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Visite de George Bush au Proche-Orient : Que va-t-il faire dans cette "galère" ?

Publié le mercredi 9 janvier 2008 à 10h10min

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Le président américain entame aujourd’hui, une visite d’une semaine au Proche-Orient. Un périple qui intervient après le sommet d’Annapolis sur la paix dans la région et qui n’est pas loin de ressembler à un coup d’épée dans l’eau à l’analyse de la donne politique régionale.

Un coup de "communication politique" ; voilà résumée par le Hamas, la philosophie de la visite du président américain au Proche et Moyen-Orient. Cette position tranchée du Hamas, pour maximaliste qu’elle soit, n’en traduit pas moins une certaine réalité, tous les efforts consentis jusque là par l’administration américaine ayant plus contribué à radicaliser les positions qu’à rapprocher véritablement les parties.

Faut-il l’indiquer, l’impasse dans laquelle se trouve actuellement le processus de paix israléo-palestinien découle de la gestion désastreuse qu’Israël et les USA ont fait de la victoire du Hamas aux législatives palestiniennes de 2006. Persuadés que l’ostracisation, voire la mise au ban de ce mouvement "terroriste" ferait le plus grand bien aux négociations israélo-palestiniennes, les deux pays ont diabolisé celui-ci et ont suscité une guerre, entre factions palestiniennes avec les conséquences que l’on sait.

Partition des territoires autonomes en deux avec le Hamas "occupant" Gaza désagrégation du fragile édifice économique palestinien avec comme conséquence une plus grande paupérisation des populations, voilà les principales conséquences de cette option. Dynamité dans sa conscience, appauvri, le peuple palestinien n’en est pas moins resté debout, en témoignent les tirs de missiles Qassam sur les villes frontalières israéliennes, avec les dégâts humains mais surtout psychologiques que cela cause sur les populations de ces régions.

C’est cette psychose qui a d’énormes conséquences sur l’électorat qu’Ehud Olmert a tenté d’éradiquer à la source, en entreprenant à l’été 2006 une campagne contre le Liban, principalement le Hezbollah d’Hassan Nasrallah soupçonné d’être l’un des "parrains" du Hamas.
En pure perte, cependant, l’offensive terrestre israélienne ayant tourné court au vu de la résistance déployée par le Hezbollah. Cet échec, ajouté aux scandales politico-sociaux qui pendaient au nez d’Olmert, ont entraîné une "réorientation" de la diplomatie, avec une première rencontre tripartite Bush-Abbas-Olmert et donc, l’organisation de la conférence d’Annapolis.

La présente visite de Bush vise à "recentrer" davantage le débat politique, ce d’autant que l’option belliciste a mis quelque peu à mal les relations entre l’Amérique et ses alliés traditionnels des monarchies du Golfe. Il vous souviendra qu’au plus fort de la campagne israélienne au Liban, la Ligue arabe avait fermement condamné cette "agression" avec l’Arabie Saoudite dans le rôle de porte-voix.

Remettre de l’ordre dans la "maison".

Une Arabie Saoudite qui a dans le même temos, organisé discrètement l’aide financière en direction de la Palestine au plus fort de l’embargo décrété par la communauté internationale.
Au contraire de son prédécesseur, le roi Abdallah Ibn Seoud est un "sympathisant" de la cause arabe en général et palestinienne en particulier. On a vu qu’il n’a pas effectué le déplacement d’Annapolis, préférant y déléguer un "second couteau", à savoir son ministre des Affaires étrangères. Des signaux de mécontentement que l’administration américaine a perçus et auxquels le grand "boss" va tenter de répondre au cours de son voyage.
Sans présager des résultats, disons que l’affaire est mal engagée au vu du blocage constaté sur le terrain en Palestine. L’introuvable paix avec la question nœudale de Jérusalem peut-elle advenir avec les actuels protagonistes ?

On peut en douter, surtout que les opinions publiques elles-mêmes semblent figer sur leurs positions. Une certaine presse israélienne n’a de cesse de présenter le Hamas comme une "organisation terroriste" cependant que la rue palestinienne gronde contre les "sionistes".
Autre problème que Bush va tenter de régler au cours de cette tournée, la recrudescence du terrorisme qui frappe l’Egypte et le Maghreb. En se rendant au Caire, Bush veut donner des gages de soutien ferme à Hosni Mubarak et élaborer avec lui, la riposte face à la menace d’Al Qaïda. Une menace devenue réelle au Maghreb et qui s’étend à la Corne de l’Afrique, avec le projet américain d’installation d’une base militaire en Afrique. Effet collatéral de cette menace, la Mauritanie privée du rallye Paris-Dakar cette année, ce pays ayant été classé "dangereux" après l’assassinat de quatre ressortissants français dernièrement.

Le "bureau 14" caïrote (entendez les services secrets) sera renforcé pour plus d’efficacité face à la nébuleuse terroriste. Aussi, il va falloir donner plus de légitimité au président égyptien dans sa tentative de "monarchisation" de son pouvoir. Gamal son fils se positionne de plus en plus dans l’appareil politique et s’il était adoubé par l’Amérique, son intronisation ne poserait plus de difficulté en son temps. En filigrane également dans les discussions avec les dirigeants de la région, l’impasse politique libanaise, et par ricochet, la question de la Syrie.

Il n’est un secret pour personne que le blocage politique observé au Liban est dû à la volonté des occidentaux, "d’enlever la main" de Damas de la gestion des affaires libanaises.
Or, le Liban est un prolongement vital pour la Syrie, qui y dispose avec le Hezbollah d’un bras armé dans sa lutte pour se réapproprier le Golan, annexé par Israël, en 1967. Autant de dossiers "corsés" qui font du voyage de Bush une véritable "galère".
Il aura néanmoins eu le mérite d’avoir essayé de remettre de l’ordre dans la maison. Un peu tardivement quand même mister Bush.

Boubakar SY

Sidwaya

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