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Test ADN en France : Une tempête dans une éprouvette de gènes

Publié le vendredi 21 septembre 2007 à 08h13min

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L’assemblée nationale française, majoritairement UMP (Union pour la majorité présidentielle), a voté l’amendement des textes de loi sur l‘immigration en la durcissant. Nicolas Sarkozy tient, là, une promesse électorale.

L’immigration choisie, c’est la sélection, même s’il faut passer par les éprouvettes des laboratoires scientifiques, comme le test ADN pour déterminer la consanguinité des candidats au regroupement familial. Le sujet défraie la chronique mais ne tardera pas à quitter la "une" des journaux.

L’image d’un parent qui se soumet à ce test est dérangeante dans une certaine mesure, mais c’est une mesure administrative qui permettra de lever le doute sur les liens de parenté des personnes en cause. Pour les candidats honnêtes, tant que la mesure n’engendre pas de frais supplémentaires, il n’y a rien à redire. Même si par cette entremise certains découvriront à leur corps défendant que leurs épouses leur ont fait des bébés dans leur dos. Des drames familiaux en perspective .

Et puis, ce n’est pas le seul amendement de la loi sur l’immigration. Mais celui-ci fait plus de vagues parce qu’il touche à l’intimité des gens. A Londres, ce test existe depuis 1991, presqu’à l’incognito.

Le fait est qu’on attendait le gouvernement Fillon sur le dossier de l’immigration et cette nouveauté ne pouvait que faire des gorges chaudes.

En tant qu’Africains, ce test remet gravement en cause les actes administratifs de nos Etats. Du temps où les visites médicales étaient obligatoires au départ, on a bien vu que les certificats médicaux n’étaient que des "torchons" aux yeux de l’Hexagone. Maintenant, ce sont les actes d’état civil qui sont remis en cause. Ce document qui fonde l’existence juridique du citoyen et lui confère son identité, n’est plus crédible du fait de divers de trafics d’influence et du laisser-aller qui a cours dans certaines administrations. C’est une balle qu’il faudrait plutôt saisir au bond et se poser les vraies questions : comment y remédier en renforçant la sécurité des fichiers et autres registres de nos états civils ? C’est seulement ainsi que les Africains rétabliront la confiance avec les pays du Nord. Le silence de nombre de pays sur la crédibilité de leur état civil en dit long.

Les candidats à l’immigration clandestine ont donné eux-mêmes les arguments à l’Hexagone pour durcir le ton. Et c’est de bonne guerre. La France veut maîtriser le flux migratoire sur son sol et tous les moyens sont bons. Légalement, il devient de plus en plus difficile de se déplacer vers l’Europe, même pour des séjours professionnels.

23 mille demandes annuelles sont potentiellement concernées par cette mesure. Et la réserve « en cas de doute sérieux » sur l’authenticité des documents n’est qu’une précaution qui pourrait voler rapidement en éclats devant le zèle de certains agents consulaires.

En effet, le danger que l’on perçoit à l’horizon, c’est que ce test ADN ne soit utilisé abusivement par les consulats français. La loi prévoit certes un remboursement après coup, mais encore faut-il disposer de l’argent frais. Aujourd’hui, les frais d’obtention d’un visa représentent plus du salaire mensuel d’un cadre moyen africain. A dessein, les barrières tarifaires vont crescendo. Encore une forme de sélection qui ne dit pas son nom.

D’autre part, ce test ADN ne remet -il pas en cause la notion même de famille vue d’Afrique où le neveu est plus à la charge de son oncle que de son père génétique ?

Il est temps que les candidats à l’immigration comprennent qu’on n’a plus besoin d’eux en Hexagone. Les temps ont changé. Tant pis pour l’image d’une France terre hospitalière et respectueuse des droits de l’homme.

Et dans sa lancée, rien n’arrêtera le président Sarkozy qui veut coûte que coûte respecter le quota de 25 mille expulsions par an. D’un côté, on verrouille l’accès et de l’autre, on se débarrasse de tous ceux qui sont en situation irrégulière, les fameux "sans-papiers".

