Née en Côte d’Ivoire, Maré Habibou a embrassé très tôt l’art. Après son cursus primaire et secondaire, elle opte pour une formation dans une école qualifiée de peinture, dessin et stylisme-modélisme, le Centre ivoirien des métiers de la couture et de la confection (CIMECO).

La elle apprendra le stylisme-modélisme, la peinture et la sculpture. Après l’étape de la théorie, elle fera la pratique au Centre artisanal de la ville d’Abidjan (CAVA). Forte de ce bagage artistique, elle décide d’apporter quelque chose de nouveau dans le milieu de l’art. Pour ce faire, elle allie la couture à la sculpture. Le résultat donne la création de poupées aficaines à travers sa structure, poupemania. "Je voulais faire autre chose", a-t-elle expliqué.

Dans son atelier, sis à Zogona, au secteur n° 13 de Ouagadougou Maré crée ses poupées à base de calebasse, panier, bois, cauris, pagnes africains, des matériaux africains, associés à la peinture et aux perles. La qualité de son travail lui permet d’être assidue au SIAO et à la foire de Paris pour des expositions. Son talent lui vaut l’honneur d’être permanemment représentée au Village artisanal de Ouagadougou, via ses œuvres. Pour Habibou Maré, l’art nourrit son homme à condition d’être original, créatif. "Au Burkina Faso, beaucoup d’artistes font la même chose", a-t-elle déploré.

Côté social, elle est une militante pour la cause des enfants. Pour preuve, elle verse 10% de ses recettes, sur chaque poupée vendue, aux enfants malades de la pédiatrie Charles De Gaulle. "Je me sens bien en aidant les autres. Je ne supporte pas le fait que des enfants puissent mourir pour faute de moyens financiers de leurs parents", a ajouté l’artiste. Elle invite toutes les bonnes volontés à se joindre à elle, par le truchement de soutiens, pour apporter plus de joie aux enfants malades. Son ambition est de créer une organisation non gouvernementale (ONG) au service des enfants. Pour l’heure, elle continue de créer avec ses six apprentis.

Alassane KERE

Sidwaya