LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Flambée des prix : Dialoguer avant de sévir

Publié le jeudi 14 février 2008 à 10h50min

PARTAGER :                          

Face à la flambée des prix constatée ces derniers jours au Burkina Faso, le gouvernement de Tertius ZONGO est resté constant dans sa démarche : envisager avec le privé des solutions consensuelles, avant éventuellement de sévir faute d’accord.

De prime abord, le communiqué ayant sanctionné le Conseil de cabinet du 7 février 2008 ne contient aucun élément qui puisse calmer les appréhensions des consommateurs face à la montée vertigineuse du prix de certains produits de première nécessité. L’impression de vacuité est telle que certains éditorialistes n’ont pas hésité à prendre le bâton pour taper sur un gouvernement qui reste vague et imprécis sur des questions aussi vitales. Ce n’est donc pas bon et ce n’est pas arrivé selon eux, tant en exhortant le gouvernement à un peu plus de « sérieux » (sic) face à la situation.

Lecture biaisée ou volonté de faire dans le sensationnel, on ne saurait le dire, si tant est que la lecture du communiqué ayant sanctionné ce conseil de cabinet, nous donne plutôt l’impression du contraire.

En effet, après avoir indiqué que le gouvernement « a constaté des dysfonctionnements et dérèglements de la structure des prix qui remettent en cause les principes essentiels de connaissance saine et loyale, base de toute économie de marché », le Premier ministre « a instruit les ministres concernés de prendre des mesures énergiques d’une part pour opérer une meilleure surveillance des prix, et d’autre part ; entreprendre des concertations avec tous les acteurs impliqués dans la chaîne de commercialisation desdits produits en vue du respect par tous, des lois et règlements du commerce ».

Loin de rester inactif, le gouvernement veut donc, comme à son habitude, dialoguer avec les acteurs concernés par cette flambée des prix, avant d’envisager des mesures de répression. On est memoratif que lors des discussions avec les syndicats sur leur plate-forme revendicative, la même demande avait permis d’éviter la rupture du dialogue et la fronde sociale qui en aurait résulté.

Bien sûr, ladite plate-forme revendicative reste toujours d’actualité, mais l’augmentation récente du prix du carburant n’a pas encore entraîné une réaction cutanée du côté des syndicats. Non pas qu’ils ne ressentent pas douloureusement cette augmentation, surtout qu’elle est jumelée à d’autres augmentations, mais parce que les syndicats savent qu’après la phase « d’observation », le gouvernement agira dans le sens de l’intérêt de tous.

En effet, le gouvernement ne saurait comprendre que malgré le fait que les cours internationaux de ces produits n’ont pas connu de variations significatives d’une part, et que d’autre part ; aucune modification des droits de douane ni de la fiscalité intérieure n’a été opérée, que cette flambée ait lieu.
C’est pourquoi, il en appelle d’abord « au civisme et au sens de responsabilité des uns et des autres pour qu’ensemble nos actions s’inscrivent dans l’intérêt supérieur de la nation ».

Les commerçants savent que le niveau des augmentations des prix est anormal et que ce sont de « petits malins » qui veulent se « sucrer » sur le dos des populations. La spéculation ne passera donc pas, car, le manteau du libéralisme est trop étroit pour le couvrir.
Pour l’heure, c’est bon, et, ça arrivera si les uns et les autres ne veulent pas entendre raison.
A bon entendeur…

Par Alpha YAYA

L’Opinion

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)