La grande masse des potentiels candidats à l’immigration clandestine ne se sent pas vraiment concernée par ce débat. Barrières ou pas, elle rêve de traverser l’océan et d’aller tenter sa chance malgré tout. Le mythe est toujours là. C’est lui qu’il faut commencer à détruire avant tout. Malheureusement, ce chantier est plus compliqué pour les Africains que la loi votée par un Etat souterain pour réguler le flux migratoire.

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 23 septembre 2007 à 16:39, par le malheureux En réponse à : > Test ADN en France : Une tempête dans une éprouvette de gènes

    je me sens plus que concerné par cette mésure inhumaine en tant qu’africain et homme tout simplement. je m’explique ; je vivait en italie depuis plus de 5 ans, jy ai eu une carte de réfugié politique, par ailleurs j’ai deux enfants de 13 pour le garçon et 6 ans pour la fille qui m’attendent tous deux en afrique, aujourdhui j’habite paris ou je me suis marié avec une française, mère de 3 enfants de son première mariage, voulant avoir un dernièr enfant avec elle car ça fait une famille récomposée de plusieurs enfants, je viens de me rendre compte après u e série de test que je ne peux être père, en fait j’avais des veines bouchées, depuis toujours, il a fallu que je me fasse opérer pour pouvoir concevoir, le médécin est formel, je ne peux avoir été père avant ça...jaime mes enfants, je ne veux rien savoir, je les veux ici avec moi, que dire à mon garçon de 13 ans, à qui jai tout appris ? et ma fille ? ma femme éffectivement que ça l’arrange meme si elle ne le dit pas, je la vois venir, que je sois là à m’occupper de ses enfants alors que les miens n’ont jamais vont dans les écoles de merde là bas ? ce test me fait peur car je risque d’apprendre des choses que je préfère ignorer conseillez-moi je vous en prie...

    • Le 23 septembre 2007 à 18:35, par adamski En réponse à : Pour mon ami

      Si tu trouve que l’école c’est de la merde chez toi, je crois que les français doivent te donné la route dans un beau avion pour burkina, comment un burkinabé traite son pays comme de la merde ta pas honte. adama

      • Le 24 septembre 2007 à 22:06, par Bio Sarè En réponse à : > Pour mon ami

        c’est fou comme décision. de sorte que la france s’estime comme un paradis. Moi africian, aller en France est mon dernier souci. j’ai 29 et je n’ai jamais rêver un jour aller en France. Je demande à tous mes frères africain de penser postif comme moi pour bouder une france en quête d’identidé. C’est pervers

        De Cotonou au Bénin.

        • Le 25 septembre 2007 à 13:27, par misteur du Faso En réponse à : > Pour mon ami

          chers amis c’est ne pas sarkozy qui parle mal c’est nous qui somme des lâches et qui ne pensons qu’à nos yeux, bouches ...
          c’est un malade intellectuel et un danger pour l’afrique de voir des africains vivant sous le poids de cette mendicité...
          si la france n’a plus besoin de moi qu’elle a tant fait du mal...
          alors ma mère sera heureuse de me voir réapparaîtr chez moi...
          PERSONNE NE OEUT ME CHASSER CHEZ MOI ce qui n’était pas d’ailleur africain

  • Le 23 septembre 2007 à 20:03 En réponse à : > Test ADN en France : Une tempête dans une éprouvette de gènes

    Il est regrettable que les mêmes méthodes ne soient pas appliquées par les états, visés de manière pernicieuse et cynique, par ces mesures selon un principe politique de réciprocité. Les familles recomposées, les familles , les couples adoptant(e)s et autres publics tels que les gays (au nom des valeurs "civilisées" et "supérieures" de l’occident ne trouveraient assurément plus leur place en Afrique. Le test ADN nous débarrasserait également des pédophiles qui sévissent dans nos pays.

    Le racisme banal est entrain de devenir la chose la mieux partagée dans l’hexagone et il suffit d’y vivre et de ne pas être un nègre naïf, pour s’en convaincre.

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