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Tourisme cynégétique : Comment en faire l’industrie du 21e siècle ?

Publié le samedi 22 décembre 2007 à 08h18min

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Placée cette année sous le thème de l’écotourisme, la campagne d’exploitation faunique 2007-2008 a pour objectif de sensibiliser l’opinion publique et les acteurs de la filière faune et chasse sur la nécessité de promouvoir le tourisme cynégétique. Zoom sur une option qui peut apporter une valeur ajoutée à l’économie locale et nationale si certaines conditions sont remplies.

La chasse est une activité très répandue au Burkina Faso, du fait que le pays abrite l’une des faunes les plus abondantes et les plus variées de la sous-région. Les traditions de chasse diffèrent d’un point à l’autre du pays. Ainsi, on a la chasse comme source de nourriture, la chasse en tant qu’évènement social et enfin, la chasse sportive. Cette dernière, ainsi que le tourisme cynégétique, pour peu qu’ils soient rationnellement gérés, peuvent être des sources de devises qui contribuent au développement économique du pays. Dans cette optique, il faut faire évoluer le comportement des chasseurs vers une pratique de l’activité plus respectueuse de la nature, du gibier et des habitats, ce qui contribue à la préservation des modes de vie ruraux, notamment fermiers et forestiers.

C’est dire que la chasse peut servir de régulateur pour les écosystèmes, mais peut aussi leur nuire si elle est mal gérée. Il est donc important de contrôler ses effets sur les ressources naturelles dans une optique de développement durable. La libéralisation de la chasse étant effective au Burkina Faso, le tourisme cynégétique engendré par cette libéralisation peut s’avérer un facteur de développement des régions rurales. Il peut contribuer significativement au tourisme rural, à l’écotourisme, à la création d’emplois et à la préservation des traditions locales.

Pour le Burkina Faso, il y a lieu si ce n’est déjà fait, d’élaborer une charte de la chasse qui constituera un guide de principes communs et bonnes pratiques concernant la chasse. Aussi, il faudra harmoniser les systèmes de formation des chasseurs, pour ne pas lâcher des prédateurs dans nos zones de chasse. Une œuvre colossale au regard de la "diversité" de chasseurs que l’on rencontre sous nos latitudes, mais qui gagnerait à être entreprise au regard de ses effets bénéfiques. Autre chantier important, la promotion du dialogue entre associations de chasseurs et agriculteurs afin d’aboutir à une meilleure coopération pour la préservation de l’équilibre environnemental.

L’intégration du tourisme cynégétique dans les programmes de développement économique et écologique dans les régions rurales tout comme la pratique de la chasse sportive à des conditions précises sont aussi des préalables. Un travail qui ne sera pas vain, car le secteur touristique et hôtelier burkinabè connaît une évolution qualitative au regard du flux qui va crescendo. Un attrait pour le Burkina qui doit donc être canalisé et rationalisé s’agissant du tourisme cynégétique pour en faire l’industrie du 21e siècle. La région Est est la zone de prédilection de ce tourisme avec le safari-vision, le safari-photo, la villégiature etc.

La zone est aussi celle des aires de conservation de la faune (Parc national du "W", réserves de faune de Sindou, d’Arly, de Pama), des reliefs pittoresques abritant une flore très dense et riche (antilopes géantes, lions, éléphants, cobas, hyènes...). Autre destination intéressante, le ranch de gibier du Nazinga qui est une destination écotouristique inédite. En définitive, on pourrait dire que le Burkina Faso n’a pas de pétrole mais qu’en plus de ses hommes, il a sa faune et sa flore. Un capital immense qui ne demande qu’à produire des fruits.

Boubakar SY

Sidwaya

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