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Barrage et vallée de Samendéni : Les députés autorisent des emprunts pour les réalisations

Publié le jeudi 25 octobre 2007 à 06h53min

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"L’Assemblée nationale a ratifié mardi 23 octobre 2007, deux projets de loi portant sur des accords de prêt conclus entre le Burkina Faso et le Fonds koweïtien d’une part et la Banque islamique de développement (BID) d’autre part. Les prêts serviront aux financements des réalisations du barrage et de la vallée de Samendéni, un village situé à l’Ouest du pays.

Réunis en séance plénière mardi 23 octobre 2007, les députés burkinabè ont donné quitus au gouvernement pour contracter des emprunts nécessaires à la construction du barrage et à l’aménagement de la vallée de Samandéni, un village situé à 50 km de Bobo-Dioulasso. Ils ont, en effet, voté à 84 voix pour et neuf contre le premier projet de loi portant autorisation de ratification de l’accord de prêt conclu en janvier dernier, entre le Burkina Faso et le Fond koweïtien pour le développement économique arabe (FKDEA).

Ce prêt servira au financement du Programme de développement intégré de la vallée de Samandéni (PDIS). Le second projet de loi ratifié par les élus a été un autre accord de prêt conclu également en janvier entre le Burkina Faso et la Banque islamique de développement (BID). Les fonds de la BID seront utilisés pour la construction du barrage de Samendéni.
Le PDIS s’inscrit dans la politique nationale en matière de mobilisation des eaux de surface. Celle-ci contribue au développement des secteurs agricoles, pastoraux, énergétiques et halieutiques.

Le barrage de Samendéni vise l’amélioration des conditions socioéconomiques des populations des provinces du Mouhoun, du Houet, de la Kossi, du Tuy et du Sourou dans l’aval immédiat. Il fera fonctionner une centrale hydroélectrique de 16 GWH et irriguera 21 000 ha de terre. Un village agroindustriel sera créé sur le site, pour la transformation et la conservation des produits. Un programme ambitieux dont le coût de faisabilité s’élève à 181,3 milliards de FCFA. 65 milliards de FCFA sont nécessaires pour sa première phase.

Les contributions du (FKDEA) et de la BID sont respectivement de 6 milliards et 7 milliards de F CFA pour des durées de remboursement de 25 et 30 ans.

Des investisseurs capitalistes à Samendéni

Le rapporteur de la Commission des affaires étrangères et de la défense (CAED), Lallo Bamogo dit Hamado a indiqué que les préoccupations des commissaires ont porté sur plusieurs points. Parmi lesquels, l’état d’avancement de la mobilisation des financements, le nombre de villages affectés par la construction de l’infrastructure et le rôle de la Société nationale d’électricité (SONABEL). Il leur a été expliqué, en réponse, que les 65 milliards FCFA ont été mobilisés auprès des banques (BADEA, BID, BIDC et BOAD, les Fonds Abu Dhabi koweïtien et saoudien et ceux de l’OPEP).

Les accords de prêts signés sont ceux de la BID, de la BIDC, les Fonds de l’OPEP et du Koweït. Bientôt, l’accord de prêt du Fonds saoudien fera l’objet de signature. Quant aux autres accords, ils interviendront les mois à venir. Huit villages à savoir Banzon, Sadina, Diéfouna, Soungalodaga, Sangoulèma, Nablodiasso, Sikoroba et Sinfra situés dans la cuvette du futur barrage seront affectés. S’agissant de la SONABEL, elle est pressentie comme exploitant.

Plusieurs députés ont salué les initiatives prises par l’Etat pour développer le Burkina Faso. Néanmoins certains ont cherché à connaître l’état des projets antérieurs, tels que la réalisation du barrage de Noumbiel, de la Bougouriba, de Wessa et le sort des paysans expropriés.

Le ministre d’Etat, de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo, a souligné que la construction du barrage de Noumbiel a été abandonné. Celui de la Bougouriba et de Wessa sont au stade de faisabilité. Il a indiqué que Samendéni accueillera de grands producteurs des agroindustriels et investisseurs capitalistes, mais ne dépouillera pas les paysans qui seront déguerpis de la zone aménagée. Selon le ministre, ils seront dédommagés, pourront faire de la petite irrigation et apprendre les techniques modernes de production sur le site.

Séraphine SOME

Sidwaya

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