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El hadj Hamza Koné (président de l’APICAB) : "L’arbre à karité est une grande richesse"

Publié le lundi 4 février 2008 à 12h17min

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L’Association pour la promotion de l’information commerciale et de l’agro-business du Burkina Faso (APICAB) s’est positionnée sur le front de la lutte pour la défense des intérêts paysans de notre pays. A la faveur de la Journée nationale du paysan, organisée les 25 et 26 janvier 2008 dans la région des Hauts-Bassins, nous avons rencontré son président, El Hadj Hamza Koné. Les activités de l’APICAB, la gestion de la filière karité ont été, entre autres, au centre de nos échanges.

Le Pays : Pouvez-vous présenter à nos lecteurs l’APICAB dont vous êtes le président ?

El Hadj Hamza Koné : "l’APICAB est basée dans la région des Hauts-Bassins, précisément à Bobo Dioulasso, avec des membres un peu partout au Burkina. Elle se fixe pour missions de faciliter l’écoulement des produits d’exportation dont les amandes de karité, le beurre de karité, la noix d’acajou, le sésame et les céréales. Face au diktat des grands négociants installés dans les villes portuaires de l’Afrique de l’Ouest, nous avons jugé bon, au niveau du Burkina, de nous organiser pour la défense de nos intérêts communs.

La Journée nationale du paysan a donc été une occasion pour exprimer vos préoccupations...

Je tiens à féliciter les paysans de notre cher Faso grâce à qui nous arrivons à satisfaire nos besoins au plan alimentaire, malgré les multiples difficultés qu’ils connaissent dans leurs productions. L’APICAB a attiré l’attention de nos braves producteurs sur les dangers de la déforestation et la protection de l’arbre à karité, au regard de nos exportations d’amandes de karité. Ces amandes constituent le troisième produit d’exportation du Burkina. C’est vous dire que l’arbre à karité est une grande richesse pour le Burkina. Je voudrais inviter nos paysans à s’investir également dans la production de sésame. Car il est de notre devoir de les orienter afin qu’ils prennent conscience de ce que le sésame peut leur rapporter financièrement. Le sésame s’exporte de nos jours très bien et sa production ne pourra que soulager les populations des zones rurales.

Avez-vous un message à l’endroit des décideurs politiques ?

L’APICAB travaille à donner plus de qualité aux différents produits du Burkina Faso. Je vous apprends que le sésame et les amandes de Karité s’exportent très bien vers l’Europe et le Canada. Aux autorités, je voudrais exprimer notre volonté commune de changer la bourse de karité, après six éditions, en Salon international du karité de Ouagadougou, le SIKO. La première édition de ce salon aura lieu cette année. Nous sollicitons pour ce faire, l’aide du gouvernement et de nos partenaires techniques et financiers afin de lui assurer un éclat à la hauteur de nos ambitions pour l’essor d’une filière porteuse.

La filière karité se porte-t-elle bien au Burkina ?

Elle se porte assez bien. Nous avons exporté cette année plus de quatre mille tonnes d’amandes de karité grâce à l’appui du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques. Pour la sauvegarde de cette richesse, nous travaillons en étroite collaboration avec le CNRST et l’IRSAT afin de mettre en place des systèmes de greffage. Ces systèmes sont déjà opérationnels à Koudougou, à Saponé, à Ouagadougou et à Banfora. Cela doit permettre de réduire le temps que met l’arbre à karité pour produire, et passer de dix ou huit ans à six ans.

Existe-t-il des conditions particulières pour être membre de la filière karité ?

La filière est ouverte à tout le monde. Seulement, il existe des obligations en terme de qualité des produits à mettre sur le marché. Nous voulons des amandes de première qualité, des amandes bouillies et non fumées pouvant engendrer des maladies cancérigènes. Je voudrais interpeller les acteurs dans les filières karité, de noix d’acajou et de sésame à respecter les paysans, en pratiquant les prix indiqués. Nous leur demandons de faire preuve de loyauté. Car c’est à ce prix que ces filières survivront, au grand bonheur de tous.

Entretien réalisé par Philippe BAMA

Le Pays

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