Une salle surchauffée et pleine comme un œuf. Une affiche qui ne peut que mobiliser de nombreux mélomanes, fussent-ils bobolais : Habib Koité. De renommée internationale, l’artiste est Malien et n’est pas méconnu des mélomanes burkinabé dont bon nombre ont encore en souvenir, sa chanson « Cigarette a bana ».

Un titre à succès des années 1990 qu’ils se plaisent toujours à fredonner et qui a valu à son auteur d’être lauréat du prix Découvertes RFI 93. En cette soirée du mercredi 6 février, le CCF Henri- Matisse est en fête. Le concert est symbolique. Habib Koité qui vient de participer au festival culturel du désert d’Essakane (une oasis située à une soixantaine de Km de la ville de Tombouctou au Mali) dont l’hymne porte sa marque vocale, retrouve ses fans. Il est 21h 04 quand l’artiste fait son apparition sur scène en compagnie de sa formation musicale « Bamada ». Avec ses dreadlocks qui ne quittent pas sa tête, une guitare en bandoulière, Habib Koité qui va bientôt souffler ses 50 bougies, entonne d’emblée une chanson. Il donne un peu de sa voix tonique au public qui l’accueille en liesse.

L’entrée en matière est bonne. L’artiste va de ce fait faire découvrir aux spectateurs les titres de son dernier album « Afriki » sorti en septembre 2007 et qui, à l’entendre, se comporte bien sur le continent noir et même aux Etats-Unis. Le thème dominant de cet opus est le développement de l’Afrique. « Afriki fera son chemin vaille que vaille », chante-t-il d’ailleurs dans ce joyau. A sa voix envoûtante, il ajoute des pas de danse entraînants. Il met aussi de l’humour en racontant des anecdotes. Le public parmi, lequel on compte le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Bêbrigda Mathieu Ouédraogo et la directrice du CCF Henri-Matisse, Nadège Chouat, est conquis.

Certains fans ne tiennent plus sur leur siège et ceux qui sont debout se sentent comme étant sur scène. On se trémousse avec beaucoup de joie et d’émotion. La bonne humeur y est, l’enthousiasme aussi. Habib Koité manie avec art sa guitare, les hommes forts du « Bamada » donnent la réplique avec des instruments tel le violon ou le balafon. L’orchestration fait plaisir aux oreilles. L’excitation est à son comble. Les cris fusent. Les décibels emportent l’assistance dans une ambiance des grands jours de fête. Habib Koité marque une pause. Il fait grincer sa guitare et entonne la chanson tant attendue « Cigarette a bana » (la cigarette c’est fini en langue bambara).

L’amour de ses fans pour cette chanson qui a fait danser plus d’un dans les années 1990 est intact. Le public reprend le refrain en chœur comme dans une chorale. La salle de spectacles du CCF Henri-Matisse semble trembler. L’ambiance sera ainsi pendant pratiquement deux heures. Des instants inoubliables pour tous ceux qui ont assisté à ce concert live. Un come back réussi dans la ville de Sya pour Habib Koité dont la carrière est riche de quatre albums.

Kader Patrick KARANTAO
stkaderonline@yahoo.fr

Sidwaya