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Police municipale : gare à la banalisation !

Publié le mercredi 5 décembre 2007 à 11h03min

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Bobo-Dioulasso, Koudougou, Dédougou ! Avec un brin de cynisme on peut se demander à qui le tour. Depuis que la police municipale de Bobo-Dioulasso a sonné la rupture de ban avec sa hiérarchie et demandé "alto vozze" et à visage découvert, le départ de son patron adjoint, on a comme l’impression que la boîte de pandores est ouverte. Avec un contenu où des revendications corporatistes pleuvent à n’en pas finir. Aussi vieille que les processus de décentralisation, la police municipale dans sa quasi totalité semble traverser par une crise de croissance.

Mal payés selon les policiers municipaux de Koudougou, mal respectés par endroits, ils boivent malgré tout leur petit lait. Faut-il avoir le cran et revoir les attributs dans le volet social de ces hommes et femmes qui squattent nos routes beaucoup plus dans la sensibilisation que la répression ou faut-il fermer les yeux sur un corps dont le rôle important n’est plus à discuter dans nos communes. Les citoyens se sont habitués à la présence de leur police municipale et l’ont intégrée comme partie prenante du dispositif sécuritaire. Même si l’image la plus répandue et rarement démentie par ces agents de la force de sécurité est celle d’hommes ou de femmes prompts à se lancer dans la cirulation pour faire front à tous ces usagers de la circulation qui refusent de marquer l’arrêt forcé aux feux de signalisation.

Les sorties revendicatrices des policiers municipaux concourent à les fragiliser davantage aux yeux des Burkinabè pour qui ils n’étaient concidérés que comme des "moutons noirs" dans un troupeau de "moutons blancs". En d’autres termes, les policiers municipaux étaient plus perçus comme le maillon faible du dispositif de sécurité. Si maintenant leurs déboires doivent se laver sur la place publique... L’autorité de tutelle aura tort de banaliser ces remous. Même localisé, cela n’est pas sans ajouter à la démystification des flics communaux. Il faut en vérité se pencher sur ces "garde-à-vous" que l’on refuse de donner à la hiérarchie volontairement par des agents qui d’ordinaire se doivent de "se soumettre" dans une discipline propre à leur statut. Voici pourquoi, il ne faut pas prendre pour agitation fébrile, les remous à Bobo-Dioulasso, à Koudougou et à Dédougou.

Jean Philippe TOUGOUMA

Sidwaya

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