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Le ministre Filippe Savadogo dans les Cascades : A la découverte d’un trésor touristique

Publié le mardi 29 janvier 2008 à 11h43min

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Trois sites touristiques, à savoir les dômes de Fabédougou, les Cascades de Karfiguéla et le Lac de Tengrela dans la province de la Comoé, ont été visités par le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, le 27 janvier 2008. Celui-ci a promis d’y retourner le plus vite possible.

Le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, Filippe Savadogo, à l’issue de la Journée nationale du paysan (JNP), a effectué une visite sur les sites touristiques de la province de la Comoé. Cette visite qui a pris toute la journée du 27 janvier 2008 a permis au ministre, porte-parole du gouvernement, de constater de visu les réalités des sites pittoresques des dômes de Fabédougou dans la commune de Bérégadougou, des Cascades de Karfiguéla, du Lac de Tengrela. M. Filippe Sawadogo a également visité les locaux de la coopérative agricole chinoise à l’état d’abandon, toujours à Karfiguéla.
Pendant 8 heures d’horloge, c’est-à-dire de 10 heures à 18 heures, le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication et sa délégation ont sillonné les pistes et les sentiers de la province de la Comoé pour rencontrer les conservateurs et responsables traditionnels des lieux. Le ton est donné depuis le poste de péage de Takalédougou, quelques kilomètres seulement avant Banfora.

Après l’accueil par le gouverneur des Cascades, Youssouf Roamba et ses proches collaborateurs, place à la dédicace du livre de Patrick Descombes, « Une longue marche pour le respect » aux différents responsables de la région par l‘auteur lui-même. A l’issue de cette entrée en matière, le cortège met le cap sur le premier site : les dômes de Fabédougou. C’est le guide Issa Gorou, qui se fait le porte-parole des habitants de Bérégadougou, appuyé en cela par le maire de cette commune, Martin Sourabié pour défendre le site. Ceux-ci, avec l’aide de l’Office national du tourisme du Burkina (ONTB), ont mis en place une organisation pour valoriser les dômes. Les droits d’accès permettent à la commune de récolter des fonds. Des touristes européens fréquentent le site, surtout de juillet à septembre.

Les nationaux visitent également les dômes, et la délégation ministérielle y a même trouvé sur place une retraite catholique. Il faut dire que ce lieu est aussi un sanctuaire où ont lieu des rites sacrificiels. En termes de projets en vue, la mairie de Bérégadougou entend ériger sur le site un sanctuaire pour les cynocéphales (singes) qui vivent dans la zone depuis des temps immémoriaux du fait que jadis, c’était aussi un bois sacré. Afin de doter les dômes d’un minimum de convivialité, des infrastructures d’accueil doivent y voir le jour. Et c’est le ministre Savadogo qui prend les devants en annonçant que « dans trois mois, une paillote ou case témoin, sera construite sur les lieux ». Du haut des dômes, Filippe Savadogo a laissé entendre que les objectifs et missions assignés à son département par le Premier ministre voudraient qu’à travers le tourisme, le Burkina Faso soit un pays de services.

Naturellement ajoute-t-il, on ne peut pas parler de choses qu’on ne connaît pas, d’où la raison de sa visite. Pour ce faire, le ministre était accompagné de son staff, des élus de la région et des responsables de l’administration déconcentrée, notamment la députée Héma Makoura, les hauts-commissaires de la Comoé (Pierre Waongo) et de la Léraba (Anatole Yabré) et leurs proches collaborateurs, avec à leur tête le gouverneur des Cascades. Ce qui, aux yeux du ministre, montre qu’il y a un intérêt à faire en sorte que les services décentralisés et déconcentrés regardent dans la même direction pour donner à notre pays le visage d’un pays de services grâce à son tourisme. Il ne passe pas sous silence sa sortie, il y a quelques semaines à Nazinga où, dit-il, « l’écotourisme a un grand avenir ».

Créer des circuits

Que ce soit les dômes, les Cascades ou le Lac de Tengrela, Filippe Savadogo a expliqué qu’à partir de maintenant, son département va les faire fructifier en donnant un minimum de receptables possible. Aux Cascades de Karfiguéla par exemple, l’on est unanime à reconnaître que le site est encore à l’état sauvage parce qu’il n’existe aucun espace où l’on puisse acheter des cartes postales, une petite bouteille de bangui, etc. Il faut donc créer les conditions nécessaires à la venue des touristes par des circuits.

Et si la délégation conduite par le ministre a pu rallier les Cascades par la route, elle le doit en partie à la Société sucrière de la Comoé (SN-SOSUCO) qui a aménagé les pistes. La création d’un circuit touristique prendrait en compte l’ensemble des sites de la zone.

