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Economie burkinabè : Après l’inflation, la pénurie ?

Publié le lundi 25 février 2008 à 11h38min

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Bobo Dioulasso, cette ville dont on disait assoupie, a montré qu’elle sait être violente. Il est regrettable que l’exaspération, les frustrations et l’instinct de survie, aient amené des commerçants jadis paisibles, à se transformer en de véritables tsunamis humains dévastant tout sur leur passage.

L’heure est maintenant au bilan et, surtout, aux réflexions pour éviter à l’avenir un tel déchaînement de fureur tant à Bobo que dans les autres villes du pays. Il ne sert à rien de lancer des accusations de manipulation, sans chercher à résoudre les causes profondes du problème. Car si jamais les commerçants se sont faits manipuler, c’est que cela va dans le sens de leurs intérêts. On connaît la traditionnelle réserve des milieux économiques qui sont généralement restés en marge des différentes manifestations politiques et syndicales au Burkina. Si donc ils manifestent aujourd’hui, c’est qu’ils y sont contraints.

C’est un réflexe de survie pour certains, face aux régles du jeu économique qui, selon eux, se sont subitement durcies. On peut d’ailleurs se demander si le gouvernement a choisi le bon moment pour serrer la vis autour des opérateurs économiques : les denrées de base comme le lait et le blé sont inaccessibles sur le marché international ; le pétrole connaît des pics vertigineux ; l’économie burkinabè se relève à peine des contrecoups de la crise ivoirienne. Autant de facteurs défavorables pour un durcissement des conditions d’importations de certains produits essentiels.

Certes, il existe des commerçants véreux qui, profitant de la confusion générale, appliquent des tarifs injustifiés. Pour ces cas, le gouvernement doit appliquer les mesures en vigueur en commençant, entre autres, par réhabiliter les brigades des prix, mises en veilleuse au nom d’un libéralisme débridé. En tout état de cause, si le gouvernement et les opérateurs économiques ne trouvent pas un terrain d’entente, il faut craindre, en plus de l’inflation, que la pénurie s’installe. Les commerçants risquent en effet de réduire leurs importations, voire de les stopper, en attendant d’y voir clair. Comme quoi, le pire pourrait être devant nous.

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays

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