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Bilan programme « SAAGA » 2007 : « Il n’y a pas de pluies artificielles », colonel Abraham Traoré

Publié le vendredi 28 décembre 2007 à 13h32min

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Rarement un hivernage a charrié autant d’aléas que celui qui vient de s’écouler :
installation tardive de la saison ;
averses diluviennes au mois d’août ayant provoqué, par endroits, des inondations ;
arrêt brusque et soudain des précipitations en fin septembre.

Ajoutée à tout cela l’inégale répartition spatio-temporelle des pluies, la polémique sur le bilan céréalier présenté par le ministre de l’Agriculture ne pouvait qu’être orageuse tout comme l’est le programme « SAAGA » sur lequel s’abat, c’est le cas de le dire, une pluie de critiques. En attendant les résultats de l’évaluation, nous avons rencontré le coordonnateur dudit programme, le colonel Abraham Traoré, sur ce que beaucoup de gens attendaient en cette fin d’année, attendant de voir ce que sera faite celle à venir.
Est-ce que les opérations d’ensemencement ne chassent pas les pluies ?
est-ce que l’eau des précipitations provoquées ne comporte pas de risques sur la santé et l’environnement ?
comment distinguer une pluie provoquée d’une pluie naturelle ?
le programme a-t-il un impact sur la pluviométrie d’ensemble du Burkina Faso ? Autant de questions auxquelles le colonel Traoré, contrairement à la réputation de « Grande muette » qui colle à son corps de métier, répond sans réserve.

D’une simple opération on est passé depuis quelques années à un programme « SAAGA ». Au-delà des mots, qu’est-ce qui a changé dans le fonctionnement, les moyens humains et matériels et les objectifs ?

Le programme « SAAGA » est un organe qui participe à la politique de mobilisation en eau. Son objectif est d’augmenter les précipitations par l’ensemencement des nuages afin de pourvoir en eau potable les grandes villes et promouvoir la culture pluviale qui représente l’essentiel de l’activité agricole au Burkina Faso.

Avant la création de ce programme, notre pays a toujours été intéressé par les pluies provoquées. La première opération date de 1967. Depuis ce temps, de manière plus ou moins régulière, on a pratiqué cette opération essentiellement sur le Plateau central, qui est chroniquement déficitaire sur les plans agricole et pluviométrique.

A l’époque, c’était une simple chasse aux nuages par les équipages à partir des études des prévisions classiques des services de la météorologie nationale. En 1998, il y a eu une opération parrainée par le royaume du Maroc, qui a recours à cette technique depuis 1980. La différence fondamentale entre les opérations ponctuelles et le programme « SAAGA » réside au niveau des équipements, du savoir-faire et du personnel. Les Marocains sont venus avec du matériel lourd constitué de deux avions (un alpha jet et un King Air 100 dans lequel il y a un laboratoire embarqué pour le relevé des phénomènes pluviaux), un radar-météo et du personnel qualifié.

En quoi consiste la technique d’ensemencement des nuages et comment se passe l’opération depuis sa conception jusqu’à son exécution ?

• L’activité en tant que telle consiste à introduire des produits chimiques (Sels hygroscopiques, iodure d’argent, ou mélange d’iodure d’argent d’acétone et d’iodure de sodium) dans les nuages afin d’accélérer le processus physico-chimique de la perturbation en question. Pour l’introduction de ces produits, on a recours à deux méthodes : la voie terrestre et la voie aérienne.

Pour la méthode terrestre, on utilise des générateurs au sol qui sont des brûleurs composés d’une bouteille d’air sous pression, d’un réservoir de produits chimiques et d’une cheminée à travers laquelle les produits chimiques brûlés vont atteindre les nuages à la faveur des vents ascendants. Pour la méthode aérienne, en fonction du type de perturbation, l’intervention se fait, soit à la base, soit au sommet du nuage.

Nous partons toujours des prévisions climatiques de la journée fournies par les services de la météorologie. Une fois les foyers favorables détectés, nous déterminons ensuite la méthode d’ensemencement la plus appropriée. Il arrive parfois que nous combinions les deux méthodes, car si la voie aérienne se fait uniquement le jour, l’utilisation des générateurs au sol, elle, se fait de jour comme de nuit.

