LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Décentralisation : Comment financer les communes rurales

Publié le jeudi 10 juin 2004 à 07h43min

PARTAGER :                          

Le Groupe de recherche et d’action sur le foncier (GRAF) a procédé le mardi 8 juin 2004 à la présentation de son bulletin N°357. Intitulé "Financer la décentralisation rurale, taxes et impôts à l’échelle locale au Bénin, mali et Burkina", le document jette un regard sur les difficultés des communes rurales à trouver leurs sources de financement.

Après les échecs et les gaspillages des ressources internes naturelles dans le domaine du foncier rural, une nouvelle prise de conscience s’impose. Pour corriger ces dysfonctionnements, le processus de décentralisation a été mis en place avec pour leitmotiv "une meilleure visibilité sur le patrimoine immobilier et les potentialités économiques".

Le GRAF est né de ce constat, en vue d’influencer les politiques de telle sorte qu’il y ait une concertation entre les différents acteurs ; de développer les réflexions et la recherche, car en matière de politique foncière, selon le coordinateur du Groupe, Hubert Ouédraogo, il n’y a pas de système valable et strict en tout temps et en tout lieu. D’ailleurs,la philosophie de sa structure s’articule autour de points tels que la valorisation de l’expertise locale, en impliquant d’avantage les acteurs concernés, dans un véritable débat national sur les options des politiques et des législations foncières.

Bulletin 357 : éviter les lotissements rapides

La présentation du bulletin 357, faite par Mathias Sanou, met en exergue le rôle et la place des ressources naturelles dans l’identification des potentialités des communes rurales. Les principales sont la faune, pour son gibier, la flore, pour le pâturage et le bois, les eaux, les mines et les carrières… M. Sanou a, dans son étude, pris le cas de Dano. Cette ville est une commune urbaine à forte réalité rurale, car 80 à 90% de sa population tire son revenu du secteur primaire (agriculture et élevage).

Il ressort que les concessionnaires de chasse sont en ville et gèrent des terres en zones rurales. Ce qui suscite des interrogations, à savoir si ses derniers payent des taxes au niveau rural. Aussi, à court terme, les aménagements hydro-agricoles ne génèrent pas de produits imposables, si fait qu’il faut bien penser les actions d’aménagement dans les bas-fonds des futures communes rurales.

Jusque-là, les cultures de subsistance ne sont pas soumises aux impôts. Alors que la condition du paysan a évolué. Certains sont devenus de gros exploitants. Il en est de même pour les éleveurs, qui ne déclarent que quelques têtes de bétail par rapport à tout leur troupeau. Pour que les mairies récoltent les dividendes des activités menées sur leurs terres, il faudra que la production soit soutenue par des unités de transformation.

Mathias Sanou dira en conclusion que les lotissements rapides à but électoraliste ne sont pas des solutions au financement des activités des communes rurales. Le bulletin 357 se veut donc une aide à l’identification des ressources naturelles dans le but de soutenir le financement des communes rurales. La réflexion sur des idées force dudit document et leur application permettraient au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation de mieux cerner les facteurs sur lesquels repose la viabilité des futures mairies en zones rurales.

Kader Traoré
L’Observateur

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)