé va augmenter, idem pour tous les produits à l’import. Pour un consommateur, subir toute cette hausse sur son unique salaire qui n’a pas connu d’évolution substantielle, peut causer des dommages. Je dois dire qu’en termes d’indice à la consommation, les prix ont connu des hausses partout dans notre sous-région. Au Bénin, l’indice des prix à la consommation est passé de 153.8 à 154.2 entre juillet-août et 157.5 au 31 décembre 2007. En Côte d’Ivoire, il était de135.7 à136.2 et 135.1 pour la même période. Au Sénégal, le même constat montre une évolution de 133.7, 133.3 et 134.1.

Pour le Burkina, l’indice a connu les variations suivantes : 118.6, 119.2 et 122.6. On voit que les prix sont à la hausse partout. Les pays de l’intérieur à l’image du Burkina Faso ressentent plus cette évolution. Pour certains produits comme le riz, le maïs, le sucre, quel que soit le port d’embarquement, la flambée des prix est perceptible.
Les prix du riz sont ainsi passés de 121 900 F/tonne en janvier 2007 à 158 000F/tonne en janvier 2008. La tonne de maïs est passée de 83160 F/ à 92100 F au cours de la même période. Celle du sucre est vendue à 326 000 contre 325 900 F en janvier 2007. La flambée des prix des produits de grande consommation a eu un effet d’entraînement sur les autres prix sur le marché national.

S : Pourquoi, les prix ont grimpé subitement en moins de trois mois ?

J.B.C. : La Thaïlande, notre principal fournisseur de riz a été débordée par la demande de riz à l’export. La demande a été tellement forte que ceux qui interviennent dans le traitement du riz, son ensachage, sa récolte... n’ont pas pu faire face aux quantités à traiter. D’autres pays craignant une rupture sensible de riz, ont multiplié les commandes pour pouvoir constituer des stocks. Cela a créé des tensions sur le marché. Les prix sont alors passés de 200 dollars, la tonne à 400 dollars en janvier et 500 dollars en février.
Il va de soi que notre pays a subi cette hausse à travers les agrégats intérieurs. L’indice global a crû de 6.9 % de hausse en décembre dernier. Elle s’est aussi manifesté au niveau des céréales non transformées et de la viande.
Le transport et les biens et services ont aussi enregistré des évolutions au-delà de 5%.

S : Si l’augmentation des prix de certains produits de consommation est dû à la hausse des cours du pétrole, pourquoi ne pas supprimer les taxes étatiques sur l’importation et la commercialisation des produits pétroliers ?

J.B.C. : Mais l’Etat vivra de quoi ? Non, la solution n’est pas de supprimer les taxes. Le gouvernement travaille pour la population en cherchant des solutions à ses problèmes. Ce travail se fait grâce à la mobilisation des ressources pour pouvoir faire des dépenses. Les ressources de l’Etat proviennent essentiellement des taxes et des impôts. Ce que vous suggérez signifie que l’Etat doit scier la branche sur laquelle il est assis.

S. : Mais, l’introduction de la taxe de développement communale ajoutée à la TPP signifie qu’on prélève deux taxes pour la même cause...

J.B.C. : Ce n’est pas la taxe sur les produits pétroliers (TPP) qui est à l’origine de la hausse des prix.

S : Même si la TPP représente 40 à 45% du prix de l’essence à la pompe...

J.B.C. : ... Je ne dirai pas cela. Vous oubliez que l’Etat en récoltant la taxe fait autre chose pour que le prix du pétrole ne crée pas des désastres ailleurs. C’est un élément d’équilibre qu’il faut prendre en compte. C’est vrai que nous prenons la TPP, mais nous intervenons en même temps au niveau de la Sonabel à hauteur de 22 milliards de F CFA par an pour contenir les prix. Toute la TPP réunie ne fait pas un montant aussi colossal, sans compter ce que l’Etat décaisse pour subventionner le gaz. Nous prenons un peu d’un côté et donnons plus ailleurs. Est-il loisible de supprimer les taxes et laisser les prix s’envoler ? Un Etat responsable ne ferait pas ainsi. L’essentiel pour nous est de faire en sorte que chacun supporte une charge en termes de contribution. au développement.

