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Barrage de Ziga : bouffée d’oxygène pour les riverains déplacés

Publié le mercredi 2 juin 2004 à 08h46min

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Sous le patronage du ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo, Absouya, Gaskaye et Nagréongo, localités relevant de la province d’Oubritenga, ont abrité, le 31 mai 2004, des lancements de travaux de construction de barrages hydroagricoles. Cette série d’activités entre dans le cadre du Plan gouvernemental d’atténuation des impacts sur l’environnement (P.G.A.E.) de la réalisation du barrage de Ziga.

Avec la réalisation du barrage de Ziga, dans le cadre du projet d’alimentation en eau potable de la ville de Ouagadougou, les populations habitant autour de l’ouvrage ont été amenées à se déplacer. Le gouvernement, conscient des conséquences d’un tel déplacement des populations, avait pris des précautions dans la conception du projet, au nombre desquelles le P.G.A.E., d’un montant de 6 milliards F CFA.

Il faut dire qu’au début, les populations riveraines étaient sceptiques. Mais aujourd’hui, l’on peut affirmer que le scepticisme a fait place à la confiance, voire à la satisfaction. En effet, pour combler les désagréments consécutifs au déménagement, hormis le dédommagement financier des délogés, le P.G.A.E. a déjà posé de nombreux actes dont le relogement des populations et la reconstruction de villages déguerpis (plus de deux milles logements ont été construits).

Avec ces nouveaux villages, a dit le ministre Salif Diallo, il a fallu remettre en place de nouvelles infrastructures. C’est ainsi que des dispensaires, six écoles entièrement équipées, 140 kilomètres de pistes rurales (en cours d’achèvement), des forages, … ont été mis à la disposition des populations. Pour permettre aux vaillants paysans de poursuivre leurs activités agricoles, il était également prévu dans le programme la construction d’infrastructures hydroagricoles à leur profit.

C’est ce volet qui a d’ailleurs été le plat de résistance de la série des cérémonies de lancement des travaux de construction de barrages, le 31 mai dernier à Absouya, Gaskaye et Nagréongo. Le premier coup de bulldozer a été donné à Absouya. La retenue d’eau qui y sera réalisée aura un volume de 1 037 000 mètres cubes par an et permettra de mettre à la disposition des populations 104 ha de terres exploitables, dont 24 en maîtrise totale.

Cette infrastructure hydroagricole, d’un potentiel de production annuelle de 1 246 tonnes de produits agricoles et piscicoles estimés à 126,5 millions FCFA coûtera 470 765 956 FCFA, avec un délai d’exécution de 10 mois. Quant à l’ouvrage de Gaskaye, plus proche de Ziga, d’un coût de 161 millions FCFA, il contiendra 1 025 000 mètres cubes d’eau, avec un potentiel de production de 723 tonnes de produits agricoles et piscicoles d’une valeur de 63 900 000 FCFA.

Des conditions de vie améliorées pour les déplacés

La dernière étape du lancement de cette série d’activités a été Nagréongo, où il s’est agi, plutôt que d’une construction, d’une réhabilitation d’ouvrage. Les travaux qui y seront donc réalisés porteront sur le rehaussement du déversoir du barrage en vue d’augmenter sa capacité de stockage d’eau ainsi que la réhabilitation de l’extension du périmètre existant, devenu vétuste après plusieurs années d’exploitation.

A l’issue de ces travaux, la retenue de Nagréongo aura un volume annuel d’eau à la côte de remplissage de 1 230 000 mètres cubes, avec une superficie de 7 ha en maîtrise totale, soit 2 ha réhabilités et 5 ha d’extension. D’un coût global de 135 412 704 FCFA, l’infrastructure rénovée devra permettre une production annuelle de 849 tonnes de produits agricoles et piscicoles, estimés à 94 millions de nos francs.

Signalons qu’à l’étape d’Absouya, le ministre Salif Diallo, toujours dans le cadre du P.G.A.E, a remis à la population un équipement sanitaire composé de trois ambulances, de lits, de produits pharmaceutiques et de 10 motos de marque Yamaha dame. Il y a également posé la première pierre du CSPS d’Absouya, un véritable complexe sanitaire comprenant, entre autres locaux, un centre de rééducation et d’éducation nutritionnelle et un laboratoire.

Pour le ministre Diallo, c’est la première fois qu’un tel ouvrage a induit la réalisation d’un projet de développement pour les villages alentours. Tout en promettant que le gouvernement réalisera chaque fois que de besoin des infrastructures de ce genre, il a prévenu : « Tous les barrages ne peuvent pas faire l’objet d’un plan d’atténuation ».

Tout est fonction de la taille des ouvrages. A toutes les étapes, les populations étaient mobilisées. Quoi de plus normal, car, comme l’a relevé Salif Diallo, celles-ci, avec le déplacement du site de Ziga, ont eu un plus dans leurs conditions de vie, par rapport à leurs villages d’origine.

Les travaux d’infrastructures hydroagricoles, dont le top de départ vient d’être donné, seront financés par le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe et le Fonds de l’OPEP. Leur représentant à cette série de lancements, Mustapha El Amri, s’est dit satisfait de constater que leurs actions améliorent les conditions de vie des bénéficiaires.

Hamidou Ouédraogo
L’Observateur

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