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L’économie sous le regard de Léonce Koné, DG de la BACB : La crise cotonnière et les APE en vedette

Publié le lundi 31 décembre 2007 à 11h33min

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Léonce KonéLéonce Koné est le Directeur général de la Banque agricole et commerciale du Burkina (BACB). Il nous livre les faits marquants de l’année 2007 au plan national régional et international. Pour lui, le coton et les Accords de partenariat économique ont été les faits marquants au plan économique.

La particularité en 2007, c’est la crise cotonnière avec ses conséquences. Le prix proposé pour l’achat du kilogramme de coton n’était pas suffisamment attractif et beaucoup de cotonculteurs n’ont pas produit cette saison. Et on s’attend à une baisse de la production de l’ordre de 30%. C’est quelque chose d’important. Les cours semblent remonter et des dispositions ont été prises pour renforcer la filière coton avec la mise en place du Fonds de lissage. On espère que cela va permettre de repartir du bon pied. C’est une activité qui est très importante pour l’économie nationale et pour les banques qui sont très impliquées dans son financement. Au niveau de l’UEMOA et sur un plan plus général, c’est la flambée du prix du baril de pétrole entre janvier et la fin de l’année avec près de 49% de hausse. Cette hausse a des répercussions sur l’activité économique et pour les ménages.

La situation du dollar en constante baisse par rapport à l’euro n’est pas sans conséquences sur notre économie le franc CFA ayant une parité fixe avec l’euro.

Avec l’Union européenne, les discussions pour la signature des Accords de partenariat économique sont toujours en cours. J’ai bon espoir que des dispositions pratiques vont être prises pour que nos productions puissent accéder au marché européen et que surtout nos produits sensibles ne soient pas mis en danger par l’arrivée massive dans nos pays de produits européens.

Sur le plan régional et international

Au niveau de l’UEMOA, l’évolution que je note, c’est qu’on assiste à une tendance vers la concentration des groupes bancaires et financiers. On l’observe également au Burkina avec l’arrivée en force du Nigeria après une profonde réforme de son secteur bancaire et financier. Le capital minimum des banques est passé maintenant à 100 millions de dollars (50 milliards). Au Burkina , ce capital va passer à 5 milliards de francs CFA. Les autorités nigérianes ont réduit le nombre de banques, les obligeant à fusionner et à créer de grands groupes financiers. Leur nombre est passé à 25. l’objectif de la Banque centrale du Nigeria est de faire passer ce nombre à une dizaine seulement. Ce sont des mastodontes financiers qui vont prendre d’assaut la zone économique UEMOA qui est par ailleurs une zone stable. Au Burkina, nous ne sommes pas en reste puisque des banques locales sont en train de s’allier ces géants. C’est une évolution positive. C’est vrai que lorsqu’on parle du Nigeria, ce pays renvoie souvent une image chaotique, mais son secteur bancaire est très organisé et est fort depuis quelques années. Il ont l’avantage d’être en place à côté.

L’impact des APE sur le secteur bancaire

Les APE nous concernent en tant que banquiers parce nous finançons le commerce, l’agriculture, l’activité économique en un mot. Il y a eu une réunion de la CEDEAO il y a quelques semaines à Ouagadougou, qui dit qu’elle n’est pas d’accord avec le texte de l’Accord pour conclure au 31 décembre. Maintenant qu’est-ce qui est pris comme mesure transitoire, je ne le sais pas encore. Mais, il est incontestable que les APE vont avoir des répercussions sur les activités de banques.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays

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