S : Qu’est-ce qui sera fait urgemment pour contenir les prix en vue de soulager la souffrance des populations ?

J.B.C. : Ce que l’Etat a déjà commencé à faire et qui va produire des résultats, c’est d’éviter que sous prétexte de la hausse des prix, certains veuillent transgresser les règles du jeu et tirer la couverture vers eux en empochant tous les bénéfices. En temps de surchauffe, un Etat se doit de réguler les stocks. Nous allons procéder à des contrôles et sévir. Que tous ceux qui font de la rétention de stocks sachent qu’ils sont libres mais ne seront pas autorisés à sortir leurs marchandises aux prix souhaités par eux. Il y aura une surveillance rapprochée des marges.

S : Faut-il lier l’inflation ou la flambée des prix à un libéralisme sauvage, à un laisser-aller sur le marché, en somme, à une sorte de démission de l’Etat ?

J.B.C. : Le fait que le Burkina Faso soit engager dans le libéralisme ne date pas du mois de février 2008. La situation actuelle est la résultante d’une conjonction de faits vérifiables. Il y a une conjonction de situations qui ont conduit à cela. C’est tout. Du reste, on ne peut pas encore parler d’inflation. Cette dernière est une hausse continue, substantielle sur un temps relativement long de l’ensemble des prix de l’économie. Pour l’instant, seuls les prix de quelques denrées sont concernés par la hausse. Mais, la flambée des prix est réelle. Si nous parvenons à gérer cette situation, nous couperons les ailes à l’inflation. C’est ce que le gouvernement s’attelle à faire. Autant l’Etat intervient pour faire respecter les règles de la concurrence, autant il veille à ce que les prix ne baissent pas de façon sauvage plongeant l’économie dans un marasme. Nous allons travailler à donner les recettes à l’Etat en veillant au paiement des droits de douane.

S : Une ménagère nous a confié qu’elle n’avait plus de “panier de la ménagère” mais un sachet noir pour ses maigres emplettes, tellement “Viima ya kanga” (la vie est chère)...

J.B.C. : L’Etat veille au panier de la ménagère. S’approvisionnant au jour le jour, on sent ces différentes évolutions des prix. Mais, l’Etat refuse que les gens justifient la hausse des prix par le fait que les taxes et les impôts ont augmenté. Cela n’est pas vrai.

S : Mais, il y a eu de nouvelles taxes au moins...?

J.B.C. : Il n’y a pas eu de nouvelles taxes en dehors de la taxe sur le développement communal pour appuyer l’activité des communes. Elle n’est pas encore d’application. Pour vous dire la vérité, nous avons même procédé à un allégement des mesures fiscales au profit des entreprises. Le Bénéfice industriel et commercial (BIC) a baissé de cinq points, le taux de l’impôt sur les revenus des valeurs mobilières est tombé de 15 à 12,5%. Le droit de mutation de la propriété a été réduit de 12 à 10%, baisse de 10 à 2% de la retenue libératoire pour les vacations au niveau de l’enseignement. Nous avons revu à la baisse la contribution de secteur informel de l’ordre de 20%, etc. Nous avons pris ces mesures pour améliorer le climat des affaires au Burkina Faso. A traver cette philosophie, l’Etat a voulu dire ceci aux hommes d’’affaires : “Faites de bonnes affaires et on se partage les bénéfices pour construire le pays”. La contribution du secteur informel à l’assiette fiscale a été pris par certains pour justifier la hausse des prix. Nous disons qu’il en n’est rien. Au contraire, nous avons adouci les mesures en faveur de ce secteur. Par exemple, l’apport des taximen a chuté de 75 000 F en 2002 à 60 000 en 2008, soit 15 000 par trimestre. Malgré cela, les acteurs se plaignent en disant qu’il payait moins. Un commerçant qui a un chiffre d’affaires de 11 millions payera 200 000 avec le système de 2002 contre 160 000 suite aux nouvelles mesures d’allégement prises en 2008. Le même commerçant au Mali paye 300 000 F et 900 000 F au Sénégal.

