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Etalon Halid Compaoré : "Je veux faire honneur au pays et aux Compaoré"

Publié le vendredi 28 mai 2004 à 07h30min

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Afin d’éviter les déconvenues à répétition que le Burkina vit lors de chaque finale de CAN, on a décidé d’élargir les bases de la sélection nationale. On a ainsi ouvert grand les portes des Etalons à tous les fils du pays où qu’ils se trouvent.

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Halid Compaoré, né d’une mère égyptienne et d’un père burkinabè, a entendu l’appel de la patrie. Son père Sayba Compaoré, l’enfant de Bilbalogo, en est fier. Son fils a rejoint avec plaisir le groupe des Etalons lors du dernier regroupement à Lens. Le défenseur de l’US-Vitrolles (CFA, à côté de Marseille) a été vite intégré dans la famille des Etalons. A 26 ans, il veut communiquer et partager sa rage de vaincre comme le font tous les enfants de Bilbalogo. Sidwaya Sport a rencontré pour vous ce jeune qui découvre pour la première fois Ouagadougou et son pays.

Sidwaya Sport : Comment s’est passé votre premier contact avec le groupe des Etalons à Lens ?

Halid Compaoré (HC) : On m’a très bien accueilli ; je ne me suis pas intégré, c’est le groupe qui m’a tout de suite accepté et cela m’a vraiment touché et renforcé ma confiance dans le groupe.

Avez-vous déjà des partenaires de choix dans le groupe ?

A proprement parler non mais avec mes compagnons de chambre, j’ai noué une certaine fraternité par rapport aux autres qui n’étaient pas dans notre chambre et avec lesquels le contact se limitait aux moments de repos et de séances d’entraînement . Je retiens déjà que toute l’équipe est un groupe de copains.

Quels sont les joueurs avec lesquels vous avez eu beaucoup plus d’échanges ?

J’ai beaucoup échangé avec Sylvain Kaboré, gardien de but venu de la Côte d’Ivoire, Mohamed Kaboré, compagnon de chambre et Issouf Koné.

Pouvez-vous nous faire mieux connaître l’US-Vitrolles ?

L’US-Vitrolles évolue en CFA , c’est un très bon niveau dans la région de Marseille. J’avais l’ambition d’évoluer dans le football et je me suis lancé à l’aventure dans ce club où au bout de deux semaines, j’ai gagné ma place.

Quelles sont vos premières impressions après ce premier contact avec le Burkina Faso, votre pays ?

Je ne connaissais pas mon pays, le Burkina. Mais avec ce premier contact, mes premières impressions sont excellentes. Je me sens bien et bien accueilli.

Comment a été accueillie la nouvelle de votre sélection dans les Etalons dans votre famille ?

Cela a été une très grande émotion surtout chez mon père Sayba Compaoré. Il aime ce pays, il en est fier et sa joie était grande de voir son fils appelé parmi les Etalons. C’est vraiment un honneur pour lui et pour moi aussi.

Peut-on aller à la découverte de votre famille ?

Ma famille vit en France, nous sommes six et je suis le plus jeune. Cela fait plus de 30 ans que mes parents habitent en France. Ma mère est égyptienne, mon père voyageait beaucoup, il a fait l’Egypte, l’Arabie Saoudite.

Etes-vous lié à la famille présidentielle ?

On m’a dit que les Compaoré constituent une très grande famille. Je connais bien sûr le président du Faso de nom, je ne pense pas que lui me connaisse (rires) ; on pourrait bien se connaître dans l’avenir.

A quoi pensez-vous en portant le maillot national ?

Je vais penser à toute la famille, à tout le pays et faire honneur au nom Compaoré.

A quel poste jouez-vous ?

Je suis défenseur ; j’ai beaucoup évolué au cours de la saison passée dans l’axe ; mais je peux m’adapter au flanc droit de la défense.

Quelles sont les perspectives pour vous la saison prochaine ?

J’envisage évoluer à un niveau plus élevé ; il y a des négociations mais pour le moment, rien de concret.

Le fait d’être appelé dans l’équipe nationale ajoute un plus dans mon CV de footballeur. Actuellement, c’est la grande période des transferts et des négociations en France ; en rentrant en France après le match avec les Etalons, on va essayer de mettre tout ça en place et avoir quelque chose de bien.

L’US-Vitrolles est juste à côté de l’Olympique de Marseille ; êtes-vous tenté par l’OM ?

L’OM tente tout le monde mais il faut être réaliste ; pour jouer à l’OM, il faut être quelqu’un de connu, car l’OM est en reconstruction et donc cherche des joueurs expérimentés.

Y a-t-il des Africains à l’US-Vitrolles ?

Beaucoup d’Africains du Nord oui mais les Africains au sud du Sahara, il n’y a que moi seul (rires).

Connaissiez-vous le football du Burkina avant qu’on vous appelle au sein des Etalons ?

Je le découvre maintenant et je suis très impatient d’en savoir plus. J’ai vu dès mon premier contact que c’est un très bon football, comme celui de l’Europe. Je n’ai pas très bien suivi la CAN, j’ai juste vu les matchs contre le Sénégal, qui a été un très bon match et celui contre le Mali. Je n’ai pas fait d’analyse mais il y a des choses à travailler et comme toute chose, il y a des hauts et des bas. Il faut travailler.

J’ai une force de caractère, un mental qui est de toujours donner le maximum, de respecter le rôle et les consignes qu’on me donne, je m’accroche toujours car il ne faut rien lâcher.

Dans quel cadre doit-on vous situer, celui des défenseurs agressifs, des défenseurs techniques ?

Pour un défenseur, il y a une agressivité qu’il faut avoir mais elle doit être positive car il ne faut pas achever l’attaquant. Comme on dit chez nous à Marseille, il faut manger le ballon.

Pensez-vous qu’on sera chez vos oncles égyptiens en 2006 ?

Je découvre le groupe mais j’ai une ambition personnelle et une autre avec le groupe. Il n’y a pas de secret dans le football, c’est-à-dire qu’on peut se surpasser, créer des événements, pourquoi pas aller jusqu’au bout d’une CAN. Et cela serait très bien pour le pays.

Comment entendez-vous attaquer le match contre le Ghana ?

Une fois de plus comme on dit à Marseille, on est à la maison, il faut se respecter et les points, il faut les prendre à la maison.

Quel est votre message à l’endroit du public ?

Je demande au public d’être derrière son équipe, de l’encourager même dans les plus durs moments car le public est le 12e homme sur le terrain. Il faut être solidaire derrière l’équipe. Je dis aux joueurs d’être reconnaisants envers le public.

A qui voulez-vous ressembler comme joueur ?

Ça me plairait bien de prendre un peu de Roberto Carlos (Real Madrid), un peu d’autres joueurs alors que cela n’est pas faisable ; donc je pense qu’il faut avoir sa personnalité, son propre jeu car même ceux qui sont excellents ont leurs défauts, ce sont des hommes comme nous. Je veux donc ressembler à moi-même, avoir un football de fair-play, toujours faire son travail sur le terrain.

Marcel BELEM

Zoumana WONOGO
Sidwaya

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