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Nucléaire iranien : La gifle des services secrets à Bush

Publié le vendredi 7 décembre 2007 à 18h36min

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Au total, 50 000 centrifugeuses pour enrichir l’uranium dans le cadre du programme nucléaire iranien, c’est le besoin estimatif de son pays selon le président Mahmoud Ahmadinejad, cité par une source digne de foi. L’Iran, selon lui, a commencé la production industrielle de combustible nucléaire malgré les intentions inavouées de certaines puissances.

Ces déclarations du président iranien tombent comme un couperet, au moment où le renseignement américain affirme dans un rapport que cet Etat de l’Asie occidentale avait suspendu ses projets nucléaires en 2003 et semblait moins déterminé à fabriquer des bombes atomiques, contrairement à ce que le gouvernement yankee soutient depuis des mois déjà.

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour sa part a confirmé dans son dernier rapport que l’Iran avait atteint son objectif à moyen terme : celui de construire 3 000 centrifugeuses sur son site d’enrichissement d’uranium de Natanz, dans le centre du pays. Un chiffre suffisant, à en croire les scientifiques, pour produire dans des conditions idéales suffisamment d’uranium enrichi pendant un an pour fabriquer une bombe atomique. Téhéran s’obstine à affirmer que son uranium enrichi est uniquement destiné à un usage civil.

Cela n’exclut pas pour elle une troisième série de sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies pour son refus de geler ses activités d’enrichissement d’uranium, après avoir ignoré les deux précédentes résolutions prévoyant des sanctions limitées. La secrétaire d’Etat américaine, Condoleeza Rice, prône le maintien de la pression diplomatique sur l’Iran pour empêcher Téhéran d’acquérir l’arme atomique.

Pour Ahmadinejad, le rapport du renseignement américain est une victoire, une baffe administrée au locataire de la Maison-Blanche. Son pays, affirme-t-il, ne bougera pas d’un iota sur son droit au nucléaire. Déjà, des voix, parmi lesquelles Israèl, s’élèvent pour demander le durcissement des sanctions internationales contre l’Iran pour l’empêcher d’être une puissance nucléaire.

L’homme le plus puissant de la planète s’arc-boute. L’Iran pour lui est et reste un danger en dépit du rapport du renseignement américain. Un recours à la force contre Téhéran n’est donc pas à écarter. Quoi qu’on dise, le fameux rapport met en position de faiblesse Washington quant à un remake du fiasco irakien, qui avait été dicté à tort par des affirmations selon lesquelles Bagdad cherchait à se doter d’arme de destruction massive.

Du coup Georges W. Bush se voit privé d’une occasion de faire pression sur Téhéran ou d’endoctriner la communauté internationale. Le rapport du renseignement américain sonne comme un désaveu du premier des Américains et annonce sa fin de mandat calamiteuse. C’est aussi un passif lourd de conséquences qui sera laissé à son éventuel successeur.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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