S. Les commerçants redoutent les inspections de COTECNA sous prétexte qu’elles sont onéreuses. Ils disent également que leurs prestations sont trop lentes provoquant des retards...

J.B.C. : COTECNA intervient pour contrôle des importations de marchandises. Il doit veiller à ce qu’il n’y ait pas de fraude, faire en sorte que la valeur déclarée des marchandises ne suscite pas de doute à partir de la présentation des factures... Si un commerçant estime ses marchandises à 100 000 F CFA, COTECNA doit être capable, eu égard à son expertise, de confirmer ou d’infirmer cette déclaration. Et c’est sur cela que nous appliquons la TVA. Nous l’avons mandaté pour contrôler tous les paquets entrants d’une valeur égale ou supérieure à 3 millions F CFA. Mais, on s’est aperçu que les commerçants, même avec deux containers pleins de marchandises déclarent 2,9 millions de F CFA, soit toujours moins de 3 millions de F pour échapper à l’inspection.

Comment peut-on considérer qu’un container, vide à l’embarquement qui coûte 1900 euros (soit 1, 244 millions de F CFA), arrive chargé au Burkina Faso et coûte moins de 3 millions de F CFA. Si cela s’est fait, c’est grâce à la complicité de tout le système (Ndlr : douaniers, transitaires, commerçants, etc.). Nous ne voulons pas incriminer Untel ou tel autre mais, nous tavaillons à mettre un terme à cela. Nous avons donc instruit COTECNA à contrôler toutes les marchandises à l’entrée. Si quelqu’un faisait entrer une marchandise de 100 mille F CFA, il doit payer la T.V.A. de 18%, plus les frais de douanes de 30% et sa marge de 2%, la marchandise reviendrait alors à 150 milles F CFA. Voilà le prix auquel un commerçant en règle va vendre son produit. Mais, le commerçant qui n’est pas sérieux, qui travaille contre l’Etat, procède autrement. Pour la même marchandise d’une valeur réelle de 100 milles F CFA, il fait une fausse déclaration. Il peut ainsi dire que la marchandise a coûté 20 milles F CFA. Une telle marchandise avec la TVA et les taxes douanières devrait être vendue à environ 32 000 F CFA. Mais, il la vendra à 150 000 F CFA, soit au même prix les commerçants qui ont fait de vraies déclarations. Pire encore, il se permettra de délivrer de fausses factures pour ne pas reverser la TVA à l’Etat.

S. Vous voulez dire que c’est cette fraude qui explique les différences de prix constatées d’une boutique à l’autre ?

J.B.C. : Exactement, c’est bien cela. Nous avons initié la senbilisation des commerçants sur la TVA et les droits de douane. Il faut lutter contre l’incivisme fiscal. Les commerçants fraudeurs font de la concurrence déloyale à ceux qui travaillent honnêtement. C’est ainsi que les entreprises se ferment , nous sommes donc allés dire à Bobo-Dioulasso à la manifestation que l’Etat ne travaille pas contre un opérateur économique mais plutôt pour le bien collectif. Je suis certain que les consommateurs consentiront d’acheter une marchandise à son prix réel s’ils étaient sûr en retour que les taxes déduites de ce prix seront utilisées par l’Etat pour construire des écoles, des dispensaires, des routes, etc.

S : Au regard de la situation sur le marché, peut-on dire que les structures de contrôle des prix jouent leur rôle ?