Y a-t-il un moyen pour le profane de savoir si une pluie qui tombe est naturelle ou provoquée ?

• D’abord, il faut savoir qu’il n’y a pas de pluie artificielle. Tout est naturel. Un ensemencement n’est possible que s’il existe des conditions minimales naturelles. Tant que celles-ci ne sont pas réunies, on ne peut rien faire.

Après ensemencement, aucun signe extérieur ne peut indiquer qu’il y a eu intervention ou pas. Ce n’est ni la violence des vents, ni la fréquence des éclairs, encore moins l’intensité des coups de tonnerre, qui accompagnent souvent certaines pluies, qui expliquent que lesdites pluies sont provoquées.

Il n’y a qu’à partir de nos équipements (où toutes nos opérations sont, du reste ,enregistrées et peuvent être consultées lors des journées portes ouvertes que le Programme "SAAGA" se propose d’organiser dans les années à venir) que nous pouvons observer les changements des cellules traitées.

D’aucuns estiment que vos opérations « chassent » parfois la pluie. Qu’en dites-vous ?

• Nous en avons entendu parler. Mais tout cela relève plus de l’imagination que d’une approche scientifique. Augmenter les pluies fait partie d’une expression générique qui est « la modification artificielle du temps ». Chez nous au Burkina Faso, nous modifions le temps pour augmenter l’eau qui tombe de l’atmosphère. Dans d’autres pays, c’est soit pour dissiper le brouillard, soit pour lutter contre la grêle.

Il faut garder à l’esprit que des études scientifiques menées de par le monde une perturbation ne déverse jamais tout son potentiel en eau. Une partie tombe et une autre se perd dans l’atmosphère sous forme de glace. Les interventions du Programme "SAAGA" consistent donc à introduire les produits chimiques à un moment précis de l’évolution de la perturbation orageuse afin que la partie vouée à la déperdition se transforme plutôt en une quantité additionnelle d’eau qui tombe au sol, ce qui ne serait pas possible s’il n’y avait pas eu intervention. Vous comprenez aisément qu’il est difficile de penser que nous chassons les pluies comme certains le croient. Nous sommes convaincus que le programme « SAAGA » augmente les précipitations. Les résultats le prouvent.

La saison qui vient de s’écouler a été marquée par des inondations un peu partout au Burkina. N’est-ce pas le résultat de vos interventions, dont l’objectif est justement de faire tomber le maximum de pluies ?

• Le Programme "SAAGA" intervient pour accélérer un processus naturel et/ou augmenter les précipitations lorsque les conditions s’y prêtent. Pour ce faire, chaque soir, la coordination du programme "SAAGA" fait le point sur l’ensemble du pays, des zones où il a plu il y a un, deux ou trois jours et de celles qui enregistrent des poches de sécheresse afin d’identifier les zones prioritaires à prendre en compte pour le lendemain.

C’est dire que lorsqu’il y a suffisamment d’eau, nous n’ensemençons pas les nuages, mais laissons faire la nature. En d’autres termes, cette année, durant toute la période de forte pluviométrie, le programme « SAAGA » n’a pas fait d’interventions dans les zones à fort risque d’inondations.

En termes de ratio, quelle part ont prise les pluies provoquées dans la pluviométrie d’ensemble enregistrée depuis le lancement du programme « SAAGA » ?

• Le programme « SAAGA » a été créé dans l’urgence en 1999, suite à des résultats préliminaires, mais encourageants de l’opération ponctuelle de 1998. En termes de chiffres, on a enregistré une augmentation de 15% de la pluviométrie par rapport à 1999, soit un accroissement de 10% sur l’ensemble des trente dernières années.

Après trois (3) années consacrées à l’achat planifié des gros équipements du Programme "SAAGA" sur le budget national (Avions, radar météorologique, etc.), c’est en 2002 que nous avons véritablement commencé notre travail. Avant cette date, on utilisait essentiellement des générateurs au sol pour l’ensemencement des nuages. Par ailleurs, il faut savoir que la modification artificielle du temps répond au processus suivant, recommandé par l’OMM (Organisation mondiale de la météorologie) : procéder d’abord à des études scientifiques de faisabilité de l’activité avant de commencer l’aspect opérationnel proprement dit.

