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Françafrique : L’UNDD prône l’anticipation dans la rupture

Publié le jeudi 31 janvier 2008 à 10h28min

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L’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD), a tenu son 9e Forum de communication alternative (FOCAL) le vendredi 25 janvier 2008 dans la salle de conférences de l’Environnement et du Cadre de vie du Centre- Ouest autour du thème : "Gouvernance nationale, la nécessité d’anticiper sur la rupture dans la politique africaine de la France".

Ce FOCAL qui a connu une forte participation d’étudiants de l’université de Koudougou, a été animé par les responsables locaux du parti, appuyés par Devall Millogo, secrétaire national du parti aux Relations extérieures. C’est le secrétaire à la Jeunesse, Lassané Koala, qui a introduit le débat. Il a d’abord rappelé l’objectif du FOCAL, à savoir échanger sur la Françafrique, la problématique de la rupture, la nécessité d’anticiper sur la nature et les modalités de cette rupture… Après cette brève intervention de M. Koala, la parole a été donnée au président de la convention régionale de l’UNDD du Centre-Ouest, Marcellin Yaméogo, pour livrer la communication portant sur le thème "La Françafrique et la problématique de la rupture".

Ce dernier dira que la Françafrique a été un terme inventé par feu François Xavier Vershave. Un terme qui caractérise toutes les pratiques, les réseaux, les comportements, qui ont marqué les relations entre la France et ses anciens territoires coloniaux depuis l’indépendance jusqu’à nos jours. Des relations construites sur l’idée qu’il fallait poursuivre l’exploitation des Etats africains au bénéfice de la France et de ses multinationales. ‘’Les présidents en place qui entraient dans ce jeu étaient protégés et ceux qui refusaient étaient vite destitués ’’. Selon M. Yaméogo, ce système qui dure près de 50 ans explique le retard de l’Afrique et son enfoncement dans la pauvreté. Il a dénoncé l’attitude du président français, Nicolas Sarkozy, qui avait promis de rompre avec ce système au cas où il serait élu. Promesse qu’il n’a pas respectée après son élection. Et voilà que le secrétaire d’Etat français chargé de la Coopération et de la Francophonie, Jean Marie Bockel, relance l’idée de cette rupture. Que faut-il en penser ? Cette fois-ci est-elle la bonne ? s’est interrogé le communicateur.

Ce qui est certain, poursuit-il, c’est qu’une rupture ne fait pas l’affaire des présidents africains car ils ont trop à perdre. Sans les soutiens de la France et de l’Europe, sans la caution de leurs fraudes, détournements et crimes.., ils perdront non seulement le pouvoir mais risquent aussi de se retrouver dans les geôles de la Cour pénale internationale, a t-il dit. Pour illustrer davantage sa thèse, M. Yaméogo ajoute qu’au Gabon on a déjà commencé à tempêter. La rupture ne sera pas facile, explique-t-il, parce que beaucoup de responsables français et de multinationales ont été compromis et certains dictateurs africains n’hésiteraient pas à dénoncer cela pour ne pas couler seuls. Mais il faut nécessairement cette rupture sinon l’Afrique ne connaîtra jamais la paix ni de progrès car le continent restera hostile aux affaires, a-t-il conclu.

La 2e communication a porté sur le thème "Quel type d’anticipation ?" et a été livrée par le secrétaire général communal de l’UNDD, Adama Ouédraogo. Pour lui, il faut une refondation qui vise le domaine politique (partage du pouvoir et des richesses à travers le recours à un régime parlementaire et à une réelle décentralisation démocratique.), une refondation qui vise le domaine économique et social par une meilleure répartition des fruits de la croissance, une lutte plus efficace contre la corruption, un rapatriement des fortunes détournées, une indépendance effective de la justice, une refondation qui recherche un véritable partenariat entre le Burkina Faso et la France. Selon M. Ouédraogo, le Burkina a une gouvernance qui n’est pas celle qu’on présente à l’extérieur, et il faut que cela change. D’où le souhait qu’une suite soit donnée aux promesses faites sur la rupture.

Prenant la parole pour donner plus d’éclaircissements sur certains points, Devall Millogo dira que l’UNDD a été la cheville ouvrière du multipartisme au Burkina. Pour lui, il faut que les peuples africains se réveillent et plus particulièrement celui du Burkina Faso où l’anticipation s’avère nécessaire parce que la situation est plus préoccupante. Bien que n’ayant pas d’élus à l’Assemblée nationale, les responsables de l’UNDD estiment qu’ils animent la vie politique à travers des rencontres de ce genre. La journée du 25 janvier a été riche en activités pour l’UNDD car en plus du FOCAL, tenu dans matinée, le président du parti, Hermann Yaméogo, a aussi convié les hommes de médias de Koudougou chez lui à domicile dans la soirée pour leur présenter ses vœux de nouvel an. On se rappelle que l’année dernière, il les avait également reçus dans le même cadre pour le même but. Certains ténors du parti dont le conciliateur, le commissaire politique national, étaient de la partie.

Dabadi ZOUMBARA

Le Pays

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