J.B.C. : Ces structures jouent leur rôle certes mais peut-être pas suffisamment. En temps de surchauffe, quand les prix commencent à gesticuler, c’est un signal pour elles de faire leur travail. L’objectif du gouvernement à l’heure actuelle est de travailler à atténuer les charges qui pèsent sur les consommateurs. Mais, la situation actuelle ne saurait être un prétexte pour déduire les biens publics.

S. : Est-ce que le comportement de certains commerçants n’est pas de nature à nuire ou à saboter les actions du gouvernement ?

J.B.C. : Vu en effet la volonté du gouvernement d’accompagner le secteur privé à travers l’instauration d’undialogue et l’allègement des mesures fiscales, ce qui se passe suscite des interrogations. L’Etat attend en retour du secteur privé qu’il lui reverse une partie de ses bénéfices pour soutenir ses activités de construction du pays. Payer les impôts et les taxes est un acte civique, patriotique. Les fausses déclarations, la corruption d’agents chargés du contrôle et la fraude ne participent pas à la construction d’un pays. Reversez à l’Etat sa part, il en a besoin pour travailler pour l’intérêt général.

S : Autrement, vous invitez les commerçants au civisme fiscal à la responsabilité...

J.B.C. : Absolument ! Les commerçants ne doivent pas participer au déclin de l’Etat. Le commerçant consciencieux ne scie pas la branche sur laquelle il est assis.

S : Concrètement, peut-on s’attendre à une baisse des prix ?

J.B.C. : Une baisse des prix dépend de l’évolution du marché mondial. Si le prix du pétrole et d’autres produits très demandés actuellement venaient à chuter cela nous soulagera énormément

S. : Le citoyen lambda pense que la hausse des prix est liée à une démission de l’Etat qui n’assure pas son rôle régalien de régulation des prix. Qu’en pensez-vous ?

J.B.C. : L’Etat au contraire, fait son travail et prend ses responsabilités. Un commerçant peut accepter de laisser tomber 500 F sur le prix de tel ou tel produit, mais il faut qu’il soit sûr que les autres emboîteront le pas. Si dans le dialogue, on arrive à faire comprendre à chaque acteur sa part de contribution à l’amélioration de la situation d’ensemble. Cela est possible.

S : Mais, les commerçants n’arrivent pas à recouvrer les prélèvements d’un acompte de 2% à l’impôt sur le bénéfice concernant les droits de douane. Pourquoi ?

J.B.C. : C’est un problème qu’on peut traiter. Mais, ça n’explique pas la hausse des prix. Ce problème a été plusieurs fois mis sur la table des discussions. Nous sommes à la recherche d’une solution pour y rémedier. Nous avons des difficultés statistiques et des listes à établir. Nous n’avons jamais fermé une boutique à cause du non paiement des 2%. C’est la preuve qu’il y a bel et bien une tolérance administrative sur cette question.

S. De violentes manifestations d’une rare intensité contre la vie chère ont éclaté à Bobo avec des conséquences dramatiques. Comment réagissez-vous à ce regain de violence ?

J.B.C. : C’était un spectacle particulièrement poignant, désolant. J’ai vu à travers les différentes casses, une volonté manifeste de détruire. Ça a été d’une rare violence. On a eu l’impression que les manifestants pensaient que derrière la grille de la caisse des Impôts, il y avait quelque chose à prendre. Ils n’ont pas hésité à briser les grilles de fer, certainement avec des barres à mine. Ils ont tout saccagé. Tout était dans un état lamentable. Ils ont même voulu forcer la caisse métallique. La flambée des prix ne saurait justifier un tel comportement. Pourquoi casser à la douane, aux impôts , à la mairie, pour disperser et brûler des documents ? On peut se demander à qui profite le crime ? Est-ce que c’est aussi fortuit qu’on le pense ? Est-ce parceque les contrôles gênent ? Si c’est ça, nous sommes payer pour faire ce travail et nous le ferons. Hier, on pouvait excuser les opérateurs économiques d’ignorance. Aujourd’hui, alors qu’ils savent, connaissent les textes, l’administration fiscale ne va pas être complice de leurs manoeuvres pour échapper aux contrôles. Nous invitons ceux qui sont sous nos ordres, nos partenaires sérieux à faire front pour que nous arrêtons la fraude qui, à demontrer qu’elle est une très mauvaise chose pour un Etat qui a des priorités en matière de développement. Il vaut mieux, pour les commerçants, choisir l’option de faire des affaires en règle, dans la légalité. Ceux qui prendront cette voie seront nos partenaires et recevront nos encouragements. les autres seront traqués.

