Après Ouagadougou en juin 2003, c’était au tour de Bobo d’ouvrir son centre vendredi 4 juin 2004. La cérémonie d’inauguration était placée sous la présidence du secrétaire général du MPDH M. Vincent Zakané représentant son ministre empêché. Dans son mot de bienvenue à l’équipe du ministère, Jean-Baptiste Zongo, secrétaire général de la province du Houet représentant le haut-commissaire, a dit la satisfaction de la population devant cet acquis, un symbole qui matérialise la première action de déconcentration des structures du MPDH en dehors de la capitale.

Après tout, les droits humains sont un débat permanent et complexe ayant toujours été au centre des débats en restant un sujet complexe difficile à cerner. Confiant de l’utilité de ce centre pour les populations M. Zongo a invité le MPDH à ne pas s’arrêter en si bon chemin avant d’ajouter que d’autres structures et initiatives dans le domaine seront toujours les bienvenues.

Dans son discours d’inauguration, le secrétaire général du ministère M. Vincent Zakané, a tout d’abord salué la présence des autorités coutumières, religieuses, militaires, administratives et de la société civile, ce qui selon lui, traduit leur attachement à la promotion et à la protection des droits humains.

Il a déclaré que l’ouverture des centres répond au souci du gouvernement de renforcer notre processus démocratique et d’édification de l’Etat de droit.

De nos jours, aucun Etat qui se veut démocratique ne peut ignorer les droits fondamentaux de la personne humaine,a-t-il poursuivi. Ces droits constituent désormais grâce à l’action de l’Organisation des nations Unies (ONU) une valeur et une référence universelles. C’est pour rester en phase avec ces réalités, que le MPDH a été créé au Burkina en 2002, en lieu et place du secrétariat d’Etat chargé de la promotion des droits de l’homme. Pour répondre aux aspirations du peuple burkinabè le MPDH s’est doté en 2003 de six programmes opérationnels parmi lesquels l’éducation aux droits humains. Ce programme constitue un axe prioritaire et essentiel de ses actions, afin que le citoyen soit pleinement responsable et conscient de ses droits et devoirs, respectueux des valeurs républicaines et soucieux de contribuer au mieux à la construction de la société. Les centres de documentation et d’information doivent contribuer progressivement à cela. M. Zakané a tenu à remercier successivement le haut-commissaire du Houet pour ses efforts dans l’aboutissement du projet de mise en place du centre, la direction régionale de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques qui abrite provisoirement le centre ainsi que l’ambassade royale du Danemark dont le concours financier a permis le lancement du présent centre. Avant la coupure du ruban symbolique, le secrétaire général du MPDH a procédé à la remise des exemplaires du lexique bilingue au secrétaire générale de la province, au 1er adjoint du maire ainsi qu’à d’autres associations et structures de promotion des droits humains.

En marge de la cérémonie d’inauguration s’est tenue une conférence sur le thème "Citoyenneté et droits humains" à la Chambre de commerce de Bobo-Dioulasso. Le conférencier M. Vincent Zakané a d’entrée de jeu fait savoir que citoyenneté et droits humains sont deux concepts fondamentaux qui se rattachent avant tout au phénomène étatique. On peut dire que ce sont les rapports entre un individu et son Etat ou entre l’individu et les autres individus formant une même communauté. Mais, on ne parle aisément de ces rapports que dans un Etat de droit démocratique. Pour le conférencier, d’un point de vue juridique, la citoyenneté est un statut qui évoque le rattachement de la personne à un Etat. C’est un concept essentiel en droit international. Quant aux droits humains, c’est un ensemble extrêmement vaste de prérogatives reconnues aux personnes dans leurs relations entre elles et vis-à-vis de l’Etat. D’où le lien entre citoyenneté et droits humains.

Durant son exposé, il s’est efforcé d’expliquer ces deux concepts, leurs liens, ce que sont les droits des citoyens tel que le droit de vote. Il a aussi mis l’accent sur l’évolution des droits humains tant au plan national qu’international.

Clarisse HEMA
Sidwaya