LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Côte d’Ivoire : Résoudre l’équation militaire

Publié le jeudi 20 septembre 2007 à 07h50min

PARTAGER :                          

Si la sécurisation des audiences foraines a été le plat de résistance de la rencontre entre Blaise Compaoré et les chefs militaires ivoiriens lundi dernier à Ouagadougou, la question de l’avènement d’une armée républicaine en Eburnie a sans doute été posée.

Si le commandant en chef des troupes Licorne (forces françaises) a pu dire qu’il y a “des choses à prendre en considération” et qu’il ne “faut pas se cacher les points durs”, c’est que le contentieux n’a pas encore été totalement vidé en Côte d’Ivoire.

On est du reste mémoratif que la deuxième réunion du Comité d’évaluation et d’accompagnement tenue à Ouagadougou le 4 septembre 2007, on avait fait cas et chargé le facilitateur de recevoir “prochainement les principaux acteurs concernés par la question des grades, afin de trouver une solution consensuelle”. Nous en étions certainement à cette occurrence le lundi 17 septembre 2007, et au-delà des grades dits “Soro” des Nordistes, celle des primes de guerre des soldats “sudistes” a du être posée. Un autre boulet de canon autrement plus explosif que cette question des primes de guerre que les soldats dits loyalistes réclament à hue et à dia alors que le président Gbagbo a déjà affirmé qu’il n’avait pas d’argent (300 milliards CFA) à leur donner.

On le voit, les séquelles militaires de la guerre risquent de faire des dégâts si l’on ne tranche pas très vite dans le vif, mais avec le doigté qu’exige le traitement de ces questions délicates. A l’heure de la reconstruction politique et économique du pays, la République ne saurait être l’otage de la grande muette qui ne cesse de “faire des bulles” depuis un trimestre. Bien au fait de ces questions sécuritaires, gageons que le facilitateur, avec l’aide de la communauté internationale, saura apporter la thérapie adéquate.

Du reste en instituant un service civique “destiné à encadrer toute la jeunesse de Côte d’Ivoire et à la former en vue d’un emploi”, lequel service accueillera “tous les jeunes qui se sont familiarisés avec le maniement des armes pour les besoins de la guerre, de les encadrer et de les former pour de futurs emplois civils ou militaires”, l’Accord politique de Ouagadougou lui balise le terrain. Le bon sens de la troupe ne sera cependant pas de trop dans cette œuvre de restauration et de refondation des deux armées.
Pour ce faire, elle devra avoir à l’esprit qu’une autre “aventure” militaire replongerait la Côte d’Ivoire dans un chaos durable.

Boubakar SY

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Tidjane Thiam en successeur de Henri Konan Bédié. Jusqu’où ?
Côte d’Ivoire : Robert Beugré Mambé nommé Premier ministre
Côte d’Ivoire : L’étrange destin de Marcel Amon Tanoh