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Rood Woko : Un an après, toujours l’expectative

Publié le jeudi 27 mai 2004 à 07h48min

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Des représentants des structures associatives et syndicales
des commerçants du marché central de Ouagadougou
(Rood-Woko) ont rencontré la presse hier 26 mai pour faire le
point de leur situation et de leurs démarches, une année après
l’incendie qui a partiellement endommagé leur lieu de travail.

Pour commémorer le malheureux drame qui a conduit à la
fermeture de Rood-Woko, les organisations des commerçants
ont choisi d’organiser une conférence de presse pour faire le
point de leur situation. Ce mardi 26 mai, veille du "mardi noir" du
27 mai 2003, c’est à l’immeuble Kafando, sis sur l’avenue
Yennenga, qu’une dizaine de représentants des associations et
syndicats (Acoma, Osp/Onsl, Uspck/Onsl, Apciar et
Namanebg-Zanga) ont choisi d’établir leur état-major pour
analyser les événements qui se sont déroulés depuis la
fermeture du marché central.

Nonsin d’accord mais Rood-Woko d’abord

Après avoir rappelé les différentes mesures prises par le
gouvernement pour pallier la situation créée par l’incendie, ils
n’ont pas manqué d’exprimer leur inquiétude par rapport à ce
qu’ils considèrent comme le peu d’empressement à réhabiliter
le marché. Unanimement, ils pensent que la priorité doit être
plus donnée à la cette tâche qu’à l’aménagement du site de
l’hyppodrome de Nonsin au secteur 19 de Ouagadougou. "Les
commerçants souhaiteraient le démarrage des travaux de
réhabilitation du marché central dans un bref délai", ont-ils
indiqué dans une déclaration conjointe.

Sans s’opposer
expressément à l’installation des commerçants sur le site de
Nonsin, ils estiment que la réalisation de cet ouvrage ne devrait
pas faire perdre de vue l’urgence de permettre aux anciens
occupants de Rood-Woko de retrouver leur lieu de travail. Mieux,
ils pensent que c’est en voulant gérer concommitamment les
dossiers de réhabilitation du marché sinistré et le nouveau site
que certaines incompréhensions ont conduit aux violents
incidents du mois de février dernier.

Rappelant un propos du
ministre du Commerce qui leur aurait dit que "les commerçants
sont libres de rejoindre ou pas le site de Nonsin avant la
réfection de Rood-Woko", ils préconisent que la célérité soit
mise du côté de l’infrastructure endommagée.
C’est cela qui permettra, à leur avis, de rassurer les milliers de
commerçants éparpillés dans les petits marchés de la capitale
ou devenus des marchands ambulants. En attendant, les
porte-parole des organisations syndicales semblent être
gagnés par la crainte de voir Rood-Woko leur échapper.


Repères

27 mai 2003 : un incendie déclenché aux premières heures de la
matinée emporte tout un quartier du marché central. Panique
générale. On ne déplore heureusement aucune perte en vie
humaine, mais des marchandises et même des billets de
banque sont partis en fumée.

28 mai 2003
 : un décret gouvernemental ordonne la fermeture
provisoire du marché et crée une commission de crise. Celle-ci
est composée des autorités ministérielles, communales, de la
sécurité et des organisations de commerçants. Elle travaille à la
sécurité des biens des commerçants épargnés par l’incendie et
à la recherche d’un nouveau site pour l’installation des
commerçants.

16 au 23 juin 2003 : des commerçants s’installent
provisoirement sur le terrain vide de l’ASECNA au secteur 16.

27 janvier 2004 : présentation de boutiques témoins sur le site
de l’hippodrome de Nonsin au secteur 19.

12 février 2004 : les responsables des organisations de
commerçants tentent d’organiser une assemblée générale au
marché central. La manifestation est violemment réprimée par
la Compagnie républicaine de sécurité.

13 février 2004 : suite aux événements de la veille, des
commerçants mêlés de badauds décident de se faire entendre
en ordonnant la fermeture des marchés périphériques. On
assiste et à des casses de biens publics et aux saccages de
biens de commerçants étrangers, notamment ceux de la
communauté syro-libanaise.

F.K.A


Marché de Nonsin : pourquoi ça coince

A en croire la déclaration des porte-parole des organisations
des commerçants, les pouvoirs publics ne les auraient pas
suffisamment associés au processus de décision sur
l’aménagement du site de l’hippodrome de Nonsin. Leur peu
d’empressement à aller s’installer dans ce "site provisoire"
devenu définitif s’expliquerait alors par cela.

En plus, ils ne
semblent pas pour la mesure qui veut que chaque commerçant
qui désire une boutique sur le site contribue à concurrence de
40% pour sa réalisation. Par ailleurs, les services chargés de
délimiter la zone de ce nouveau marché n’ont jamais réussi à
maintenir les bornes.

Selon des sources concordantes,
certaines personnes prennent plaisir à arracher les bornes à
chaque fois qu’on les place. Ainsi, même si le marché de
Hamdalaye est théoriquement prévu pour suppléer
Rood-Wooko, au cas où sa réhabilitation tarderait toujours, on
ne semble pas voir encore le bout du tunnel pour démarrer les
travaux sur le site.

Par Félix Koffi AMETEPE

Le Pays

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