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RECREATRALES 2008 : On est sept et on est soixante dix

Publié le mardi 29 janvier 2008 à 11h10min

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On est sur la planète des RECREATRALES. On est venus du Burkina Faso,
du Bénin, du Congo-Brazza, de Côte d’Ivoire, de Guinée, du Niger, du Togo et
du Cameroun et on est Africains. On est sept projets de recherche, chacun
porté par un metteur en scène et un auteur. Et même si on vient de plus loin
on, on est ici chez nous : on retrouve Ouaga, dans une ambiance de
rencontres ; on retrouve des amis, des figures, des impulsions..

On est aussi des jeunes auteurs venus sur la quarantaine avec un texte, une
pièce dans le ventre qui ne veut pas sortir, qui ne veut pas naître prématuré,
une pièce qu’on veut polir, parfaire pour lui donner de bonne forme, pour lui
donner de la route et de la hauteur et pour ça…Un atelier d’écriture va se
poursuivre jusqu’à ce que des textes deviennent pièces, que des pièces
deviennent théâtre par le passage sur la scène à la dernière phase des
Récréatrales en octobre prochain.

On est aussi des jeunes comédiens et/ ou metteurs en scènes venus ici sur
les chantiers de la quarantaine pour suivre un stage formation dans le jeu
d’acteur et la mise en scène. Les ateliers, des exercices, beaucoup
d’exercices, et des restitutions se succèdent dans un ordre impressionnant. Le
stagiaire se prépare pour s’investir dans le projet auquel il sera associé pour la
recherche. Voilà, nous sommes ici à Ouagadougou à la Quarantaine des
Résidences panafricaines d’écriture, de création et de formation
théâtrales (RECREATRALES)

On est dans la deuxième quinzaine. La bonne ambiance continue au
CARTEL, Place Alassane, au Marbayassa, ces espaces culturels qui
accueillent les ateliers. On se rend compte comme au premier jour, et
maintenant de plus en plus chaque jour, que la terre est ronde et petite ; que
des retrouvailles se font ; que des amitiés se créent, des espoirs naissent, des
possibilités s’installent. On se rend compte que la planète du théâtre est vaste,
qu’il y a boulot à abattre, que la culture est notre vrai métier. On se rend
compte qu’une grande opportunité s’offre ici à tous. Heureusement ! Plus d’un
mois avec un metteur en scène et un texte pour la recherche d’un spectacle.
Et les yeux dans les yeux on se parle, on questionne, on cherche. Et des
paroles de hauteur vous reviennent à la mémoire : « L’artiste doit remettre
sans cesse son art au coeur de la cité. » c’est Etienne Minoungou le Directeur
des Récréatrales qui parle. Et on se rend compte que cela ne peut se faire
véritablement, efficacement dans la solitude et l’isolement. On se rend compte
de la permanence du thème de cette année :

Transgression. Ici les
isolements se cassent : entre l’auteur et le metteur en scène ; l’auteur et le
comédien ; l’auteur et l’auteur, l’auteur et lui-même sont en permanente
collusion. Une sorte d’exaltation me prend de voir le texte prendre un
nouveau départ, faire peau neuve ; on entend des voix plus hautes s’élever du
texte, des voix plus vraies, on voit des personnages plus forts. Ainsi parfois
coincés entre leur propre texte qui n’est pas fini et les textes qui circulent les
auteurs ne se voient pas assez ; chacun se sent déjà responsable de ce qui
va se passer à la fin de la quarantaine, de ce qui va se montrer à partir de son
texte.

C’est entre cette quête de l’écriture et les expectatives du projet que des
petites incertitudes effleurent la tête : Ce sera une mise en voix, une mise en
espace peut-être un spectacle… Il faut que ce qui va être montré à la fin de la
quarantaine, soit suffisant pour juger de la fiabilité et de la suite du projet… Le
metteur en scène réussira à donner matière à travailler au comédien même
quand il revient chaque matin avec un texte qui n’est plus le même…il lui faut
faire ça. Le comédien donnera le meilleur de lui-même même s’il sait que
cette première phase des Récréatrales est aussi la seule qui le concerne…il
faut que…

Pour le moment ceux qui sont bien assis, qui n’ont pas d’inquiétude ce sont
les stagiaires. Les auteurs en atelier sont venus pour prendre, ils ont avec eux
un écrivain pour leur donner des coup de pouce, et du savoir faire en écriture
dramatique. Les stagiaires comédiens et metteur en scène sont venus, c’est
très clair et très simple pour trouver d’autres façons de faire et ils ont de
grands professionnels de la mise en scène et du jeu d’acteur avec eux, C’est
pourquoi même quand ils trouvent que le travail est ardu, ils ne s’en plaignent
pas, ils ont ce qu’ils cherchent.

En attendant la belle fin de cette quarantaine, il faut gérer le froid inhabituel en
cette saison de février qui a surpris les Ouagalais eux-mêmes ! En attendant
que ça continue avec les Récréatrales 2008, nous continuons.

Jean KANTCHEBE (Togo)
Association Compagnie Théâtrale Falinga
01 BP 6206 Ouagadougou 01 / BURKINA FASO
Tél. : (226) 50 34 40 09 / 78 03 41 90 / 76 64 68 93
E-mail : lesrecreatrales@yahoo.fr

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