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Artistes musiciens et jeunes burkinabè : Au carnaval du toc et de la médiocrité

Publié le lundi 24 septembre 2007 à 07h43min

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De la Sabar à la musique malienne, du High-life au Ziglibithy, tous les pays africains possèdent une musique dont le cachet particulier renvoie à une identité nationale et constitue un référentiel dans lequel tout le peuple se reconnaît.

Vous avez dit tous les pays africains ? Il faut hélas en déduire le Burkina Faso dont l’abâtardissement culturel est même devenu un sujet de discussion dans la sous-région. Avec une jeunesse totalement extravertie bêtement tournée vers des modèles d’importation, rutilante de valeurs synthétiques et ne sachant en guise de création que mimer et imiter avec une lamentable petitesse d’esprit, on voit mal comment le Burkina pouvait créer une signature artistique qui lui soit singulière.

Tandis qu’ailleurs ses collègues s’efforcent de déployer leur génie à partir du dépôt de la tradition, l’artiste musicien standard du Burkina met un point d’honneur à abâtardir son art en lui injectant autant de corps étrangers qu’il lui est possible de l’affubler. Ainsi, quel que soit le rythme, il est devenu de bon ton d’aligner des danseuses dont le seul art consiste à savoir remuer les fesse en adoptant les attitudes les plus obscènes. Que dire des rappeurs dont tout le génie consiste à gesticuler sur scène avec une implacable imbécillité ?

La danse qui est avant tout une musique du corps, une symbiose entre l’attitude physique et le génie musical, est ravalée en de vulgaires jeux de fesses, sans grâce et sans pudeur... à l’image de l’esprit de ceux que réjouissent une telle forme de débauche. Parmi les spectateurs de ces carnavals du grotesque, des jeunes filles portant pantalons à taille basse et exposant ostensiblement leurs dessous aux regards, de jeunes gens vêtus d’espèces de sacs en jean avec l’entrejambe qui leur arrive aux genoux et des poches sur les mollets. A titre de comparaison, l’Etat de Louisiane aux Etats-Unis a interdit le port des vêtements qui exposent les dessous aux regards.
D’autres Etats ont interdit les pantalons sacs car leur largeur permet aux délinquants qui les portent de dissimuler des armes, de la drogue et autres.

Outre la désagrégation des spécificités culturelles du pays, la jeunesse elle-même s’expose par sa carence et son manque de recul au plus grand danger de notre époque de technologie avancée ; être phagocytée par la « civilisation » immonde et factice de l’image télévisuelle et le monde artificiel des télénovelas.
Le Burkina en tout cas, au regard des habitudes de sa jeunesse comme des prestations surtout de ses artistes musiciens, semble avoir atteint une cote d’alerte sur laquelle il sera difficile de revenir. Le constat est amer mais l’espoir aussi fait vivre semble-t-il.

Luc NANA

L’Hebdo

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Vos commentaires

  • Le 24 septembre 2007 à 13:56, par Dr : Socratès En réponse à : > Artistes musiciens et jeunes burkinabè : Au carnaval du toc et de la médiocrité

    Bonjour cher ami,
    Votre analyse est vrai,d’autant vrai que quand j’ai l’occasion de revenir au pays je n’entends
    que la musique ivoirienne.J’ai l’impression que nous Burkinabé ne jurons que sur la Côte
    d’Ivoire je veux dire musicalement.
    Je suis outré.On me dira que c’est un phenomène de mode.Ce sont des folklores de chez eux
    qu’ils ont travaillés pour avoir ses sons sur lesquelles tout mon monde danse en ce moment.
    N’avons nous pas de folklores au pays des hommes intègres ?Je crois que si.Ceci m’as donné
    l’idée de montrer aux yeux du monde le savoir faire du Burkina musicalement.ça ne saurai
    tardé.

    • Le 24 septembre 2007 à 15:21 En réponse à : > Artistes musiciens et jeunes burkinabè : Au carnaval du toc et de la médiocrité

      Ke les ivoiriens aient travailler sur leurs sons tradi pr sortir klk choz c est deja bon. Mais ne croyez pas pouvoir inspirer les artistes du faso avc des articles injurieux. Et en lisant cet article, cest coe si "faso kombat" na rien fait juska present.

      • Le 24 septembre 2007 à 17:20 En réponse à : > Artistes musiciens et jeunes burkinabè : Au carnaval du toc et de la médiocrité

        J’abonde dans le sens de l’auteur de l’article ; il faut un écrit pareil qui va agir dans le sens d’un électrochoc.... Bien heuresement il existe quelques exceptions qui de temps à eutres nous permettent de ne pas perdre completement le nord... Toutes fois, il est vrai que c’est malheureux qu’un genre bien de chez nous, identifiable partout ailleurs en afrique et de par le monde n’existe pas vraiment. Et que dire alors de nos journalistes (oui eux-aussi) qui n’hésitent pas à qualifier d’artiste-musicien n’importe quel plaisantin qui vient tousser dans un micro... Combien sont-ils qui savent jouer d’un instrument ? Combien sont-ils qui peuvent assurer un concert live ? Aujourdui avec les outils technologiques on ferait même chanter des muets (lol).

