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Energies renouvelables au Burkina : La Banque mondiale appuie le volet électrification rurale

Publié le mercredi 9 juin 2004 à 07h38min

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La conférence internationale sur les énergies renouvelables "Renewables 2004" à Bonn en Allemagne a clos ses portes vendredi 4 juin dernier. Leaders politiques, d’ONG, experts des énergies ont accordé leurs violons quant à la nécessité de promouvoir les énergies renouvelables en vue de lutter contre la pauvreté.

Le temps fort de ce rendez-vous mondial sur les énergies renouvelables a été sans conteste, l’intervention du chancelier allemand Gerhard Schröder. Il a souligné que les attaques contre les industries pétrolières montre que le monde doit être vigilant dans la lutte contre le terrorisme. Cela permettra à l’humanité de savoir que le sort des économies mondiales reste lié au pétrole.

Pour lui, le regard doit être tourné vers les énergies renouvelables. Le chancelier allemand a vanté les mérites de son pays en la matière avant de conclure que son gouvernement créera un fonds pour les énergies renouvelables. Il a aussi appelé les pays développées à soutenir l’Afrique dans le domaine des énergies renouvelables. Les ministres allemands Jiirgen Trittin chargé de l’Environnement et Heidemarvie Wiecrorek-zenl chargé de la Coopération économique ont durant les quatre jours, montré que l’Allemagne est un pionnier dans l’exploitation des énergies renouvelables. Bonn, la ville des vélos et ses gratte-ciel "new look" ne nécessitant pas beaucoup d’électricité, constitue une référence. Les éminents experts se sont succédé pour livrer des messages relatifs aux expériences, aux acquis et aux stratégies de développement des énergies renouvelables. Des centaines de parlementaires réunis en marge de cette conférence, ont salué le dynamisme du Bundestag allemand pour son initiative avant d’exhorter les gouvernements à opter résolument pour les énergies renouvelables. Les deux milliards de personnes n’ayant pas accès aux énergies conventionnelles constituaient une préoccupation pour les participants. Ils ont, du reste, recommandé que dans le cadre des objectifs du millénaire, que la moitié de ces habitants aient le choix de jouir des énergies renouvelables. Les différentes parties du monde ont défendu leur position à cette "messe sur les énergies". L’Afrique représentée par la ministre ougandaise chargée de l’Energie et du Développement minier a soutenu sans ambages, les objectifs de la conférence. Derrière l’Union Africaine, ces pays encouragent l’intégration des énergies renouvelables dans les plans directeurs relatifs à l’énergie. Une des conclusions de la conférence à ce propos, demande aux Etats de consacrer 25% de leur budget aux énergies renouvelables. La réunion préparatoire des ministres africains à Naïrobi demandait de promouvoir le développement des énergies renouvelables en tant que moyen pour minimiser désertification et contribuer au développement durable. Tout le panel de propositions faites par l’Afrique, sollicite aussi la contribution financière et technique des pays développés.

Les fruits du Burkina

La situation énergétique du Burkina se caractérise par une prédominance de l’utilisation des énergies traditionnelles (bois, charbon de bois, déchets végétaux et d’animaux). Aussi, les hydrocarbures importés, malgré leur poids lourd sur l’économie, demeurent une énergie conventionnelle exploitée par les Burkinabè. Cependant, le pays connaît un rayonnement solaire de 5,5 km/m2 jour. Le potentiel éolien malgré les contraintes saisonnières constitue une source d’énergie. C’est fort de ses "ressources abondantes" que le ministre Abdoulaye Abdoul Kader Cissé, chargé de l’Energie et sa délégation ont voulu présenter leur expérience au reste du monde. Les énergies renouvelables pourront changer la donne pour notre pays et le taux de 14% d’accessibilité à l’électricité pourra croître davantage.

Dans l’optique des concertations bilatérales, le chef de la délégation burkinabè a échangé avec la Banque mondiale, l’Union européenne et des ONG intervenant dans le secteur de l’énergie. Il ressort de ces entretiens que la Banque mondiale pourrait mettre à la disposition du Burkina, 9 milliards de nos francs pour le volet électrification rurale. Une ONG allemande aurait montré son intention d’installer une centrale solaire.

Entre-temps, de nombreuses idées, certaines sous forme de tracts, voulaient influencer le cours des événements. La question des grands barrages a été controversée par des observateurs d’où le slogan "Renewables yes ! Big hydro No !". Cette donne est malheureusement acceptable pour des pays comme le Burkina qui tentent de se frayer un chemin de développement. Les grands barrages hydro-électriques participent à la relance de l’économie agro-sylvopastorale.

Le ministre Salif Diallo y a ainsi envoyé son expert en hydraulique, Ambroise Ouédraogo, pour défendre la position du Burkina à ces débats. Pour celui-ci, les grands barrages ne peuvent ramer à contre- courant des énergies renouvelables d’autant plus que les dures situations se complètent et visent le développement durable.

En outre, ni la Banque mondiale ni les pays développés n’ont évoqué le cas du nucléaire qui constitue une forme d’énergie à grande potentialité destructive. Dans deux ans, un pays en développement accueillera la prochaine conférence. L’Allemagne s’engage à donner deux milliards pour développer les énergies renouvelables dans les pays pauvres. La Banque mondiale elle, promet d’ouvrir les vannes aux nouvelles énergies.

Emmanuel BOUDA à Bonn (Allemagne)
Sidwaya

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