Un touriste qui vient dans la région se verra proposer la visite des trois sites comme le souhaite le maire de Bérégadougou, Martin K. Sourabié.
Afin de rendre attractif un tel circuit, Filippe Savadogo prend aussi l’engagement de poser et avec célérité, « un petit geste de gîte » sur le site des Cascades de Karfiguéla, notamment deux ou trois cases témoin. Ces cases seront rondes avec un banc en béton, une toiture en fer recouverte de chaume. Ceci en attendant de continuer à voir ce qui est possible de faire dans le programme du ministère.

A cette fin, le ministre Savadogo entend demander la contribution de la SN-SOSUCO, malgré les efforts par elle consentis dans la construction des routes, et l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) qui distribue son eau à partir des villages abritant les sites touristiques. Des trois sites visités par le ministre, le lac de Tengrela semble être le plus structuré. Les habitants se sont regroupés en association pour gérer l’activité touristique liée au lac. Un jeune homme du village du nom de Souleymane Tou, qui a acquis une longue expérience, fait la fierté de la localité. Il a à son actif un campement qui lui permet de recevoir et de faire voir aux touristes les hippopotames du lac de Tengrela.

Souleymane SAWADOGO


Filippe Savadogo, avant de quitter les Cascades : « J’ai passé une journée formidable »

Le développement du Burkina Faso passera par ce qu’il a de cher et de bien. Ne comptons pas sur les autres. Aujourd’hui (27 janvier) en huit heures, j’ai passé une journée formidable dans une région du Burkina. Il y en a treize. Et dans cette région des Cascades, j’ai non seulement vu les dômes de Fabédougou, mais aussi les chutes des Cascades de Banfora que je comparerais aux chutes du Niagara. C’est dire donc que bien souvent, nous allons loin chercher le bonheur alors qu’il n’est pas si loin que cela. Nous avons encore visité le Lac de Tengrela avec ses

hippopotames, mais aussi avec ses belles danseuses : « les trembleuses de Tengrela ». Quelle belle réputation ! Mais ce que je voudrais surtout dire, c’est que nous devons construire notre pays par nous-mêmes.

J’ai visité les sites de la Comoé comme je l’avais fait dans d’autres régions du Burkina. Si vous êtes candidats, nous irons dans deux mois à la mare d’Oursi et dormir à la belle étoile. Et nous allons certainement voir le plus beau coucher de soleil du Burkina et aussi les oiseaux migrateurs qui font une escale technique à Oursi avant d’aller en Afrique du Sud en provenance de l’Europe. C’est dire qu’il faut valoriser nos propres produits et notre produit touristique a besoin d‘être soutenu.

En passant sur ces différents sites visités, il n’y a pas de réceptacles, de hangars pour s’asseoir, il faut commencer par là. Et même si c’est de petites cases rondes, nous pouvons le faire. Parce que le plus important, c’est de savoir que notre pays, personne ne l’aimera mieux que nous, personne ne viendra le construire à notre place. Même si quelquefois, des amis du Burkina ont planté de très beaux manguiers que j’ai vus aux Cascades, j’ai demandé aux Burkinabè que nous sommes de pouvoir également planter d’autres arbres pour matérialiser la voie d’accès au site. Il est important que nous comprenions que le Burkina Faso du 21e siècle va être un pays de services. Et si nous voulons des services, il va falloir que nous puissions mieux et bien les présenter.

La coquetterie ne commence pas seulement par les hommes et les femmes, mais aussi par un pays. Vous savez, le Burkinabè quand vous le réveillez à une heure du matin, il vous donne un accueil extraordinaire. Le caractère de l’homme et de la femme burkinabè, c’est l’accueil. Nous devons cultiver ces qualités. Les gens nous aiment bien pour cela et viennent chez nous. Ils peuvent se distraire et payer un tout petit peu. Le Burkina Faso est au cœur de l’Afrique de l’Ouest et à une heure d’avion d’une dizaine de capitales. N’est-ce pas quand même quelque chose de bien que nous pouvons exploiter ?

Le Burkinabè a toujours compté sur ses propres forces depuis la nuit des temps, mais il a aussi construit beaucoup de pays voisins. Nous devons enfin penser qu’il est toujours mieux que chez soi, on ait la qualité, l’envie de venir et de vivre. Je lance aussi un clin d’œil aux communes rurales que nous avons visitées et dire également que nous devons faire fructifier l’amitié entre les peuples que nous tissons avec les villes et communes de France, d’Allemagne, etc. Parce que bien souvent, je l’ai dit, avant l’amitié, c’est la charité. Nous ne voulons pas de charité. Après l’amitié, c’est la solidarité, à laquelle nous nous attachons.

S. S

Sidwaya

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