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Gbagbo/ Soro : Explication au sommet chez le facilitateur

Publié le mardi 27 novembre 2007 à 11h18min

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C’est en principe aujourd’hui que le président Laurent Gbagbo et son Premier ministre, Guillaume Kigbafori Soro, arrivent à Ouagadougou pour une explication au sommet avec Blaise Compaoré, le facilitateur de l’Accord politique interivoirien signé le 4 mars 2007 dans la capitale burkinabè.

Cela fait donc maintenant plus de 9 mois que la feuille de route de Ouagadougou est mise en œuvre sans que, sur le terrain, hormis quelques coups d’éclat qui confinaient plus au symbole, les choses aient véritablement bougé.

Bien au contraire, à l’euphorie de l’arrangement ouagalais, paraphé la fleur au fusil, a suivi une succession de couacs entre le chef du gouvernement et le camp présidentiel, quand ce n’est pas avec Gbagbo lui-même, au sujet de presque tout :

la délivrance des jugements supplétifs par les audiences foraines, le redéploiement de l’administration en zone rebelle, le Centre de commandement intégré (CCI) ainsi que le désarmement et, surtout, l’attribution à SAGEM du marché, capital pour les élections, de la collecte des données sur le corps électoral et leur traitement en vue de la confection du fichier électoral, rôle central que le ministre de l’Intérieur, Désiré Tagro, aurait voulu voir jouer par l’Institut national de la statistique (INS) ; une structure que ses contempteurs disent pourtant être un bastion du Front populaire ivoirien (FPI), le parti au pouvoir.

Plus qu’une simple piqûre de rappel pour redonner du tonus et un nouveau souffle à l’Accord de Ouaga, qui en a bien besoin, l’arrivée des deux têtes de l’exécutif ivoirien est sans doute déterminante pour l’avenir du processus de paix.

Elle intervient en effet à la veille du déplacement, sous haute sécurité, de l’enfant terrible de Mama dans le Grand-Nord (Korogho) après le show de Bouaké (le 30 juillet), mais aussi et surtout à la suite de la saute d’humeur de Tagro, qui a, récemment, claqué la porte à Ouaga.

Et pour beaucoup, si celui qu’on dit être la bouche de l’âne peut ainsi défier ouvertement un Premier ministre et snober le facilitateur, c’est qu’il doit être adossé à du solide.

Traduction : c’est le locataire du palais de Cocody lui-même qui tirerait les ficelles en sous-main comme à son habitude.

Vrai ou faux, le moins qu’on puisse dire est que le médiateur burkinabè, dont on sait les colères sourdes, est passablement irrité et de plus en plus gagné par la lassitude et le scepticisme, même s’il n’a pas d’autre choix que de tenir bon dans la mesure où il joue gros dans cette affaire : sa propre image de faiseur de paix (après avoir été accusé d’être pyromane) et le sort de millions de ses compatriotes vivant au pays d’Houphouët.

Mais quand on sait que de nombreux émissaires, facilitateurs, médiateurs et missi dominici se sont cassés la figure sur le dossier ivoirien, la question se pose désormais de savoir si le président du Faso ne sera pas le nouveau dindon d’une farce qui ne fait plus rire personne.

O.I.

L’Observateur

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