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Développement humain durable : Le Burkina ne décolle toujours pas

Publié le lundi 24 décembre 2007 à 08h43min

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Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a procédé au lancement officiel du rapport mondial sur le Développement humain durable (DHD) 2007-2008, le jeudi 20 décembre 2007 dans la soirée, à l’Immeuble des Nations unies à Ouagadougou.

Cette année encore, le rapport, dont le thème est : "La lutte contre les changements climatiques : la solidarité humaine dans un monde divisé", classe le Burkina Faso au rang de 176e sur 177, juste devant la Sierra Leone, pendant que le Niger et le Mali soignent de mieux en mieux leur position. Les rapports se suivent donc et se ressemblent pour notre pays.

L’Indice de développement humain (IDH) constitue une mesure synthétique du développement humain. Il comporte une composante santé (avec comme indicateur l’espérance de vie), une composante éducation (moyenne pondérée du taux de scolarisation global dans le primaire, le secondaire et le supérieur (1/3) et du taux d’alphabétisation des adultes de plus de 15 ans (2/3)) ainsi qu’une composante revenu (Produit intérieur brut par habitant).

L’IDH est une mesure relative à un instant, c’est-à-dire qu’il mesure le chemin parcouru par un pays pour atteindre les normes internationales retenues en matière de développement humain. La collecte de l’information se fait par le remplissage d’un questionnaire par l’institut de la statistique qui lui est adressé par le siège des agences spécialisées du Système des Nations unies (SNU).

Le siège du PNUD, à son tout, calcule l’IDH à partir de l’information collectée par ces agences du SNU. Selon le PNUD, le présent rapport mondial porte sur les statistiques relatives à l’année 2005. Si l’Islande occupe la tête du classement, la Sierra Leone est au bas du tableau, à la 177e place. Le Burkina Faso, depuis quelques années, apparaît régulièrement mal placée et fait seulement mieux (176e) que le dernier pays, tandis que le Niger et le Mali réalisent de bonds en se hissant aux rangs de 174e pour le premier et 173e pour le second.

Une des raisons données est que ces derniers ont actualisé récemment leurs chiffres, ce que le Burkina Faso n’a pu faire à temps. Les informations émanant de notre pays seront prises en compte, a dit un des présentateurs du présent rapport, Nicolas Ponty, spécialiste du PNUD, dans le rapport 2009. Et l’accélération du développement humain observée, dit-on, donnera un meilleur classement au Pays des hommes intègres. En effet, le PNUD, à l’occasion de la présentation officielle du rapport, a énuméré de nombreux éléments qui montrent que notre pays a évolué positivement sur les différentes composantes de l’IDH, servant d’évaluation, voire de classement.

Le schéma de collecte n’ayant pas toujours bien fonctionné, il a été noté qu’un écart important existe sur l’espérance de vie entre les statistiques nationales et internationales. Ainsi, Nicolas Ponty laissera entendre que "si l’IDH était calculé à partir de l’espérance de vie telle que mesurée par l’INSD (Institut national de la statistique et de la démographie) à partir des données du recensement 1996, le Burkina Faso aurait atteint la 171e position, à égalité avec le Mozambique".

On fera remarquer aussi que le Burkina Faso a enregistré des progrès dans de nombreux autres domaines. Ainsi, le taux brut de scolarisation a atteint plus de 60% en 2006 contre 37,7% en 1996 ; celui de la mortalité infanto-juvénile est passé de 219,1 pour 1000 en 1998 à 184 en 2003, etc. Pour l’expert du PNUD, l’IDH a augmenté régulièrement au Burkina Faso, passant de 0,267 en 1975 à 0,370 en 2005, mais son mauvais classement s’explique, entre autres, par un niveau de développement humain initialement faible et un capital humain très faible, comme en témoigne le classement par composante de notre pays : espérance de vie, 155e/177 ; capital humain, 139e/139 pour l’alphabétisation et 169e/172 ; revenu, 154e/174. En attendant donc 2009, pour se rendre à l’évidence, si le Burkina Faso aurait effectué un progrès, les présentateurs du jour, dont Fidèle Hien, se sont beaucoup intéressés au thème du rapport, qui dresse un tableau sans complaisance de la menace que représente le réchauffement planétaire.

Ainsi, le bilan d’émission de carbone lourd des pays développés menace de réduire à néant puis d’inverser les progrès réalisés dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la réduction de la pauvreté en Afrique subsaharienne si des mesures déterminantes ne sont pas prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, si rien n’est fait, il est prévu une augmentation de plus de 2°C dans les décennies à venir ; ce qui augurerait de grandes catastrophes auxquelles les pays pauvres auront du mal à faire face. Le rapport prône un cocktail de taxation des émissions, la réglementation de l’utilisation de l’énergie et la coopération internationale pour le financement du transfert des technologies à basse émission de carbone. Fidèle Hien a axé son intervention sur « Le Burkina Faso face aux défis des changements climatiques ». Un riche exposé qui a permis de donner l’état d’émission de carbone par notre pays, en passant par les mesures prises pour s’adapter à la variation et aux changements climatiques. Il est bon de retenir que notre pays a émis 1, 1 MT de CO2 en 2004 (dont 0,1T par habitant) avec une variation annuelle de 0,7%.

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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