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OGM : Les coalitions sous régionales préconisent la prudence

Publié le jeudi 21 février 2008 à 10h34min

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Une caravane d’information et de sensibilisation sur les enjeux de l’introduction des Organismes génétiquement modifiés (OGM) sur le territoire burkinabè et dans la sous-région se déroule au Burkina Faso. Une marche suivie de remise de déclaration au Premier ministre et une conférence de presse sur le sujet se sont tenues les 19 et 20 février 2008 à Ouagadougou.

"Non aux technologies qui menacent notre agriculture et notre environnement" ! "les APE et les OGM ne sont pas une solution pour l’Afrique", "Non au dicktat des multinationales", sont entre autres inscriptions sur les pancartes des marcheurs le mardi 19 février 2008 à Ouagadougou. La marche entre dans le cadre d’une caravane d’ information et de sensibilisation sur les enjeux de l’introduction des Organismes génétiquement modifiés (OGM) au Burkina Faso et dans les autres pays de la sous- région.

L’initiative est de la Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain (COPAGEN) qui envisage ainsi apporter l’information juste sur les OGM. A l’issue de la marche, une déclaration a été remise au Premier ministre, Tertius Zongo. Dans la déclaration, la COPAGEN/Burkina montre son opposition à l’introduction et à la généralisation de la culture du coton transgénique au Burkina Faso. De l’avis du porte-parole des marcheurs, Drissa Soaré de la CNTB, le Burkina Faso n’a pas résisté à l’agression des OGM. "Bien plus, il a été le premier en Afrique de l’Ouest à s’engager et cela depuis 2003, dans cette aventure de la transgénèse par l’introduction des essais de culture de coton transgénique", a-t-il laissé entendre.

De la déclaration de la COPAGEN, il ressort aussi que le Burkina Faso a ratifié des textes prévoyant un mécanisme d’information, de sensibilisation et de participation du public à la prise de décision à propos des OGM. Ces textes sont la convention sur la diversité biologique, le protocole de Carthagène, le Codex alimentarius (de la FAO), la loi modèle de l’Union africaine sur la sécurité en biotechnologie, etc. La coalition déplore l’absence d’un cadre réglementaire national conséquent pour protéger les populations et l’environnement des risques liés aux OGM. 

Un moratoire de cinq ans préconisé

Les membres de la COPAGEN/Burkina et l’ensemble des organisations de la société civile attachées à la préservation du patrimoine génétique burkinabè ont rejeté (dans leur déclaration) la décision unilatérale prise par le gouvernement de se lancer dans une production au plan national du coton BT sur une superficie de quinze mille (15 000) hectares en 2008. Les caravaniers préconisent par contre le vote d’un moratoire de cinq (5) ans sur l’introduction de plantes transgéniques dans les systèmes agraires. Toute chose qui permettrait, selon eux, d’informer les populations afin qu’elles puissent participer aux débats sur la question des OGM et décider en connaissance de cause.

Le moratoire permettra aussi d’instaurer un débat national sur la problématique des OGM. Il aura pour avantages également de renforcer les capacités nationales et de mettre en place toutes les structures administratives nécessaires préconisées en la matière. Pour le porte-parole des caravaniers Drissa Soaré, le moratoire de cinq (5) ans peut permettre enfin de diligenter des études sur les impacts socio-économiques, environnementaux et au plan de la santé.

Pour la réception de la déclaration, le Premier ministre Tertius Zongo a été représenté par son directeur de cabinet Jérôme Compaoré et le directeur chargé du département rural du Premier ministère. Les représentants du chef de gouvernement ont promis remettre à qui de droit, le document reçu. La conférence de presse tenue le 20 février 2008 au lendemain de la marche a été animée par les personnalités suivantes : Pr. Jeanne Zoundji Hekpon (Bénin), Mme Bernadette Ouattara (Burkina Faso), Jean Didier Zongo et Mamadou Koïta (Mali).

A cette occasion, ceux-ci sont revenus sur les méfaits des OGM. Les préoccupations des journalistes ont porté sur le financement de la caravane, l’insuffisance de la sensibilisation au niveau des "anti OGM", etc. Les conférenciers ont reconnu que face aux multinationales, la lutte s’avère difficile car celles-ci disposent de grands moyens. "Toutefois nous sommes optimistes sinon, nous ne seront pas ici", a soutenu, Mme Hekpon. Quant au financement de la caravane, il a été révélé que chaque pays membre de la COPAGEN a contribué à hauteur d’un million cinq cent mille francs CFA. La COPAGEN comprend les huit (8) pays membres de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA) plus la Guinée.
La caravane regroupe outre des Burkinabè, des caravaniers de la sous-région et de l’Allemagne. Elle se déroule sur l’axe Fada N’Gourma - Ouagadougou et sur l’axe Bobo-Dioulasso - Dandé - Kombia - Houndé.

Alban KINI


Qu’est-ce que les OGM ?

Les Organismes génétiquement modifiés (OGM) sont des êtres vivants (plantes, animaux ou micro-organismes) dont le patrimoine héréditaire a été modifié en laboratoire. Extérieurement, les OGM sont des individus identiques aux autres. On ne peut les distinguer à l’œil nu car la modification se trouve à l’intérieur de leurs cellules. Les modifications génétiques permettent à une plante, à un animal à un micro-organisme d’exprimer un caractère qu’il ne possédait pas naturellement. Ce processus de modification s’appelle manipulation génétique.

A.K.

Sidwaya

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