  • Le 24 septembre 2007 à 20:18 En réponse à : > Artistes musiciens et jeunes burkinabè : Au carnaval du toc et de la médiocrité

    Je crois qu’il existe dans notre Faso des musiciens qui ont refusé la singerie et font véritablement un travail de création. Bil Aka Kora est à citer dans ce registre. Il fait honneur au Faso à travers son rythme qu’il a créé. Pourtant ce n’est pas la matière qui manque : les trembeuses de Tengrela, le balafon des sénoufos, le liwaga, les rythmes bissa et gourmatché, la musique et danse de masques bobo, sans oublier les rythmes peuls, etc... sont autant de sonorités et d’expressions corporelles qui peuvent inspirer nos musiciens. Vraiment quand j’écoute du couper-décaler de la bouche de nos musiciens, j’ai envie de pleurer. Pareil pour des soi-disant ’’concept : joliesse, zangoly, sexy machin’’. Il est temps de se réveiller !

  • Le 24 septembre 2007 à 23:03, par kanzim En réponse à : > Artistes musiciens et jeunes burkinabè : Au carnaval du toc et de la médiocrité

    Je partage les analyses de M. Nana : le rapport entre la création et la singerie dans le domaine de la musique, est tout à fait défavorable à un avenir prometteur de notre musique : les logiciel ssont venus tromper beaucoup de chanteurs et surtout de chanteuses, qu’ils pouvaient être quelque chose d’autres que des corbeaux coasseurs, si on les mettait devant un micro sans fioriture informatique. Ecoutez seulement les notes vocales, pour savoir qu’elles ne viennent pas des cordes vocales de ces bandits et pirates de l’art. Il faudra incriminer, outre ces caqueteuses et caqueteurs caphoniques, la TNB, les promoteurs et les producteurs. La TNB parce qu’elle diffuse n’importe quoi, sans critère de qualité, au nom d’on ne sait quel deal ; lors de certaines émissions télévisées, ill n’ y a qu’à entendre les paons glousser les pédantismes sur les hululements de ce qu’on appelle artistes musiciens : " la diva de la musique africane, le messie plein de talent, le chevalier de la musique burkinabè" et quelle autres bêtises encore. Tenez : un jour, en suivant une émission ce la TNB consacrée à la musique, je vis un nouveau venu à la chanson qui était interviewé, qui ne se préocccupa même pas de l’animateur quand son téléphone portable se mit à sonner : il décrocha et se mit à téléphoner ; et que lui dit alors notre apprenti animateur de la télé ? "Caprices de stars" dit-il à ce pseudo artiste dont le seul album est constitué de répétitions avec d’autres instrulments, d’un seul morceau. Les émissions consacrées à la musique qui passent à la télé sont donc pour la plupart contributive à la médiocrité de plusieurs soi disant artistes. Il ne faut pas mettre dans la tête des musiciens, autre chose que la réalité, c’est à dire leur niveau réel, au risque de les amener à se prendre pour des divas ; à la télé, j’ai suivi un "artiste qui disait qu’l est admiré par des ministres et que même le Président du Faso a dit qu’il aimait sa musique ! Le deuxième à incrimier, ce sont ces promoteurs, qui sans éthique, produisent des musiques à succès éphémère, mais qui peuvent faire leur affaire fnancièremet. Ce sont des loups qui guettent des talents en germination et qui ne respectent pas la nécessaire formation et expérence que doivent avoir ces talents en herbe. En ce qui concerne les producteurs, c’est la catastrophe : voyez l’explosion de ces filles qui ne disent rien de plus qu’une phrase de quelques mots, qui créent des concepts médiocres, ou qui plagient. Quelle honte ! Par la magie du satellite, en suivant ue chaîne camerounaise, j’ai pu constater que certains chanteurs imitaient le "Couper Décaler". Je n’ai pas hésité à écrire et dire que, en écoutant un artiste camerounais, on s’attend plus au Bikoutsi, au Makoussa et autres rythmes qui tracent l’histoire de la musique camerounaise. J’ai continué en disant que quand ces artistes imitaient le couper décaler, non seulement ils le font mal, mais ils s’apparentent plus à la valse de singes. j’ai eu l’honneur de recevoir un écho de mes opinions. Ici, ce n’est même pas la peine : les artistes renommés de Côte d’Ivoire on eu à dénoncer notre tendance à la singerie vers le couper décaler, et ils recomandaient de s’inspirer plus des monuments comme Geroges Ouédraogo. Personne ne les a écoutés. Ceci dit des musiciens qui créent ou qui inventent leur style, leur personnalité, comme Yeelen, Faso Combat, ceux-là il faut les encourager ; mais des groupes qui ne savent qu’ilnsulter des dames, sans goût artistique, ou des filles qui ne visent qu’un passage à la télé au détriment de l’art, ceux-là, il fauts qu’ils revoien leur copie, et la TNB aussi : ces émissions sur la musique, à part Cocktail qui n’est pas exempt de critiques, sont assasines de la véritable musique

  • Le 27 septembre 2007 à 03:41 En réponse à : > Artistes musiciens et jeunes burkinabè : Au carnaval du toc et de la médiocrité

    C’est un danger de dire que les ainés n’ont pas laissé un heritage. Dans les années 1975 jusqu’à 80, c’est ici que les autres regardaient. George, Pierre, Cissé, Tidiane, Amadou, Koné, Daouda Koné, Djéli Baba et des centaines ont donné du plaisir à toute l’Afrique de l’Ouest. Des ivoiriens comme Alpha, Djimi, Aïcha sont venus ou ont composé avec nos artistes. Certains sont venus de la Guinné, de la Guanbie, du Togo pour apprendre chez nous. C’est nous qui avont laissé notre bonne sauce pensant qu’elle est d’hier

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