Eliminatoires CAN et Mondial 2010 : Pour les Etalons, il faut d’abord nettoyer l’écurie
Ça y est, la coupe d’Afrique des nations et la coupe du monde 2010 ont commencé pour l’équipe nationale du Burkina. Les Etalons connaissent leurs adversaires sur la route de l’Angola et de l’Afrique du Sud.
Pour être dans ces deux pays, ou du moins, pour ne pas être absents une troisième fois d’affilée à la grand-messe du foot africain (c’est plus réaliste), il faudra se défaire dans un premier temps de nos concurrents du groupe 9 que sont : la Tunisie, le Burundi et les Seychelles, en se positionnant en tête du quatuor.
A défaut d’en sortir vainqueur, il faut au moins être parmi les 8 meilleurs deuxièmes des 12 groupes prédéfinis. Et ce n’est pas fini ; à l’issue de cette première étape, les 20 équipes retenues seront réparties dans 5 groupes de 4. Les 1ers de chaque poule iront au mondial sud-africain et les 3 meilleurs seront qualifiés pour la CAN 2010. Ce scénario est identique à celui qui avait été initié lors des éliminatoires combinées CAN/Mondial 2006.
Etant donné qu’on n’a pas été de l’expédition Egypte 2006 et qu’on ne sera pas à celle de 2008, il faut qu’on soit en Angola. Mais il ne suffit pas de le dire. Il faut le faire. Pour y parvenir, il n’y a pas de recette miracle. La première des choses à faire est de mettre de l’ordre dans la maison. Oui, une organisation solide, car il y a trop d’à-peu-près dans l’écurie.
Cela commence par la mise en place d’une structure fédérale adéquate et compétente qui puisse rassembler toutes les parties et asseoir une politique de formation et de suivi de nos quelques rares joueurs qui évoluent à l’extérieur et qui sont en mesure d’apporter toujours un plus à l’équipe nationale. Cela sous-entend que la direction technique, jusque-là amorphe, doit jouer pleinement le rôle qui est le sien.
Et puis, il faut un entraîneur le plus tôt possible. Car 2010 n’est pas loin. Et comme on le dit, « demain se prépare aujourd’hui ». D’ailleurs, les éliminatoires commencent à partir de septembre 2008, c’est-à-dire dans moins d’un an.
En outre, l’expérience nous a montré que les multiples changements d’entraîneurs n’apportent rien à notre football bien au contraire. Nous devrions être en mesure de tirer les leçons de nos récents tâtonnements et des coups bas, qui n’ont eu pour conséquences que de pourrir l’environnement du fasofoot.
Ce sont là des conditions préalables qu’il faudra forcément remplir avant d’arriver aux éliminatoires. Il est aussi vrai que nous jouons sur deux tableaux, à savoir la coupe d’Afrique et le mondial. Mais soyons pragmatiques.
Nous devons dès à présent avoir des ambitions à la hauteur de nos capacités. 4 années à broyer du noir sans parvenir à se qualifier pour les CAN 2006 et 2008, c’est la preuve qu’il ne sert à rien de s’échiner à chausser des bottes de géant alors qu’on n’en a ni le poids, ni la taille. Le réalisme doit prendre le pas sur les rêveries.
Nous n’avons pas une génération spontanée de joueurs surdoués. Les quelques athlètes expatriés que nous avons jouent dans des clubs de seconde zone. S’ils sont dans des équipes de premiers, ils passent leur temps sur les bancs de touche ou sont de simples salariés.
Cette CAN 2010, il n’y a vraiment pas de raison qu’on n’y soit pas. Tout le peuple en a assez des ces échecs à répétition. Si certains pays qui n’étaient pas mieux lotis que nous parviennent chaque fois à être aux phases finales des coupes d’Afrique, on ne voit pas pourquoi nous, nous devons être les abonnés absents. Commençons dès à présent à affûter nos armes et à jouer bal à terre. C’est de là que viendra notre salut.
Kader Traoré
L’Observateur