Au Burkina, tout comme au Maroc, ce protocole n’a pas été respecté ; nous avons commencé directement par l’opérationnel tel que recommandé par le royaume du Maroc. Depuis, nous n’avons cessé d’améliorer nos activités opérationnelles en les adaptant à nos conditions climatiques différentes, vous l’avez compris, de celles du Royaume Chérifien.

Pour ce qui est de l’aspect évaluation scientifique, l’OMM ne fixe pas une démarche-type à suivre. La modification artificielle du temps étant une activité nouvelle, nos structures scientifiques avaient du mal à trouver la méthodologie d’évaluation à adapter aux activités du Programme "SAAGA".

Ce n’est qu’en 2005 que toutes les parties prenantes du programme, à savoir la Météorologie nationale, le Centre national de recherche scientifique et technologique (CNRST), l’université de Ouaga et l’OMM se sont retrouvés pour définir un plan d’action à l’évaluation dont la mise en œuvre, il faut le dire, a connu un retard. Enfin, il faut savoir que pour parvenir à des résultats scientifiques irréfutables, il faut au moins 5, voire 10 ans d’évaluation.

Revenant à votre question, je dirais que sur la base de statistiques sommaires au niveau des interventions aériennes, on se rend compte que nous obtenons une augmentation de près de 80 à 85% en aval par rapport aux axes d’intervention. Pour ce qui est des générateurs, c’est une augmentation de près de 60 à 65% en aval par rapport à la ligne des générateurs. Ces résultats donnent des indications intéressantes quant à l’efficacité du Programme "SAAGA".

Le programme est mené avec l’assistance technique du Maroc. Est-ce pour des raisons politiques ou parce que ce pays est une référence en matière de modification artificielle du temps ?

• A l’époque, le Royaume du Maroc était le seul pays en Afrique (hors mis l’Afrique du Sud, qui a mis en œuvre un programme de recherche fort intéressant) qui a eu le courage de commencer et de mener cette activité en grandeur nature qu’est l’augmentation des précipitations par ensemencement des nuages depuis les années 80. De ce point de vue, le Royaume du Maroc avait une expertise certaine. Par ailleurs, les bonnes relations qui unissent nos deux pays ont certainement contribué dans le choix de l’assistance technique de ce pays.

Il semble que le Maroc a aujourd’hui abandonné ses opérations d’ensemencement des nuages du fait de conséquences graves sur l’environnement. Est-ce exact ?

• Je ne sais pas d’où vous tenez ces informations, mais jusqu’à l’heure où je vous parle, ce pays poursuit son programme de modification artificielle du temps et continue d’apporter son savoir-faire en la matière à d’autres pays du Sahel.

Nuages et précipitations sont des éléments qui relèvent de la météorologie. Comment se fait-il que se soit à des militaires et non à la Direction de la météorologie nationale que l’opération ait été confiée ?

• Outre ses missions traditionnelles, vous n’êtes pas sans savoir que l’Armée nationale en général et le l’armée de l’Air en particulier effectuent des missions à caractère socio-économique. Le programme « SAAGA » en est une. Cette nouvelle mission a, du reste, été confiée aux militaires par l’autorité politique.

Par ailleurs, du fait de son caractère multidisciplinaire, le Programme "SAAGA", en plus des militaires, est composé tout particulièrement des ingénieurs et techniciens de la Direction de la météorologie nationale. Prennent part également à toutes les opérations, le CNRST, l’université de Ouagadougou, les Statistiques agricoles, la Direction générale des ressources en eaux, etc. Toutes ces compétences sont indispensables à la bonne marche des activités du Programme "SAAGA". L’essentiel est que chaque structure joue pleinement sa partition.

N’est-ce pas parce que les hommes de tenue sont plus « maîtrisables » que la coordination leur a été confiée ?

