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Syndicats du Mouhoun : "Nous sommes indignés"

Publié le lundi 31 mai 2004 à 16h14min

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Par la présente, le Comité de Coordination des Activités
Syndicales du Mouhoun (CCAS/MHN) vient porter un droit de
réponse aux propos de Monsieur Madré Issa, ci-devant
Haut-Commissaire de la province du Mouhoun, parus dans
votre journal "Le Pays" n° 3129 du vendredi au dimanche 23 mai
2004.

Le Comité de coordination des activités syndicales du Mouhoun
répond au Haut-commissaire de la province qui avait qualifié
son mouvement du 1er mai "de grève sauvage".

Cette interview que le journal lui a accordée est relative à
la journée de protestation du 19 mai 2004, initiée par nos
organisations syndicales, suite à l’interdiction de la marche des
travailleurs le 1er mai, par Madame le Maire de la Commune de
Dédougou.

Nous avons été supris et indignés par les propos
déconcertants de Monsieur le Haut-Commissaire qui qualifie
notre mouvement de "grève sauvage" et qui affirme n’avoir pas
reçu un préavis de grève.

Pourtant le Comité de coordination lui
a fait parvenir la notification de préavis de grève suivie de sit-in
sous le N° 2004/003/CCAS/MHN du 04/05/04. C’était aux
environs de 8h30mn. Vers 9h15mn un coup de fil du
Haut-Commissariat appelait le Président du Comité, lui
signifiant le désir de M. le Haut-Commissaire de rencontrer le
Comité sur la question.

Le lendemain 05 mai, il recevait les
membres, au nombre de sept dans son bureau, aux environs de
17h30mn. D’entrée de jeu, M. le Haut-Commissaire nous dit que
c’est suite au dépôt du préavis de grève qu’il nous appelle pour
en savoir davantage. Nous sommes donc ébahis de le savoir
affirmer dans les colonnes de votre journal que "les
organisations syndicales nous ont seulement informés qu’elles
allaient en grève. Je crois que ça, ce n’est pas un préavis".

Comment des organisations syndicales responsables
peuvent-elles informer une autorité d’un mouvement comme la
grève si ce n’est à travers une notification en bonne et due forme
 ? A moins que le haut-commissaire ait une autre façon propre à
lui de notifier un préavis de grève ! Jusqu’à preuve du contraire,
nous croyons que M. le Haut-Commissaire ne croit pas
lui-même en ce qu’il dit.

Au demeurant, lui seul saura dire à quoi
il joue avec la question des libertés syndicales, sinon, nous
estimons que ses propos relèvent d’un pur mensonge, dans le
but de discréditer les responsables que nous sommes afin de
désorienter les travailleurs fortement engagés dans la lutte
implacable pour l’expression des libertés démocratiques et
syndicales.

Des affirmations dénuées de tout fondement

Toujours est-il qu’après la rencontre du 05 mai, et ce jusqu’au
19 mai, M. le Haut-Commissaire ne nous a adressé aucun écrit
alors qu’il affirme dans les pages de votre journal que c’est "une
grève sauvage puisqu’elle n’est pas autorisée". Qui devait
l’autoriser ?

Et comment devait-on l’autoriser ? Peut-être que M. 
le Haut-Commissaire voulait une demande d’autorisation d’aller
en grève en plus de la notification de préavis : ce que nous ne
connaissons pas dans la Loi fondamentale du Burkina Faso.
Nous disons donc que M. Madré rame à contre-courant de nos
lois et il devra batailler ferme en vue d’assouvir ses ambitions
propres à lui. En attendant, nous lui demandons de souffrir
encore de la réglementation du droit de grève en vigueur dans
notre pays.

Si nous avons pris la peine de réponde à ces allégations, ce
n’est nullement pour installer une polémique, mais pour attirer
l’attention des milliers de lecteurs de votre journal sur les
affirmations dénuées de tout fondement de M. le
Haut-Commissaire du Mouhoun. Il nous a interdit le sit-in en
bloquant l’accès du Haut-Commissariat et il nous a affirmé
qu’un sit-in ne se fera jamais devant son autorité parce que c’est
la "Présidence", qu’il y ait demande ou pas !
Monsieur le Haut-Commissaire dit que notre grève est
"sauvage" et que nous sommes "irresponsables" : il a pourtant
reçu une délégation des grévistes "sauvages" et
"irresponsables".

Que le haut-commissaire sache tout
simplement que les travailleurs du Mouhoun ne se laisseront
pas faire. Le Comité invite tous les camarades à rester
mobilisés car l’attitude des autorités (haut-commissaire, maire)
de ces derniers jours dénotent que la lutte sera âpre.
Tout en souhaitant que le présent droit de réponse soit publié,
le Comité de Coordination vous prie d’accepter l’expression de
son sincère respect.

Ont signé :

CGTB : KINDO Harouna

USTB/Union Locale : BASSOLE Auguste

SYNATEB : ROMARIO Midjour

SNEAB : OUATTARA Abdoulaye

SNESS : BARRO Oula

SYNTAS : NOMBRE Félix

SYNATEL : KAMBOU Dé Pierre

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