S. : Il y a eu des manifestations à Ouahigouya, Banfora. cela ne traduit-il pas le fait que les gens en n’ont marre ?

J.B.C. : Non, je n’ai pas eu cette impression. A Bobo-Dioulasso, nous avons rencontré les syndicats de petits commerçants, d’importateurs, de producteurs qui ont récusé l’idée qu’il y avait de marché ce jour-là. Ils se sont déportes à leur siège se référant à leurs centrales. Ils ont dit n’avoir rien à avoir avec la marche.

S. :Pourquoi, la marche a eu lieu ? Qui a donné l’ordre de marcher ?

J.B.C. : Nous sommes en train de chercher les responsables, les coupables.

S. : Avez-vous l’impression que certains commerçants sont avec l’Etat le jour et contre lui la nuit ?

J.B.C. : Je ne voudrais pas donné l’impression d’accuser qui que ce soit. Nous ne voulons pas nous installer dans la logique du délit de faciès. C’est délicat. Ce qui est encourageant, c’est qu’à Ouagadougou nous avons le sentiment que le partage d’information, le dialogue que nous avons instauré a porté fruit. Les commerçants ne se sont pas laissés berner. A Bobo-Dioulasso, les vrais personnes qui auraient pu faire un rassemblement important ne sont pas sorties. Si nous arrivons à démasquer ceux qui sont dernière, bien entendu, ils seront sanctionner avec toute la rigueur de la loi. Cela dit. Peut-être, qu’il y a des gens qui sont heureux que ça se soit passé ainsi. Mais, c’est une erreur. Ils se trompent. Saccager un domicile, une mairie, n’a jamais résolu un problème. Il faudra encore trouver de l’argent pour reconstruire.

S. : Ne pensez-vous pas qu’une augmentation des salaires peut permettre de faire face à la flambée des prix ?

J.B.C. : Une augmentation des salaires n’effraie pas le gouvernement. Nous l’avons fait à deux reprises (2005 et 2007) . C’est une ultime solution qu’il faut envisager au moment opportun. Un relèvement des salaires a ses implications qu’il faut gérer. Ce sont les impôts, les taxes, la création rapide de richesses qui permettent de payer les salaires.

S : Quel appel avez-vous à lancer aux consommateurs ?

J.B.C. : Je leur rappelle que l’Etat à travers le gouvernement et les différentes administrations travaillent pour le bénéfice de la population. Il n’y pas lieu de penser le contraire. Nous l’avons fait avec nos partenaires lorsqu’il s’est agi de juguler les flambées du prix du pétrole. Pendant les périodes de sécheresse, nous avons distribué à titre gracieux des céréales. Nous avons empêché la hausse des prix des céréales en vendant des denrées à prix social. Nous avons évité le marasme dans le secteur cotonnier en y injectant 50 milliards de nos francs.
Dans la même logique, le gouvernement travaille à trouver des solutions à la flambée des prix. Ceux qui sont abonnés aux différentes casses seront retrouvés et punis. La hausse des prix devrait être une invite à produire plus de riz, de maïs, de sucre chez nous. Ceux qui peuvent installer de petites unités pour produire localement des produits de consommation n’ont qu’à ce mettre à la tâche. Une solution contre la flambée des prix pourrait être la consommation des produits que nous produisons.

Interview réalisée par Rabanbki Abu-Bâkr ZIDA
S. Nadoun COULIBALY

Sidwaya

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