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Réhabilitation de la mairie de Bobo : un chantier hypothéqué

Publié le jeudi 10 juin 2004 à 07h54min

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Cela fait bien longtemps que l’immeuble abritant la mairie de la commune de Bobo est fermé au public pour cause de travaux. Huit mois après le lancement desdits travaux, c’est toujours le statu quo. Et les populations de s’interroger sur les raisons de cette léthargie qui perdure et qui suscite désormais des inquiétudes.

Lorsqu’en novembre 2003 le maire de la commune de Bobo, Célestin Koussoubé, décidait de la fermeture de ses bureaux et du transfert des différents services à travers la ville, des Bobolais n’avaient pas manqué de manifester leur joie ; car pour eux, cette initiative des autorités municipales de réhabiliter ce vieux bâtiment reste à tout point de vue une mesure salutaire.

D’autres, par contre, continuent de s’interroger sur l’opportunité de ce projet qui, selon eux, est loin d’être une priorité pour la ville. Pour ces derniers en effet, la ville de Sya a plutôt besoin de routes, d’éclairage, d’assainissement et de bien d’autres choses encore pour l’amélioration des conditions de vie des populations. Mais ce projet de réhabilitation, bon gré mal gré, verra le jour avec l’entreprise Afrique Archi pour un montant de plus de trois cent cinquante millions de francs (350.000.000) fcfa.

Pour les autorités municipales, il s’agit d’apporter un coup de jeunesse à cette infrastructure vieillissante, de la moderniser afin de l’adapter aux réalités du moment. Ce qui est loin d’être un mal en soi, même si les avis divergent quant à l’opportunité de tels investissements pour la municipalité. Mais seulement, a-t-on pris le temps nécessaire de mesurer l’importance de ce projet ?

Car il s’agit bien de l’un des plus anciens édifices publics de la commune, mais aussi l’un des plus importants. Et du fait de son rôle de symbole pour la ville de Bobo- Dioulasso, sa réhabilitation suppose que toutes les conditions sont réunies pour la meilleure exécution des travaux, et dans un délai requis par les autorités.

Initialement prévus pour s’achever en avril dernier, les travaux d’aménagement de la mairie de Bobo, malheureusement, piétinent toujours. C’est plutôt un spectacle désolant qui s’offre au public depuis, avec cette démolition tous azimuts de l’immeuble au niveau de sa partie supérieure, et qui donne aujourd’hui l’image d’une ville apocalyptique. Le moins que l’on puisse dire est qu’en l’état actuel des choses, Bobo Dioulasso reste une ville défigurée où les populations, visiblement, commencent à s’interroger sur l’aboutissement de ce projet qui a déjà pris énormément de retard.

Même les quelques ouvriers encore sur le chantier sont loin de rassurer les Bobolais quant à l’exécution de ces travaux de réhabilitation qui sont toujours au stade de démolition. L’inquiétude de plus en plus grandissante de la population avait, on se rappelle, nécessité à un moment donné des explications du maire de la commune, qui imputait ce long retard au Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics (LNBTP).

A quand la reprise ?

A en croire les autorités municipales, la reprise des travaux reste conditionnée aux résultats de l’expertise que doit effectuer le LNBTP sur le site. Et si l’on s’en tient aux propos du conseiller technique du maire de la commune, aucune hypothèse n’est à écarter ; car, dans une interview accordée à un de nos confrères, Charles Paré disait en effet que l’entreprise en charge de l’exécution de ce projet a souhaité qu’un certain nombre de précautions soient prises avant la poursuite des travaux. Ces précautions, selon lui, consistent à s’assurer que le bâtiment entier et le soubassement pourront soutenir les nouveaux bureaux qui seront construits et qui viendront s’ajouter à ceux déjà existants.

Comme on peut bien le constater, il y a comme un doute qui plane sur l’exécution de ce chantier longtemps déserté par les ouvriers. Mais au fait, pourquoi le LNBTP, qui est mis en cause dans ce blocage, traîne toujours les pieds à effectuer son expertise tant attendue ? On a comme l’impression que les autorités municipales ont mis la charrue avant les bœufs. Car si le laboratoire venait à donner un avis défavorable, ce projet finirait par s’écrouler comme un château de cartes. Ce qui va indubitablement occasionner d’énormes pertes pour les autorités municipales, qui avaient déjà, au cours de ces deux derniers mandats, investi plus de 200 millions de fcfa, toujours pour des travaux de réfection.

Et avec ce chantier en cours, qui, nous l’espérons, ira à son terme, on est à plus d’un demi-milliard de francs, qui a été englouti par cet immeuble construit depuis 1959. Nous osons espérer que tout rentrera dans l’ordre afin que Célestin Koussoubé et son équipe réintègrent dans les mois à venir leurs locaux de la mairie centrale entièrement réhabilitée.

Jonas Appolinaire Kaboré
L’Observateur Paalga

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