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Filière coton : La confiance entre SOFITEX et pool bancaire international demeure intacte

Publié le lundi 17 décembre 2007 à 08h00min

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Ouverte depuis le 1er décembre dernier, la campagne cotonnière 2007-2008 bat son plein. Producteurs de coton et dirigeants des sociétés cotonnières burkinabè sont sur la brèche pour maintenir le cap et minimiser les menaces qui continuent de peser sur la filière aussi bien au Burkina Faso que dans les autres pays producteurs africains, ces trois dernières campagnes.

Le coton africain, il faut le reconnaître, est en crise, du fait de plusieurs facteurs défavorables cumulés : il s’agit notamment de la baisse du cours sur le marché international. Depuis trois campagnes, les prix d’achat du kilogramme de coton sont au plus bas, c’est-à-dire, en-dessous des coûts de production. Les subventions pratiquées par les pays du Nord en faveur de leurs cotonculteurs contre le principe même du commerce équitable, placent les producteurs du Sud dans une position critique. Et comme si cela ne suffisait pas, on enregistre au même moment une augmentation des prix des intrants, tandis que le taux de change monétaire pénalise la zone franc adossée à l’euro, aujourd’hui surévaluée par rapport à un dollar américain en baisse continue.

La filière coton burkinabè représente beaucoup pour l’économie nationale, parce que plus de trois millions d’individus en vivent. En Afrique, ce sont vingt millions de personnes qui vivent du coton, une spéculation qui contribue grandement à la lutte contre la pauvreté dans nos pays. Si la campagne cotonnière a pâti des caprices pluviométriques enregistrés cette année, causant une baisse de production de l’ordre de 32% par rapport à la précédente, les perspectives paraissent cependant moins sombres qu’on aurait pu le croire. A entendre les sources proches des dirigeants des sociétés cotonnières, on note une remontée progressive du cours du coton sur le marché mondial. Une perspective qui annonce des lendemains meilleurs, notamment pour les paysans du Burkina, de nos jours, deuxième pays producteur africain derrière l’Egypte.

C’est dans ce contexte que la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX), la plus ancienne et la plus importante des trois sociétés cotonnières du Burkina, s’engage dans une opération financière majeure avec ses partenaires traditionnels pour le plus grand bien de la filière coton et de ses acteurs. Après la signature le 6 mars 2007 à Bobo-Dioulasso de la convention de financement dénommée “ SOFITEX 16 ” avec le pool bancaire international, une autre signature de convention de financement dénommée “ SOFITEX 17 ” aura lieu demain mardi 18 décembre 2007 dans les locaux de l’ambassade du Burkina Faso à Paris, en France. Comme une tradition, “ SOFITEX 15 ” avait été signée au même lieu le 20 décembre 2006. L’événement est d’importance et mérite d’être salué à sa juste valeur. Comme le reconnaît le directeur général Célestin T. Tiendrebéogo, par ailleurs président de l’Association cotonnière africaine (ACA), “une fois de plus, la filière coton burkinabè, à travers la SOFITEX, bénéficie de la confiance du pool bancaire international du fait de la signature de cette convention de financement ”.

C’est en effet une bouffée d’oxygène qui, à côté du soutien de l’Etat, permettra à cette société cotonnière de mettre fin aux inquiétudes des producteurs qui devraient désormais se rassurer que leurs efforts seraient récompensés à la hauteur de leur peine. Cette enveloppe financière devrait servir en effet à l’achat, au transport, à l’égrenage du coton, ainsi qu’à l’évacuation de la fibre vers les ports d’exportation. Malgré la passe difficile que traverse la filière africaine coton, la confiance entre la SOFITEX et le pool bancaire international demeure intacte. Mieux, les institutions bancaires locales devraient, à leur tour, annoncer leurs contributions dans les jours à venir. Cette injection de fonds dans les campagnes à la veille des fêtes qui s’annoncent, va certainement réjouir les ménages et donner un coup de fouet à l’économie nationale dans son ensemble.

La SOFITEX, faut-il le rappeler, se présente aujourd’hui comme la première industrie de notre pays, employant 3 706 travailleurs dont 1 184 permanents et 2 522 saisonniers.
C’est dire l’importance de l’opération financière que le leader des sociétés cotonnières burkinabè s’apprête à conclure.

Par Jean-Paul KONSEIBO

Sidwaya

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