• Je n’en sais rien. C’est peut-être une des raisons (rires). Je ne peux pas vous citer tous les motifs qui ont conduit le politique à confier cette mission aux militaires. Dans toute structure, on ne peut pas exclure qu’il y ait des hommes ou des femmes qui posent toujours des questions de leadership. Ce qui me paraît important, c’est de privilégier le dialogue afin de minimiser les faiblesses inhérentes à tout travail d’équipe, pour que le Programme "SAAGA", qui est un organe hautement stratégique pour notre pays, réponde efficacement aux attentes de nos autorités et surtout des populations laborieuses du Burkina Faso.

Le programme visait comme objectifs l’augmentation de la pluviométrie et le remplissage des barrages et autres retenues d’eau. Peut-on dire à ce jour que ces objectifs sont atteints ?

• Sur la base de résultats scientifiques, nous attendons de pouvoir nous prononcer définitivement dès que l’aspect évaluation, qui est en cours, prendra fin. Néanmoins, certains constats nous laissent espérer que nous sommes sur la bonne voie. Tenez : en 2002 par exemple, la campagne agricole a été mauvaise sur toute la bande sahélienne. Seul notre pays avait réalisé un excédent céréalier.

Cet état de fait a amené les ministres de l’Agriculture du CILSS (Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel), en réunion à Banjul en décembre de la même année, à penser que le Programme "SAAGA" y était pour quelque chose (Le Burkina Faso étant le seul pays de la sous-région, à l’époque, à pratiquer la technique d’augmentation des précipitations par ensemencement des nuages). Mandat a donc été donné au Secrétariat du CILSS par les chefs d’Etat des pays membres de l’institution de mettre en place un programme régional à l’instar du Programme "SAAGA".

Depuis 2002, le Burkina fait partie des pays faisant toujours un excédent céréalier quelle que soit la physionomie de la campagne agricole. Tout cela laisse penser que le Programme "SAAGA" a de l’efficacité. Mais en tout état de cause, laissons les résultats scientifiques parler dans quelques années.

Avec l’expérience du Burkina, il était question de lancer un programme régional dans le cadre du CILSS. Où en est-on aujourd’hui ?

• Depuis quelques années, le CILSS est à la tâche, et un programme-cadre a même déjà été élaboré. Mais jusque-là, la table ronde des bailleurs de fonds prévue à Ouagadougou n’a toujours pas eu lieu pour des raisons qu’il n’est pas nécessaire d’évoquer ici. Ce retard a découragé certains pays qui espéraient obtenir des financements pour s’équiper et former leurs personnels en matière de modification artificielle du temps. Conséquence, le Sénégal et le Mali ont lancé leurs programmes sur fonds propres. Mais nous avons espoir que cette table ronde des bailleurs de fonds se tiendra le plutôt possible.

On dit effectivement que le Sénégal se bat pour être la plaque tournante de l’opération.

• Je ne peux pas l’affirmer. Mais si ce que vous dites est vrai, il serait regrettable qu’il y ait deux programmes régionaux dans le même espace sous-régional. Il est souhaitable que ce soit la seule institution qui défende les intérêts de tous ses pays membres.

Vu que l’ensemencement se fait avec des produits chimiques, n’y a-t-il pas de risques de détérioration de la qualité de l’eau qui tombe ?

• Dans le plan d’action de l’évaluation scientifique du Programme "SAAGA", il y a un volet environnemental, décliné en trois sous-activités dont la vérification des risques éventuels de nocivité des produits que nous utilisons. Je dois vous assurer qu’à l’étape actuelle des connaissances, il n’est pas démontré que ces produits, qui existent déjà dans la nature, comportent une quelconque nocivité pour l’homme ou pour la nature.

Néanmoins, pour nous assurer que les taux des produits utilisés ne sont pas au-dessus des normes acceptées par l’OMS, le Programme "SAAGA" pratique, chaque année, des analyses des eaux de pluie au laboratoire de la Direction générale des ressources en eau (DGRE) et ce, depuis 2003. Jusqu’à présent, les résultats indiquent que nous sommes dans les normes requises. Mais l’année prochaine, nous procéderons aux mêmes analyses dans les laboratoires de l’université de Ouagadougou, concomitamment avec le laboratoire de la DGRE pour contre-expertise des résultats actuels.

