Comme son nom l’indique, la salle du Petit Méliès n’est pas très vaste. Mais ce n’est pas tous les jours que l’on arrive à la remplir surtout quand il s’agit de présenter un ouvrage. Pourtant cette fois-ci, elle était pleine à craquer.

C’était d’ailleurs un agréable constat pour le comité d’organisation de la cérémonie. Une autre preuve de plus que beaucoup de gens gardent encore dans leur cœur le souvenir du Pr Joseph Ki-Zerbo, disparu le 4 décembre 2006.

C’est vrai que l’auteur, de par son parcours académique, professionnel et politique, ne laisse personne indifférent. L’ouvrage qui est l’objet de toutes les attentions interpelle également. Aussi bien de par son titre que de par son contenu. Mieux, la photo de couverture, qui présente le « Professeur » sur la porte du non- retour à l’île de Gorée, est édifiante.

« Je laisse chacun interpréter le regard de l’auteur », a fait remarquer Catherine Paceré, épouse de Me Pacéré Titinga, qui a commenté le précieux document de format 16/24 et de 216 pages. Il comprend cinq problématiques d’intérêt majeur qui sont : historicité de l’Afrique, identité africaine, développement endogène, unité africaine et mondialisation.

« Repères pour l’Afrique » est surtout un vibrant appel à la jeunesse. L’auteur exhorte cette frange de la population à séparer le bon grain de l’ivraie pour un développement harmonieux du continent. Aimé Damiba, membre du CEDA (Centre d’études pour le développement africain) et coordonnateur du projet

« Histoire de l’Afrique », a expliqué comment la matière a été rassemblée pour la conception de l’ouvrage : « Nous avons collecté les écrits de divers horizons. Nous avons, entre autres, puisé dans la documentation des membres de sa famille, de ses amis, de collectionneurs et également de propriétaires de revue ».

La cérémonie a eu lieu en présence d’élèves, d’étudiants, d’hommes de culture, des membres de la famille Ki-Zerbo, de nombreux amis et de vieux compagnons de route du défunt dans le domaine politique.

Des témoignages sur la vie de cet intellectuel, sur son caractère trempé et sur les convictions qui animaient le premier agrégé d’Histoire en Afrique, il y en a beaucoup eu pendant la présentation de l’ouvrage.

Et des révélations qui ont ému plus d’un. Ç’a été le cas quand un de ses amis de la première heure, le Béninois Albert Tévoédjré, a évoqué quelques souvenirs. Le narrateur, de même que la veuve Jacqueline Ki-Zerbo, ont essuyé furtivement quelques larmes. "Repères pour l’Afrique" est disponible à la librairie Jeunesse d’Afrique au prix de 5 000 francs CFA.

Issa K. Barry

L’Observateur