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Réforme du système éducatif : Ce qui va changer

Publié le vendredi 30 novembre 2007 à 12h42min

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Joseph Paré

Le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, le Pr Joseph Paré, a donné le 15 novembre 2007 au Conseil burkinabè des Chargeurs (CBC), une conférence publique sur le thème : « La réforme du système éducatif au Burkina Faso ». La conférence a été organisée par le Partenariat des intellectuels burkinabè pour le développement (PIBD).

Dans son exposé, le ministre a rappelé les objectifs et les finalités de la réforme, l’objectif général étant de rendre le système éducatif plus cohérent, plus fonctionnel et plus adapté aux besoins de développement socio-économique et culturel du Burkina Faso. Mais qu’est-ce qui va fondamentalement changer ?

Nous retenons dans l’exposé du ministre trois des éléments qui caractérisent cette réforme.

Il y a d’abord un nouveau découpage du système éducatif. Avec la réforme, l’éducation de base formelle comprend désormais I’éducation préscolaire qui va de 3 à 6 ans ; l’enseignement primaire qui s’étend de 6 à 12 ans et l’enseignement post-primaire qui comprend la tranche d’âge de 12 à 16 ans. Dans ce découpage, la réforme est surtout caractérisée par l’extension de l’enseignement de base qui comprend désormais l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire.

Il y a ensuite l’obligation scolaire qui signifie qu’à terme, aucun enfant ne devra être exclu du système éducatif avant ses 16 ans révolus. Ce qui correspond à la durée de l’enseignement de base.

Il y a enfin la gratuité de l’enseignement de base public, de la classe du CP1 à celle de 3e. La gratuité signifie la suppression des frais d’inscription et la distribution gratuite des manuels scolaires. Cependant, sur cette question de gratuité, le ministre Paré a insisté sur le principe de progressivité dans l’application de la mesure, à travers une stratégie de mise en œuvre qu’il a développée devant le public.

Il découle de cette stratégie que la mise en œuvre de la réforme se fera en deux phases. Pour la première phase qui va de 2007 à 2011, 45 départements, soit un département par province, ont été choisis pour commencer la réforme dans ses différentes composantes. Cette première phase est scindée à son tour en deux étapes. La première étape concerne la rentrée 2007-2008. A cette rentrée, tous les enfants de 6 à 7 ans, ont accès gratuitement au CP1 dans les 45 départements. Tous les enfants titulaires du CEPE dans ces 45 départements sont admis en classe de 6e. Dans les autres départements, une réduction de 50% a été effectuée sur les frais d’inscription dans le 1er cycle de l’enseignement secondaire.

La deuxième étape de cette première phase concerne la période allant de 2008 à 2011. Durant cette période, la gratuité et l’obligation scolaire seront poursuivies dans les 45 départements choisis en l’étendant à toutes les classes, du CPI à la 3e. En outre, cette gratuité sera étendue de façon progressive dans les autres départements.

Pour ce qui est de la deuxième phase qui va de 2011 à 2015, il est prévu l’extension des infrastructures éducatives dans tous les départements du Burkina Faso jusqu’à l’obtention de 100% de taux d’accès au CP1. Il est prévu également l’extension de la gratuité et de l’obligation scolaire dans tous les départements du Burkina Faso.

C’est dire qu’à l’horizon 2015, la réforme aura produit 100% de taux d’accès gratuit à la classe de CP1 pour tous les enfants en âge d’y aller et la gratuité de l’enseignement de base public sur toute l’étendue du territoire. Elle aura également permis une amélioration significative du taux de scolarisation au préscolaire et au secondaire et du taux d’admission au supérieur.

Autre chose que l’on peut retenir de la communication du ministre est que la réforme du système éducatif est un tout. L’introduction des technologies de l’information et de la communication, de nouveaux curricula (programmes) et

des langues nationales ; la mise en œuvre des cycles terminaux et l’établissement des passerelles constituent des aspects de la réforme sur lesquels le ministre a échangé avec le public.

S’agissant de l’introduction des langues nationales, "il y a déjà des résultats satisfaisants au niveau de l’enseignement bilingue qu’il faut capitaliser", a reconnu le conférencier. A cet effet, les nouveaux curricula introduiront les langues nationales avec une transition vers le français au niveau de l’éducation de base. Au secondaire, les langues nationales seront introduites comme médium et matière d’enseignement.

Les passerelles, pour leur part, sont des dispositifs qui permettent le passage d’un sous-système non formel à un système formel et vice versa, ou d’un enseignement général à un enseignement technique et professionnel.

Au terme des échanges, le porte-parole du Partenariat des intellectuels burkinabè pour le développement (PIBD), le Pr Salaka Sanou, s’est dit satisfait et convaincu. "La reforme nous convainc dans la mesure où le système dans lequel nous sommes est sclérosé et a atteint ses limites", a-t-il fait savoir avant de reconnaître qu’il y avait effectivement lieu d’adapter notre système éducatif aux réalités nationales et internationales marquées par la globalisation "des rapports interpersonnels et inter-nations ".

Le PIBD est une structure mise en place en 2004 par des intellectuels universitaires et non universitaires qui veulent apporter leur pierre à la construction de la nation ; parce que "l’intellectuel, dira le Pr Salaka Sanou, est celui-là qui est chargé d’apporter la lumière à la cité, d’apporter l’éclairage de façon théorique aux décisions, qu’elles soient politiques ou non politiques, à prendre pour la bonne marche de la Nation".

Le ministre Paré, pour sa part, s’est réjoui de l’initiative du PIBD. Il a saisi l’occasion pour appeler l’ensemble des acteurs et partenaires de l’éducation à

s’investir, chacun selon ses moyens et sa politique, pour l’atteinte des objectifs de la réforme.

Aboubacar SY

DCPM-MESSRS

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