Sur le plan financier, quel est le coût annuel du programme et qui le supporte ?

• C’est essentiellement le budget national qui finance le programme. Les coûts de fonctionnement tournent autour de 200 millions de FCFA par an. En marge de ces coûts de fonctionnement, il faut ajouter les dépenses de formation et/ou de spécialisation et aussi l’acquisition de quelques équipements secondaires pour rester à la pointe de cette activité qui évolue assez rapidement. Ces différents coûts sont fonction des années.

Certains intervenants traîneraient les pieds à collaborer parce que sur le plan financier, ils ne seraient pas suffisamment motivés. Qu’en est-il ?

• Le Programme "SAAGA" est exclusivement financé par le budget national, comme je le disais tantôt. De ce fait, il y a des textes qui régissent toute indemnité. Du fait du caractère contraignant, doublé du fait que tout est à concevoir, notamment les méthodologies d’évaluation, on peut humainement comprendre que les motivations ne soient pas toujours à la hauteur des attentes des uns et des autres.

La tendance a été de rester dans des schémas classiques qui sont plus rémunérateurs. On peut également le comprendre. Mais je puis vous rassurer et vous confirmer qu’à l’heure actuelle, tout le monde a compris que même s’il faut « jouter du riz », comme qui dirait, l’heure est à l’implication totale dans les activités d’évaluation par exemple. Nous nous en réjouissons pleinement, car c’est ce qui permettra, entre autres, de mettre tout le monde d’accord.

La presse, notamment l’Observateur paalga, faisait état de querelles d’école auxquelles se livraient certains de vos hommes. Précisément entre techniciens formés au Maroc et ceux formés en Ukraine. Qu’en est-il exactement ?

• Effectivement, nous avons lu cela dans la presse. On a été les premiers surpris de ce qui a été dit. Ce que je peux dire, c’est que nos éléments ont été essentiellement formés au Maroc et aux USA. Sur le plan opérationnel, nous appliquons rigoureusement les procédures définies en 2005 après la formation/action ; de ce point de vue, il n’y a aucune querelle d’école entre les spécialistes. Nous adaptons ensemble nos procédures chaque fois que cela nous parait indispensable, et nous continuons sereinement à faire notre travail, convaincus que nous faisons œuvre utile pour notre pays.

Le mot de la fin ?

• Le Programme "SAAGA" se réjouit d’avoir l’opportunité d’apporter un peu plus d’éclairage sur cette activité qu’est l’augmentation des précipitations par ensemencement des nuages où beaucoup de choses se disent à tort ou à raison. Il faut savoir que la modification artificielle du temps est une science qui a toujours été décriée même par la communauté scientifique internationale. Mais de plus en plus, l’unanimité se fait autour de certains résultats.

Le Programme "SAAGA" n’échappe pas à ce genre de critiques où son utilité ou non est fonction d’une bonne ou mauvaise saison pluvieuse. Cette confusion relève de la méconnaissance de notre climat qui est ponctué de périodes humides ou sèches plus ou moins longues. Ce phénomène peut être différent d’une saison à une autre. Le programme "SAAGA" intervient, toutes les fois que les conditions naturelles sont propices, pour que l’accroissement des pluies, du fait des interventions, permette aux cultures de supporter des périodes relativement longues de sécheresse.

Le Programme "SAAGA" est de ce point de vue un moyen parmi tant d’autres qui contribue non seulement à améliorer l’agriculture pluviale, mais aussi à promouvoir les cultures de contre-saison par le remplissage de nos barrages et retenues d’eau.

Il a fallu une volonté politique pour la création du Programme. Avec les progrès scientifiques de la modification artificielle du temps de par le monde, je demeure convaincu que le Programme "SAAGA" est un outil indispensable, comme bien d’autres, à l’adaptation aux changements climatiques. Conscient que le chemin est encore long pour convaincre les uns et les autres, je ne peux que remercier encore l’Observateur et son Directeur de publication pour nous avoir donné l’occasion de faire mieux connaître le Programme "SAAGA".

Entretien réalisé par Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga

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