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Sciences et technologies agricoles : Le Burkina et les USA sur un même front

Publié le mardi 8 juin 2004 à 07h12min

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Du 21 au 23 juin 2004, se déroulera à Ouagadougou la conférence ministérielle internationale sur les sciences et technologies agricoles en Afrique. En prélude à cet évènement, le ministre d’Etat Salif Diallo et l’ambassadeur J. Anthony Holmes des Etats-Unis d’Amérique (USA) au Burkina ont animé le 7 juin 2004 à Ouagadougou une conférence de presse.

« Exploitation de la science et de la technologie pour accroître la productivité agricole en Afrique : perspectives ouest-africaines » ; tel est le thème d’une conférence ministérielle à envergure régionale qu’abritera la capitale burkinabè les 21, 22 et 23 juin 2004. Cette réunion, organisée conjointement par le département de l’Agriculture des Etats-Unis, le département d’Etat américain, l’USAID et le ministère burkinabè de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, aura le soutien consultatif de la CEDEAO, de l’UEMOA et du CILSS.

Faisant suite à la conférence ministérielle et à l’exposition sur les sciences et techniques agricoles tenue à Sacramento en Californie en juin 2003, elle répond à trois initiatives prises à l’occasion par le président des USA visant à éradiquer la faim en Afrique, à garantir de l’eau potable aux pauvres et à aider le continent africain dans le commerce pour le développement et l’esprit d’entreprise.

Les objectifs de la conférence

Au cours des échanges avec la presse, le ministre Salif Diallo et le diplomate américain sont revenus sur les objectifs de cette conférence qu’abritera notre pays. Salif Diallo a d’abord indiqué qu’en 2025, l’Afrique aura 1,2 milliard d’habitants. Pour nourrir ces nombreuses « bouches », il faudrait que la productivité agricole soit augmentée de 10 à 12%. Avec des méthodes classiques, il sera impossible d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, surtout dans le cadre de la mondialisation où notre continent a besoin de mettre sur le marché mondial des spéculations à haute valeur ajoutée. Ce n’est donc que par le biais de la science et de la technologie que cet objectif peut être atteint.

Telles sont les raisons qui ont alors commandé les ministres africains de l’Agriculture, a-t-il dit, à solliciter auprès des USA l’organisation de cette conférence en vue de situer aussi bien les scientifiques africains, les politiques que les opérateurs économiques en diffusant l’information juste sur les enjeux de la biotechnologie.

Cinq objectifs principaux ont été énumérés par le ministre d’Etat burkinabè : examiner les opportunités d’utilisation des technologies pour accroître le rendement des cultures de base, des cultures à forts rapports économiques en Afrique de l’Ouest à travers des thèmes pertinents ; contribuer à élargir les bases de connaissance, de la compréhension et de la prise de conscience des participants sur les enjeux de la biotechnologies ; faciliter l’accès des nouvelles technologies à nos scientifiques, à nos chercheurs et à nos étudiants au moyen de partenariats multiformes ; contribuer à faire progresser les nouvelles priorités retenues aux rencontres ministérielles de Sacramento, et enfin, soutenir les initiatives du président américain.

Outre la table ronde régionale sur le thème principal de la conférence, il y aura des ateliers ministériels sur quatre sujets portant entre autres sur : la promotion des technologies de conservation, d’utilisation efficiente et de gestion de l’eau en Afrique de l’Ouest ; l’exploitation de la biotechnologie agricole pour améliorer la productivité, lutter contre les maladies et améliorer la tolérance des cultures à la sécheresse ; incitation des partenariats pour développer la production, la transformation, le marketing et la commercialisation d’aliments de bonne qualité et des cultures à haute valeur ajoutée.

« Il faut s’accrocher au train déjà en marche »

Le souhait du ministre d’Etat Salif Diallo est que les pistes données par la conférence de Sacramento pour juguler la faim et la pauvreté puissent être appréhendées et comprises par les Africains. La conférence sera présidée par le président Blaise Compaoré aux côtés de ses pairs du Ghana, du Mali et du Niger avec la participation d’une vingtaine de ministres.

La polémique sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) est revenue dans les préoccupations des journalistes. Le patron de l’Agriculture burkinabè est catégorique sur la question. L’Afrique et en particulier le Burkina, pour ne pas demeurer à son rang actuel, n’a pas d’alternative que de compter sur la biotechnologie.

Et ce serait selon lui une erreur monumentale de ne pas participer à l’évolution technologique. Il doit s’accrocher au train déjà en marche. Il a dit s’étonner des informations erronées sur les OGM que la presse sert parfois au public. Salif Diallo a invité les journalistes à aller s’outiller en la matière dans les bibliothèques. Avec le coton OGM par exemple, argue-t-il, six contraintes sur dix peuvent être éliminées.

La conférence, loin d’être une rencontre avec bailleurs de fonds, sera un rendez-vous scientifique et économique. L’ambassadeur Anthony Holmes a félicité le ministre d’Etat Salif Diallo d’avoir eu l’inspiration en l’approchant pour lui suggérer un tel rendez-vous du donner et du recevoir. Cette démarche, qui a retenu l’attention de l’ambassade puis du gouvernement des USA, au-delà de la tenue même de la rencontre, a-t-il dit, vient renforcer les relations américano-burkinabè.

Hamidou Ouédraogo
L’Observateur

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