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Coopération décentralisée France-Burkina : témoignages d’acteurs

Publié le mercredi 5 décembre 2007 à 13h02min

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Nioko/ Eragny

Cécile Senicourt-Regnier et Issouf Kaboré

Cécile Senicourt-Regnier, responsable du département Culture, animation de la ville et coopération décentralisée de la mairie d’Eragny, dans la banlieue ouest de Paris.

Je suis responsable de la coopération décentralisée depuis un an à la mairie d’Eragny, et cela répond au souhait de la mairie de renforcer la coopération, donc d’avoir quelqu’un chargé de suivre ce dossier. Je travaille donc de manière transversale avec les autres services de la mairie et les associations de la ville.
J’ai fait Sciences-Po à Rennes, un troisième cycle de communication et politique de développement territorial et j’avais déjà œuvré dans la coopération notamment entre Pierrefitte et le Mali, donc j’avais un peu d’expérience avant d’arriver à Eragny.

Avec la mairie de Nongremassom, il y a une grande facilité de travail et cela suite à la visite du maire de Nioko à Eragny en 2000, visite au cours de laquelle nous avons signé un protocole de coopération décentralisée qui a fixé un cadre des relations entre les deux villes.
Notre partenariat s’est voulu assez vaste et les actions qui ont été réalisées portent pour l’instant sur des chantiers de reboisement. Des jeunes de Nioko et d’Eragny ont ainsi planté des arbres autour de quelques sites, notamment autour du centre de retraitement des eaux, du centre médical du secteur 24, de l’église, de la mosquée et de l’école de Nioko. En 2005-2006, des étudiants ont aussi mené des études monographiques sur les espaces verts et sur l’eau.

Dans nos relations, ce sont toujours les habitants de Nongremassom qui expriment leurs besoins même s’il peut y avoir de temps en temps des propositions venant d’Eragny, comme c’est le cas actuellement avec une association dénommée « Eragny lecture ». La proposition sera soumise aux amis de Nongremassom puis elle sera également débattue à la mairie d’Eragny.

Pour nous ce partenariat participe d’une construction de la citoyenneté des habitants d’Eragny. Un jeune qui participe au chantier, apprend et développe sa citoyenneté : il apprend à construire un projet, à chercher des financements, découvre comment fonctionne une mairie en France. Il s’informe aussi sur les relations internationales et quand il vient au Burkina, cela ouvre son esprit et à son retour il passe le flambeau aux suivants. Il apprend à devenir un acteur local et sait qu’il faut respecter certaines règles même quand on veut aider des gens d’un autre pays

Au départ il s’agit d’une relation de jumelage entre le village de Nioko et la mairie d’Eragny et suite à la communalisation, le village s’est retrouvé dans la commune de Nongremassom et le jumelage s’est transformé en coopération selon les vœux des deux maires

Issouf Kaboré, responsable du protocole de la mairie de Nongremassom

Le jumelage est né par deux personnes il y a 26 ans et maintenant c’est devenu une coopération. Nous apprécions ce partenariat car des fonctionnaires de la mairie de Nongremassom ont bénéficié de formation à Eragny, un séjour qui a contribué à ouvrir davantage leur esprit. Ce qui est important, c’est que ces voyages nous permettent nous Burkinabè de découvrir comment nos partenaires travaillent pour nous soutenir dans les projets de développement. Il faut donc que nous soyons sérieux dans la gestion de ce partenariat car il faut le dire : ceux qui nous aident ne le font pas parce qu’ils ont de l’argent, mais tout simplement parce qu’ils ont la volonté de nous accompagner et nous devons travailler à préserver et améliorer nos relations avec eux

Joachim Vokouma

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