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Crise ivoirienne : Gbagbo chez le Moogho-Naaba

Publié le vendredi 25 janvier 2008 à 10h40min

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Des audiences présidentielles, on en couvre fréquemment. Mais à la présidence du Faso et pas au palais royal du Moogho-Naaba. C’est pourtant ce qu’il nous a été donné de faire hier 24 janvier 2008. Il s’agissait de la visite du chef de l’Etat de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo à l’empereur des Moossé. C’est à 10 heures passées de quelque 15 minutes que celui-ci fait son entrée dans la cour royale sous escorte.

Le Baloum-Naaba Tanga II avec le ministre des Affaires étrangères burkinabè l’accueillent et l’escortent, sous les hourras enthousiasmés d’une foule nombreuse, accompagnés de sons des tam-tams des griots de la cour, auprès du Moogho-Naaba Baongo. Ce dernier s’est, pour la circonstance, entouré de deux autres (dima) rois, Naaba Saaga de Tenkodogo et Naaba Sonré de Boussouma.

Et bien évidemment de ses ministres, notamment le Ouidi-Naaba Karfo, le Larlé-Naaba Tigré, le Baloum-Naaba pour ne citer que ceux-là. Après de chaudes accolades et poignée de main, Gbagbo prend place entre son hôte et le ministre Djibril Bassolé.

Le Larlé Naaba, dans le rôle de maître de cérémonie, annonce le programme. Plusieurs troupes de danse devaient se produire en l’honneur de Laurent Gbagbo. Mais, en raison, certainement, de son agenda chargé, deux n’ont pu que s’exécuter devant lui : les talentueux danseurs de Warba du Ganzourgou et la troupe de Kigba Sidpayété. Puis un vin d’honneur suivi d’une séance d’échanges de sentiments.

C’est le Larlé-Naaba qui a exprimé à Laurent Gbagbo la gratitude du Moogho-Naaba, dont il est le porte-parole, et les 4 autres « dima » de l’empire des Moossé (Koupiendéli, roi du Gourma, Naaba Saaga de Tenkodogo, Naaba Kiiba du Yatenga et Naaba Sonré de Boussouma) pour cette marque d’estime à leur égard. Il a en outre traduit leur souhait pour le retour de la paix en Côte d’Ivoire.

A son tour, Gbagbo louera la place et le rôle de la tradition en général dans nos pays. Elles sont, de son point de vue, des facteurs d’équilibre des Etats de la sous-région. « Nous étions au départ d’un même pays (NDLR : avant la reconstitution de la Haute-Volta en 1947) », fera remarquer le président ivoirien. Historien de son état, il n’a pas manqué d’évoquer cette époque où le président Houphouèt-Boigny et le Baloum Naaba Tanga I se sont présentés à l’élection au poste de député de second collège au parlement français en novembre 1945 (NDLR le premier l’a emporté avec 12 980 voix contre 11 621 voix pour le second).

Gbagbo a invité les dépositaires des coutumes du Burkina à œuvrer à la perpétuation des valeurs traditionnelles avant de leur demander de prier pour la stabilité dans la sous-région et en Afrique en général. Le chef de l’Etat ivoirien a reçu des présents du Moogho-Naaba avant de visiter son musée de sport où on retrouve des ballons et des trophées.

Il a dédicacé un maillot aux couleurs des Eléphants de la Côte d’Ivoire à l’empereur des Moossé avant de prendre congé de lui. Ce serait la seconde fois qu’un Moogho-Naaba reçoit une visite présidentielle. Félix Houphouèt-Boigny ayant été le premier à fouler le sol du palais, sous le règne de Naaba Kougri, le père de l’actuel roi.

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur

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