LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Fraudes aux concours de la Fonction publique : Le ministre Seydou Bouda s’explique devant les députés

Publié le mercredi 28 novembre 2007 à 09h28min

PARTAGER :                          

Seydou Bouda

Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, Seydou Bouda, était dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale dans l’après-midi du 22 novembre 2007 pour répondre à une question orale sur les concours directs et professionnels de la Fonction publique. Les aspects concernés par la question du député Jean-Paul Malenli Sangli du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) sont les fraudes, la récurrence de sujets aux concours et, enfin, l’amélioration des méthodes de recrutement.

En présence du Premier ministre, Tertius Zongo, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, Seydou Bouda, a exposé à l’attention des 74 députés effectivement présents quelques caractéristiques du dispositif de pilotage des concours, les difficultés résultant de la nature du dispositif et les mesure prises contre les fraudes et leurs auteurs. En ce qui concerne les caractéristiques, le ministre de la Fonction publique en a énuméré trois, qui vont du nombre croissant et de plus en plus important des concours et des candidats à l’implication d’un très grand nombre d’acteurs dans l’organisation des concours en passant par la déconcentration du dispositif avec l’existence, aujourd’hui, de 11 centres d’administration des épreuves.

Au nombre des difficultés, le ministre Bouda a essentiellement évoqué l’insuffisance des ressources financières affectées à l’organisation des concours, bien que les inscriptions budgétaires y relatives aient connu une augmentation depuis 2004, celle de la mobilisation des acteurs dont certains trouvent le régime indemnitaire peu motivant (par exemple, les surveillants perçoivent 2000 F CFA par jour durant un maximum de 10 jours). L’indisponibilité d’infrastructures (salles de classe notamment) pouvant accueillir les candidats, dont le nombre va croissant, le comportement de certains candidats accrocs de manoeuvres et pratiques frauduleuses, l’inadaptation du dispositif organisationnel, sujet à des dysfonctionnements, sont aussi d’autres difficultés relevées par l’organisateur en chef des concours de la Fonction publique.

1 candidat sur 44 recruté à la Fonction publique

Concernant les fraudes proprement dites, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat a trouvé qu’elles étaient un risque constant et inhérent au processus d’organisation des concours. Contre cette courte échelle à laquelle des personnes n’hésitent pas à recourir pour espérer s’en sortir dans un contexte de rareté de l’emploi (1 candidat sur 44 est recruté à la Fonction publique, selon les statistiques), le gouvernement dispose d’une batterie de mesures. Dans un premier temps, les autorités préviennent les fraudes avec des mesures de sécurité générale prises avant, pendant et après l’organisation des concours ; des mesures spécifiques pour entourer les opérations de gestion des sujets, à savoir la conception, le tirage, le convoyage et l’administration des épreuves. Il y a aussi les mesures administratives de sécurité avec la répartition et la disposition des candidats dans les salles pour éviter une technique de fraude comme la "défense en ligne", les contrôles d’identité pour détecter les faux candidats. D’autres mesures existent et sont mises en oeuvre en cas de fraude. Il s’agit des mesures répressives aux plans pénal et disciplinaire et, le cas échéant, de l’annulation et de la reprise des concours entachés de fraudes.

Une banque de données pour éviter la récurrence des sujets

Concernant la récurrence de certains sujets aux concours, Seydou Bouda l’a expliquée par la loi de la probabilité qui s’applique avec le tirage des sujets. Pour éviter une telle situation, la solution, selon le ministre de la Fonction publique, serait de disposer d’une banque de sujets qui permettrait d’écarter pour au moins 5 ans les sujets déjà tirés. Après avoir donné les éléments de réponse qu’il avait préparés , le ministre Bouda a été interpellé par l’un des 2 députés qui lui ont posé des questions, Norbert Michel Tiendrébéogo de l’Union des partis Sankaristes (UPS). Ce dernier a voulu savoir si les candidats seraient dédommagés du fait de l’annulation suivie de la reprise des concours entachés de fraude. Non, a répondu le ministre, qui a fait cas d’une rallonge de 300 millions de F CFA déjà consentie par l’Etat pour payer des prestataires dans le cadre de l’organisation des concours.

Par Seni DABO

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique