La ferme semencière de Boni est située à une dizaine de kilomètres de Houndé, chef lieu de la province du Tuy et de la région cotonnière dont elle dépend. Le site s’étend sur une superficie de 102 hectares et sert de laboratoire de recherche, de multiplication des semences aussi bien pour le coton que les céréales et de centre de formation des producteurs. C’est sur ces lieux que le directeur général de la SOFITEX, Célestin Tiendrébéogo et ses plus proches collaborateurs ont reçu M. Ishac Diwan et sa délégation. Ceux-ci ont été conduits dans un champ de maïs en expérimentation et dans un autre de coton conventionnel.

Il faut noter que c’est sur ce site qu’a été menée l’expérimentation du coton transgénique. Après quatre ans, la recherche sur ce coton a quitté la station de Boni pour se poursuivre dans les milieux paysans.
Aussi, l’équipe de la Banque mondiale n’a-t-elle pas pu visiter sur place un champ de coton OGM (organisation génétiquement modifié), mais elle a appris par les techniciens de l’INERA, que les résultats de tests sont encourageants. Selon eux, le coton transgénique permet d’augmenter le rendement à 30% par rapport au coton conventionnel et de diminuer les coûts de traitement du cotonnier.

La SOFITEX qui devait multiplier les semences à Boni n’a pas pu le faire pour le moment car ni elle, ni les autres parties prenantes que sont la firme Monsanto, les chercheurs et les producteurs ne se sont pas encore entendus sur les conditions d’exploitation de ce coton. Les débats se poursuivent sur la paternité des semences produites. Après Boni, M. Ishac Diwan s’est rendu à Houndé où il a pu s’entretenir avec les membres de l’Union nationale des producteurs de coton.

Ces derniers lui ont soumis leurs préoccupations qui ont pour noms, la hausse du prix des intrants et la baisse du prix d’achat du coton, ce qui a contribué à décourager les paysans. Le directeur général de la SOFITEX est intervenu pour expliquer que l’augmentation du prix des intrants est liée à la suppression des subventions que l’Etat burkinabé accordait à l’achat de ces intrants et à l’instauration de la TVA sur le prix des transports. Mais M. Célestin Tiendrébéogo a ajouté que l’Etat a remis la subvention en place, ce qui a fait baisser le prix des intrants.

Cependant les difficultés des producteurs ne sont pas pour autant totalement terminées puisque des facteurs naturels comme l’installation tardive des pluies, les inondations et actuellement des poches de sécheresse dans certaines localités du Tuy font craindre les risques d’impayés et de famine. M. Célestin Tiendrébéogo a rassuré que la pluie pourrait reprendre en début octobre avec beaucoup plus d’intensité.

C’est après avoir écouté les producteurs du Tuy et noté leurs différentes préoccupations, que M. Ishac Diwan a quitté Houndé pour Bobo-Dioulasso. Le lundi 24 septembre, à l’usine de la SOFITEX Bobo III, le laboratoire de certification des semences, le pont bascule, l’usine d’égrenage et la salle de classement ont été visités par la délégation de la Banque Mondiale. Elle a aussi échangé avec les cadres de la SOFITEX sur la vie de la société.

A l’issue de la sortie dans les champs et la visite des usines, M. Ishac Diwan a dit être venu « travailler techniquement avec la SOFITEX pour affronter les défis de la filière coton ». Le directeur général de la SOFITEX, s’est réjoui, quant à lui, de cette visite qui a permis à M. Ishac Diwan de toucher du doigt les réalités du coton burkinabè.

Adaman DRABO

Sidwaya