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Gbagbo et Soro chez Blaise Compaoré : Le fil du dialogue renoué, jusqu’à quand ?

Publié le mercredi 28 novembre 2007 à 10h52min

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Gbagbo, Compaoré, Soro et Bassolé hier à Ouagadougou

Les trois signataires de l’Accord interivoirien que sont Blaise Compaoré, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro se sont retrouvés hier, mardi 27 novembre 2007, au palais de Kosyam. A l’issue de la rencontre, l’impression qui s’est dégagée est que le fil du dialogue renoué et le train du dialogue interivoirien remis sur les rails. Mais jusqu’à quand ?

C’est aux environs de midi que le Grumann présidentiel a atterri à l’aéroport international de Ouagadougou. Les deux hymnes nationaux entonnés et les salutations d’usage expédiées, le cortège s’est ébranlé vers le palais de Kosyam.

Les principaux invités étaient le facilitateur, Blaise Compaoré, le président ivoirien, Laurent Gbagbo, et l’actuel Premier ministre du pays d’Houphouët, Guillaume Soro.

Bien sûr que dans le huis clos qui a suivi, étaient également présents Boureima Badini, le représentant du facilitateur en Côte d’Ivoire, et l’incontournable Djibril Bassolet, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale.

L’imprévisible ministre ivoirien de l’Intérieur, Désiré Tagro, ne semblait pas faire partie du cercle restreint ce jour-là. Il faisait les cent pas au perron du palais, plaisantant par-ci par-là avec les membres de la sécurité ou avec les journalistes, qui, comme lui, attendaient la sortie du « trio magique ».

Vers 17 heures, une ultime apparition du directeur du protocole d’Etat, Léon Yougbaré, a été le signe annonciateur de la fin de la rencontre. Il y a eu des oufs de soulagement de part et d’autre et chaque chef d’Etat affichait une mine réjouie.

Cependant, les hommes de médias, à qui on avait promis un petit point de presse, allaient déchanter, puisque les deux présidents se sont contentés de camper l’ambiance des retrouvailles avec la bonne dose de langage diplomatique qui sied en pareille occasion.

« J’ai mangé comme à Abidjan »

Laurent Gbagbo : « Nous avons, à la demande du facilitateur, effectué ce voyage. Vous vous souvenez que les Accords de Ouagadougou ont été signés le 4 mars 2007. Le 7 mars, nous avons progressé dans sa mise en œuvre. Aujourd’hui, nous continuons sur cette même lancée et nous entrons dans la phase de l’élection proprement dite. Elle englobe la préparation des listes électorales et l’organisation pratique du scrutin.

Il était donc important de se retrouver autour du facilitateur pour tout recentrer. C’est ce que nous venons de faire. La rencontre s’est très bien passée. Nous avons été reçu à déjeuner. Je n’ai pas été dépaysé, parce que j’ai mangé comme à Abidjan (sourire). Je dis donc merci au président Compaoré ; merci à toute son équipe. Voilà ce que je voulais dire avant de partir ».

Blaise Compaoré : « Je voudrais tout simplement remercier le président Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro pour leur disponibilité et pour avoir une fois de plus marqué leur accord à conduire avec succès le processus de sortie de crise.

Nous avons échangé sur des sujets qui se rapportent au retard que nous avons constaté dans le traitement de cette crise et nous allons très bientôt vous communiquer les résultats de nos entretiens. Je voudrais une fois de plus remercier le président Gbagbo ».

Pour l’identification, le groupe SAGEM confirmé

Après ces deux speechs, les journalistes ont été renvoyés à leurs chers micros. Heureusement que Djibril Bassolet, qui est dans le secret des dieux, a volé à leur secours, levant de ce fait un pan du voile sur la rencontre Compaoré/Gbagbo/Soro.

« Le facilitateur, le président ivoirien et le Premier ministre Guillaume Soro, qui sont les signataires de l’Accord, ont fait le tour d’horizon sur des aspects techniques et pratiques qui vont permettre d’accélérer le processus et d’entrer dans la phase pratique, qui est celle de la préparation des élections.

Les discussions on porté sur un certain nombre de points relatifs au choix de l’opérateur (SAGEM), qui est chargé du recensement électoral et de l’identification, au regroupement des ex-combattants, au redéploiement de l’administration fiscale et douanière et à la période probable des élections.

Tous ces points ont fait l’objet d’accord et je pense qu’au sortir de cette réunion, nous pourrons aller très vite et de manière précise. Les parties signataires envisagent que les élections aient lieu au plus tard à la fin du 1er semestre de l’année 2008. Mais il y a d’autres intervenants, comme la CEI et les opérateurs techniques chargés du recensement électoral, qui auront leur mot à dire. En ce moment, il est possible de fixer une date précise de l’élection ».

Avec la bonne ambiance qui régnait hier soir au palais présidentiel, l’on pouvait bien estimer que le fil du dialogue a été renoué, après l’incident de Ouaga 2000, provoqué par le départ fracassant de Désiré Tagro, qui a claqué la porte. Mais le ministre des Affaires étrangères, prudent comme un indien sioux, a aussitôt répliqué qu’il ne s’agissait pas d’un incident. « Ah non non non !

Il n’y a eu aucun incident ! Evidement, sur des questions aussi sensibles et aussi essentielles que l’identification et le recensement électoral, toutes les parties veulent s’assurer que les élections se dérouleront dans de bonnes conditions et qu’aucune partie ne sera lésée ! Donc, c’est normal que l’on discute. Et c’est mieux que l’on discute sur une table de négociations plutôt que d’aller vers des incidents ou des accrochages sur le terrain ».

Issa K. Barry

L’Observateur

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