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Tourisme intérieur : Des voies pour aller voir et se nourrir

Publié le vendredi 7 septembre 2007 à 07h31min

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Chaques vacances qui se passe à son lot de cris du cœur pour un tourisme intérieur. En fait, ce sont même parfois des cris de détresse face à la ruée vers l’extérieur des Burkinabè en manque de mer. Le grand large donne l’impression de happer inexorablement les enclavés Hommes intègres, habitués à ne voir que des collines chauves et des karités.

Alors, dès que l’occasion se présente, ils vont par milliers, les vacanciers de la Haute-Volta, vers tout naturellement la « Basse-Volta ».

Au hit-parade des destinations se trouve la Gold Coast, puis suit le Bénin et enfin le Togo. La Côte-d’Ivoire n’étant plus fréquentable pour situation de crise, cette direction, jadis quasi congénitale, ne fait plus recettes. Seuls s’y aventurent les missionnaires obligés par ordre de mission ou des gens qui n’ont pas le choix. On ne fait pas du tourisme dans l’anxiété.

On aura d’ailleurs remarqué que cette ruée vers le sud a presque fait oublier le nord aux Burkinabè, pour lesquels le Mali ne semble pas être la destination à ne pas rater ; pas plus qu’ils ne pensent à l’est, le Niger notamment. Et pourtant, une certaine pratique touristique classe le désert parmi les attractions des touristes.

Apparemment, ça ce n’est pas pour les Africains et encore moins pour les Burkinabè.
Initialement prévue pour les médias internationaux, la campagne publicitaire qui proclame « Burkina Faso, une destination à ne pas manquer » apparaît non sans un certain objectif, pour ne pas dire un objectif certain, sur les écrans de « la chaîne au cœur des grands événements ».

Sans doute est-ce un clin d’œil fait aux Burkinabè eux-mêmes pour qu’ils prennent les routes et les sentiers de leur Faso. L’intention est bonne, mais il reste que même armés de l’ardent désir de découvrir leur pays, les candidats au tourisme intérieur n’auront de choix que les axes bitumés. Gare aux bifurcations ; la latérite au Burkina Faso ne supporte le poids des véhicules qu’en saison sèche.

En saison des pluies, depuis la nuit de l’indépendance, la différence entre les routes et les pistes se résume en la largeur de la voie, sinon c’est le potopoto, des nids de poules partout et des cassis dos d’âne cassés toujours inondés et très souvent sans balises. Dans tous les cas, à moins d’aller chez des parents pour trouver un gîte, de nombreuses localités que l’on appelle abusivement « villes » n’ont pas le moindre petit hôtel.

La tradition du camping n’étant pas burkinabè, au lieu d’aller errer, on préfère rester chez soi sans oublier que, peu habituées à voir leurs propres compatriotes dans une situation de touristes, les populations d’accueil les regardent parfois avec une certaine méfiance : d’où viennent-ils ? Qu’est-ce qu’ils viennent chercher ? Ils n’ont rien à faire ou quoi ? Ils ont sans doute de l’argent à jeter par la fenêtre !
Bref, outre la promo, de bonnes routes et une autre façon de voir les touristes pourraient ouvrir la voie au tourisme intérieur.

Journal du jeudi

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