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Débats sur les OGM : Le COPAGEN défend le patrimoine génétique africain

Publié le mardi 19 février 2008 à 10h49min

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Au moment où le débat fait rage sur l’introduction des OGM (Organismes génétiquement modifiés) dans les produits agricoles, la Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain (COPAGEN) a pris une position tranchée : Ne pas se laisser fasciner par les avantages proclamés des OGM et autres produits transgéniques.

Elle a lancé pour cela depuis le 17 février dans la région des Hauts Bassins, une caravane pour alerter le monde rural sur les risques environnementaux, sanitaires, socio-économiques et politiques.

Cette caravane qui a eu pour point de départ l’école Kuinima « B » entre dans le cadre d’une campagne de plaidoyer et de sensibilisation des décideurs africains et des populations sur les risques liés aux OGM. C’est ce qui est ressorti des propos du président du COPAGEN Burkina, Drissa Soaré intervenant devant les producteurs et les délégations venues d’Europe, du Mali, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et du Sénégal. L’objectif est surtout de donner l’information juste au monde rural sur la problématique des OGM et d’amener les décideurs politiques à engager les actions nécessaires à la protection et à la sauvegarde du patrimoine génétique africain.

« Même dans les pays développés, on redoute les risques environnementaux et sanitaires au regard de la précipitation avec laquelle les nouvelles technologies agroalimentaires sont généralisées », a-t-il affirmé. Le président du COPAGEN s’est également inquiété des vicissitudes des marchés mondiaux, des éventuels risques de dépendance vis-à-vis des multinationales des semences et surtout des dépendances alimentaires que l’introduction de cette nouvelle technologie dans les produits pourrait provoquer vis-à-vis des pays industrialisés.

Il y a aussi la crainte de pression technologique et financière et la survie des petits producteurs. Toute chose qui a fait dire au porte-parole de la délégation guinéenne que « les OGM constituent une menace pour la dignité des producteurs africains et nous sommes venus pour attirer votre attention ». Selon les intervenants à cette cérémonie, les promesses mirobolantes des multinationales comme le grand semencier américain Montsanto promettant un avenir radieux aux producteurs des pays moins avancés, grâce à de « nouvelles semences plus productives , plus résistantes aux insectes, aux maladies, aux conditions climatiques », sont trop belles pour être vraies.

Et Drissa Soaré de se demander d’où vient cette générosité soudaine de la part de firmes et de gens qui ne sont pas des philanthropes.
Après Bobo-Dioulasso, la caravane s’est déportée à Dandé dans la province du Houet pour remonter ensuite à Koumbia dans le Tuy.
A chacune de ces étapes, des conférences-débats, projections de films et le théâtre forum ont servi de support pour de transmission de message. Cette caravane aura comme point de chute Houndé, chef-lieu de la province du Tuy.

Frédéric OUEDRAOGO

Sidwaya

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