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Elevage au Burkina : Les fermiers inquiets

Publié le mercredi 16 janvier 2008 à 11h25min

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Le 14 janvier 2008, le ministre des Ressources animales, Sékou Ba, a effectué une visite de fermes périphériques de Ouagadougou, visite au cours de laquelle il a pu apprécier de visu les difficultés vécues dans le secteur pastoral dans notre pays.

Le ministre des Ressources animales, Sékou Ba, a effectué une visite de terrain dans des fermes pastorales périurbaines de Ouagadougou, notamment dans les localités de Koubri et de Pabré, le 14 janvier dernier. Grâce à cette sortie, Sékou Ba a pu apprécier de visu, en plus de ses entretiens avec les fermiers, les difficultés vécues dans le secteur de l’élevage au Burkina, particulièrement au niveau de la filière bovine.

La part de l’élevage, pratiqué par environ 80% de la population active, notamment en milieu rural, s’élève à 12% du Produit intérieur brut (PIB). Le bétail et le lait occupent le deuxième rang parmi les produits d’exportation du pays. Pourtant, depuis un certain temps, le secteur est sérieusement mis à rude épreuve. La rentabilité du lait a sérieusement baissé. Selon Joseph Kaboré, président de la coopérative des producteurs de lait, propriétaire d’une ferme à Koubri, cela est dû à une certaine concurrence déloyale sur le marché entre les producteurs de lait frais pasteurisé et les producteurs de yaourt et autres produits dérivés, à base de lait en poudre, importé. Que faire donc ? L’augmentation de la production serait une alternative si toutefois en amont les problèmes étaient des moindres.

Les producteurs, malgré le fait qu’ils possèdent aujourd’hui des vaches de races améliorées, n’arrivent plus à obtenir assez de lait. Pour cause, difficultés d’acquisition d’aliments pour le bétail, problèmes relatifs à l’hydraulique pastorale en diminution, problèmes relatifs également à la vulgarisation des techniques pastorales ainsi qu’à l’acquisition des produits pour le soin des animaux, etc. Il faut noter que, en plus du foin, en général, les fermiers utilisent le plus souvent un concentré d’aliments composé, entre autres, de son de maïs et de blé, ainsi que le tourteau dérivé de graines de coton, produit par les huileries locales.

De nos jours, les prix de ces denrées connaissent une vertigineuse inflation ; le tourteau particulièrement, malgré son manque, du fait du ralentissement de la production cotonière, est aussi commercialisé hors du Burkina. Conséquence, le prix de la tonne de cet intrant est passé de 40 000 F CFA à près de 120 000 F CFA, souvent même variant entre 160 000 et 180 000 F CFA. Et... "les vaches, mal nourries, n’arrivent plus à pisser assez de lait", s’est laissé dire un des techniciens qui faisait partie de la délégation. Certains éleveurs ont même cessé leur production de lait.

Aussi, le ministre qui a dit regretter la situation a pris l’engagement d’étudier plus sérieusement avec ses techniciens le problème et de le soumettre au gouvernement afin d’y trouver des solutions idoines. En ce qui concerne particulièrement l’élevage périurbain qui fait face à une demande croissante, notamment à Bobo Dioulasso et à Ouagadougou, il a dit que des mesures seraient adoptées en vue de son développement. Du reste, le ministre a également fait part de son souhait de mettre en place une plus grande unité de transformation de lait dans le périurbain, "pour tirer la production de lait".

Par Lassina Fabrice SANOU

Le Pays

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